L’ancien chef de la DCRI et l’ex-patron du 36 quai des Orfèvres ont été placés en garde à vue lundi dans une enquête pour trafic d’influence.
Plusieurs chefs d’accusation
D’après une source proche, l’enquête aurait été ouverte après une perquisition au domicile de Bernard Squarcini ainsi qu’au siège de sa société en avril dernier. Cette perquisition était menée notamment dans le cadre de l’instruction sur le financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy.
Le « Squale », tel qu’il était surnommé dans le milieu, serait visé par trois chefs d’accusation: « violation du secret professionnel », « trafic d’influence » et « compromission ».
Christian Flaesch a été interpellé et mis en garde à vue dans le même dossier. Une conversation téléphonique compromettante aurait été constatée entre les deux confrères après que le premier ait été placé en garde à vue en avril dernier.
Lundi soir ils étaient entendus par l’IGPN. Les deux hommes sont toujours retenus par la « police des police » ce matin.
Un troisième homme aurait aussi été convoqué mais librement. Il s’agit de l’ancien préfet de police Michel Gaudin, également proche de Nicolas Sarkozy.
Des antécédents
Les deux comparses ont quitté depuis quelques années leurs fonctions respectives pour entamer une carrière dans le privé.
Bernard Squarcini a été écarté de la DGSI en 2012. Deux ans plus tard, il était condamné à 8000 euros d’amende dans l’affaire dite des « fadettes ». Il avait réquisitionné illégalement les factures téléphoniques détaillées d’un journaliste du Monde.
Christian Flaesch a, lui aussi, été remercié en 2013. Le parquet général de la Cour d’Appel de Paris l’avait mis en garde quant à des services qu’il aurait rendu à son ancien ministre, Brice Hortefeux. Le policier lui aurait indiqué comment préparer une audition dans une affaire qui mettait également en cause Nicolas Sarkozy.
Lundi soir, les deux anciens policiers ont reçu le soutien « plein et entier » de Frédéric Péchenard, ex-patron de la police national et actuel directeur général du parti Les Républicains.