Depuis le début des révolutions arabes, des centaines de citoyens français sont partis combattre au côté des djihadistes. Egypte, Irak, ou plus récemment la Tunisie, c’est désormais la cause syrienne que ces français ont choisis de défendre. Hier, François Hollande assistait à l’inauguration de l’exposition sur le » Hajj » à l’Institut du Monde Arabe. Il a affirmé vouloir dissuader les français qui seraient tentés de s’enrôler. Mais la France ne semble pas pour autant réussir à retenir ces citoyens les moins en phase avec notre démocratie.
Un enrôlement planifié
Plongée dans une véritable guerre civile, la Syrie attire de plus en plus de jeunes français désespérés. C’est tout un réseau qui est organisé, et très souvent difficile, voire impossible, à démanteler. Il faut prendre conscience que le plus souvent les français enrôlés en Syrie sont des français reconvertis à l’Islam, ils sont de ce fait plus impliqués. On a recensé beaucoup de cas ou se sont des jeunes très souvent perdus scolairement ou même déscolarisés. On leurs enseignent un Islam détourné. Le cheminement est simple, on les contacte via le net, par le biais des réseaux sociaux (Facebook, Skype, Email etc.), ce qui est plus compliqué à contrôler et à sécuriser pour les autorités et les enquêteurs. Une fois la cible trouvée, c’est un véritable lavage de cerveau qui opère sur les cibles choisis, on leurs montrent la misère sociale face au gouvernement de Bashar Al Assad, les méthodes de tortures inhumaines, afin de les sensibiliser à la cause du pays. Enfin on leur enseigne le Djihad, terme mentionné dans le Coran, pour pousser les musulmans à améliorer leur foi au quotidien. Cependant le terme est repris à des fins détournées. On leur parle de guerre sainte, de bienfaiteurs d’Allah, de vie éternelle, on les invites à faire justice eux-mêmes contre un gouvernement qui abuse de son pouvoir.
La France tenue comme responsable ?
Il est difficile de concevoir que des jeunes, parfois mineurs, peuvent croire si facilement à ces propos, mais dans une situation ou ces jeunes adultes sont totalement désorientés, et peine à se faire une place dans la société française, l’argument de la reconnaissance de Dieux si ils acceptent de mourir en martyr, est plus recevable qu’il n’y parait. De plus, ils sont pris en charge financièrement de la France jusqu’en Syrie, l’influence des djihadistes se fait également par des promesses d’argent. Les familles de ces jeunes français façonnés en djihadistes ne se doutent de rien. Ils apprennent le départ de leur proche du jour au lendemain, et tous les témoignages recensés sont des appels de familles en détresse, se sentant coupable de ne pas avoir réussi à retenir leur fils, frère ou époux. Ils vont jusqu’à renier leur prénom pour prendre un nom musulman avant leur insertion en Syrie. Afin de faire face au phénomène des départs de jeunes français en Syrie, Manuel Valls, ministre de l’intérieur met en place une enquête sur les deux mineurs toulousains récemment récupérés en Turquie, sur le chemin de la Syrie. Le but premier des enquêteurs est d’identifier comment et pourquoi les deux jeunes ont été « candidat au Djihad », cela permettrait d’identifier dans un premier temps des jeunes qui présentent le même profil, afin de lutter contre l’influence djihadiste en France.