Taxi Téhéran, à l’affiche en France depuis le 15 avril, vous permet de faire une brève immersion en Iran. Vous rencontrez sa population, participez au débat et êtes confrontés aux réalités du pays tout en voyageant dans les rues de Téhéran, la capitale de plus de 8 millions d’habitants.
Filmer des scènes de vie quotidienne dans et depuis un taxi, tel est le concept du film Taxi Téhéran de Jafar Panahi. Étonnant de prime abord, ce film « huit-clos automobile » est brillant, on s’amuse d’entendre des débats dans ce taxi collectif, on rit beaucoup et on prend conscience des dures réalités du régime iranien. Le réalisateur iranien, Jafar Panahi, s’est transformé en chauffeur de taxi pour l’occasion. Il filme les entrées et les sorties de ses clients, porte secours à un homme blessé, amène des femmes âgées avec des poissons rouges à un « pèlerinage »… On découvre la société iranienne tout en apercevant furtivement le paysage de la capitale en arrière plan qui file comme le taxi…
On comprend la dureté et certains interdits du régime. Notamment les problèmes rencontrés par les réalisateurs à travers les yeux et les paroles de sa petite nièce, qui doit elle-même réaliser un court-métrage pour l’école, ou encore la difficulté des cinéphiles pour se fournir en film.
Puis on parle furtivement de la prison qui frappe de nombreuses personnes, dont le réalisateur interdit de réaliser des films pendant vingt ans, ou encore le cas des femmes qui ne peuvent assister à des manifestations sportives dans un stade, qui rappelle son film Hors Jeu (2006).
Touchant, amusant et grave, Taxi Téhéran a déjà réalisé plus de 150 000 entrées et promet un beau succès.
On ne s’ennuie pas une seconde…
Une leçon de courage et d’espoir par ce réalisateur, talentueux et audacieux, écrasé par la censure du régime iranien.