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The Promised Neverland : le paradis promis du Shonen Jump ?

Promised Neverland 01

Production singulière au sein d’un Shonen JUMP bien installé dans sa ligne éditoriale, The Promised Neverland arrive enfin en France. L’occasion de jeter un coup d’œil aux mystères qui entourent l’orphelinat Grace Field House.

Ça n’aura échappé à personne, le magazine de prépublication Shonen JUMP est en pleine transition. Ces dernières années ont en effet été marquées par la fin de nombreux blockbusters de l’hebdomadaire. On compte parmi les départs marquants Naruto, Bleach, Toriko et même après 40 ans de présence l’infinissable Kochikame.

Réviser la ligne éditoriale s’impose donc pour apporter un peu de sang bouillant (nekketsu) au magazine qui  en a plusieurs fois redéfini les codes. Si certaines séries se reposant sur les acquis du magazine ont su s’imposer comme des références (My Hero Academia, Haikyuu) d’autres doivent redoubler d’originalité pour se faire une place quitte à sortir des sentiers battus. 15 ans après l’anomalie Death Note, The Promised Neverland compte lui aussi se faire une place auprès d’un lectorat qui ne lui ressemble pas.

The Promised Neverland est un projet aussi atypique pour le JUMP que sont ses auteurs. Sur le point de renoncer à ses ambitions, convaincu qu’il n’avait pas de talent, son scénariste Kaiu Shirai rédigea le scénario du manga sur plus de 300 pages. Il rencontra la dessinatrice Posuka Demizu par l’intermédiaire de son éditeur. Outre quelques light novels, Demizu avait déjà une certaine notoriété pour ses illustrations sur Pixiv au point de publier un artbook en 2016 nommé The Art of Posuka Demizu.

D’habitude très vite lassée de lire des scénarios, elle dévora rapidement l’intégralité du script de Shirai qu’elle trouve passionnant. Selon leur éditeur, les deux jeunes artistes étaient « tombés amoureux l’un de l’autre ». Le duo créa alors un one shot nommé Poppy’s Wish avant de pouvoir finalement lancer leur série dans le JUMP.

Steve Emma Queen

La vie est belle à l’orphelinat Grace Field House. On n’y manque ni à manger, ni de sommeil, ni de frères et sœurs avec qui jouer. Encadrés par la bienveillante Isabella aussi nommée maman, les 38 enfants du refuge coulent des jours paisibles. Mais la découverte du terrible secret de cet établissement va à jamais transformer cette idylle en enfer. Pour Emma, Norman et Ray, les enfants les plus intelligents de l’orphelinat, il n’y a plus qu’une chose à faire : s’enfuir à tout prix !

Avec son univers virant du rêve au cauchemar, le pitch de The Promised Neverland peut grandement faire penser à la série animée Puella Magi Madoka Magica et ses magical girls maudites. Pourtant, la comparaison s’arrête là car la série se présente davantage comme un huis clos. Difficile à la lecture de ne pas penser à des films de prison comme La Grande Évasion avec Steve McQueen. Ici, c’est plus d’une trentaine d’enfants qu’il faut faire évader des lieux malgré la surveillance implacable d’une maman pas aussi sympathique qu’elle n’en a l’air.

Promised Neverland 04

Pour cela, nos trois héros devront rivaliser d’astuce et se montrer plus malin que la maîtresse des lieux. Avec son agilité hors pair, Emma pourra compter sur les capacités de tacticien de Norman et les connaissances pointues de Ray. Déjà proche de Death Note dans son contexte de parution, TPN met également en scène des joutes cérébrales intenses, du mindgame et des keikakus* rappelant ceux des affrontements entre Light Yagami et L.

(*) keikaku signifie plan

Mieux vaut dessiner en enfer que servir au paradis

Connaissant les travaux de Posuka Demizu sur Pixiv, on pouvait s’attendre à un travail graphique à la hauteur. Pour sûr, on n’est pas déçu. On retrouve en effet tout ce qui caractérise le style et l’univers graphique de l’illustratrice dans son manga. Un trait fin et assuré mais aussi des visages très expressifs donnant une bouille mignonne à nos bambins. Comme dans ses illustrations, Demizu use d’impressionnants effets de perspectives et de déformations de la scène accentuant le côté inquiétant de l’histoire. On notera même la présence d’un des fétiches de l’illustratrice : les rouages et les architectures complexes et détaillés à l’extrême.

Promised Neverland 03

Le manga compte en plus de ça sur un découpage et un rythme efficace. Sachant ménager aussi bien ses moments de calme que de tension, la narration arrive à prendre aux tripes en retranscrivant parfaitement le sentiment de danger et d’impasse dans laquelle se trouvent les personnages.

En parlant des personnages, ceux-ci arrivent à être attachants et jamais prise de tête. Bien que l’on ait du mal à croire à certaines de leurs réactions face aux évènements, leur amour et leur complicité mutuelle sont bels et bien palpables. Difficile pour le moment de s’avancer sur le scénario avec un seul tome en main, mais on imagine que le Grace Field House nous réserve encore bien des mystères.

Le premier tome de The Promised Neverland nous conforte dans l’idée que la série mérite le succès qu’elle a reçue au Japon. Avec 2 millions d’exemplaires vendus actuellement, elle est déjà un des titres phares du Shonen JUMP. Ce n’est pas l’arrivée d’une adaptation animée prochainement qui viendra démentir ce succès. La série ne sera sûrement pas longue mais elle risque de laisser une emprunte durable dans l’histoire comme une initiative audacieuse du JUMP qui ouvrira sûrement la voie à davantage de prises de risques de l’éditeur. De notre côté, on a hâte d’en voir plus !

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Le premier volume de The Promised Neverland est sorti en France le 25 avril 2018 aux éditions Kazé Manga.

Sources :

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