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Tour de France : Nibali hors de la tempête

Le Tour de France 2014 s’est achevé sur les Champs-Élysées, ce 27 juillet dans la chaleur parisienne, au terme de 21 étapes d’une variété exceptionnelle pour cette 101e édition. L’Italien Vicenzo Nibali a très rapidement imposé sa supériorité, qu’il n’a presque pas lâchée jusqu’au dernier kilomètre. Les coureurs français se sont aussi illustrés dans ce Tour, marqué par l’abandon de nombreux cadors. Grand bilan de cette grande boucle mémorable.

Après avoir dignement fêté son centenaire l’an passée, et avoir remis le trophée à l’Anglais Christopher Froome, l’anniversaire du débarquement ne pouvait pas mieux tomber pour les organisateurs du Tour de France. Partir d’Angleterre pour à la fois rendre hommage au « Kényan blanc » et aux soldats qui ont libéré la France, un si beau diptyque. C’est donc la ville de Leeds qui a eu la lourde et honorable tâche d’accueillir le départ de la plus célèbre course cycliste du monde. Le reste du parcours, dévoilé en décembre 2012 par l’organisateur Amaury Sport Organisation, se révèle très montagnard : les trois semaines sont toutes marquées par des étapes de montagne, entre les Vosges, les Alpes et les Pyrénées. Entre la toute récente mais déjà culte Planche des Belles Filles, et les millénaires Tourmalet et Mont Ventoux, les mollets du peloton allaient à coup sûr être soumis à des pourcentages et des pourcentages de montées.

Au regard des coureurs en piste, le tenant du titre Christopher Froome (Sky) est tout naturellement désigné favori de cette 101e édition. Une troisième victoire anglaise en terre française frapperait un coup dur dans la fierté du cyclisme français, quelque peu en perdition ces dernières années. Mais voilà, Froome n’est pas intouchable, surtout au vu du profil très montagnard de ce qui attend les coureurs. Alberto Contador (Tinkoff) et Vicenzo Nibali (Astana) frappent eux aussi à la porte d’une victoire sur les Champs-Élysées. Ne pas non plus oublier les jeunes Kwiatkowski, Pinot ou Majka, ainsi que le sprinter Peter Sagan, énorme favori pour le maillot vert du classement par points. Tout cela nous annonce un Tour de France 2014 assez ouvert.

Même sans victoire d'étape, Peter Sagan endosse une fois de plus le Maillot vert du classement par points | Getty Images

Même sans victoire d’étape, Peter Sagan endosse une fois de plus le Maillot vert du classement par points | Getty Images

 

  • BARDET, PINOT ET PÉRAUD, UN TRIO RÉVÉLATEUR

Mais ce qu’on avait pas prévu, c’est qu’une véritable hécatombe s’abattrait sur ce Tour de France. Ça commence dès la première étape, avec l’abandon du sprinter Mark Cavendish, lourdement tombé dans le sprint final à l’arrivée sur la ville d’Harrogate. C’est l’Allemand Marcel Kittel, autre nom du sprint mondial, qui enlève le premier le Maillot jaune. Mais la situation va très vite se décanter. Dès la deuxième étape, Vicenzo Nibali contrôle parfaitement sa course pour attaquer sur les derniers kilomètres : le voilà déjà Maillot jaune. Et ce qu’on ne sait pas, c’est qu’il le restera jusqu’au bout, à une étape près. Au début, on pouvait en douter. Mais quand tombent Froome (5e étape) et Contador (10e étape), on ne voit pas vraiment comment Marco Pantani peut rester plus longtemps sans successeur de son pays sur la Grande boucle. Les écarts ne cessent de se creuser du fait des nombreuses étapes de montagne, et également de l’absence de contre-la-montre avant la pénultième (ou avant-dernière, eux aussi les jeunes peuvent écrire en langage soutenu !) étape. En roi des descentes, Nibali enlève en tout quatre étapes (trois de montagne et une accidentée) et remporte le 101e Tour de France. Comme une évidence.

Chris Froome dépité lors de son abandon à l'issue de la 5e étape  20 Minutes

Chris Froome dépité lors de son abandon à l’issue de la 5e étape 20 Minutes

Ce qu’on a vu aussi lors de ce Tour de France, au-delà de l’ambiance jamais-vue hors d’ici assurée par les spectateurs, c’est l’excellent comportement des coureurs français. Avant le départ, on avait forcément peur pour eux. Des résultats peu probants en ce début d’année, aucune véritable performance de référence. Si les premiers jours furent assez timides, un homme a surgi hors de la nuit pour lancer la belle aventure française : Tony Gallopin. Très discrètement, ce quasi-illustre inconnu du cyclisme mondial a confirmé les ambitions françaises après la merveilleuse victoire en solitaire de Blel Kadri la veille, lors de la 8e étape : il prend le Maillot jaune. Même s’il doit rendre son bien au roi Nibali l’étape d’après, la vague est lancée. Loin d’abandonner malgré les minutes perdues, Gallopin enlève la 11e étape entre Besançon et Oyonnax. Par la suite, il s’éclipsera, mais pour une nouvelle belle surprise. Ou plutôt, deux surprises. Et même trois si on veut. La première, c’est Thibaut Pinot. Le coureur de la FDJ se place toujours dans la bonne partie du peloton pour grappiller les minutes, et se retrouver maillot blanc du meilleur jeune au sortir de la 15e étape. Loin d’être rassasié, il s’installe rapidement sur le podium. Et qui vient le rejoindre ? Jean-Christophe Péraud, la deuxième surprise. Le VTTiste (vice-champion olympique de la discipline en 2012, quand même !) d’AG2R produit un excellent travail d’équipe avec son partenaire et compatriote Romain Bardet, qui terminera lui sixième. Péraud terminera tout simplement deuxième, derrière Nibali. Ajoutez Rolland (11e), Feillu (16e) et Gadret (19e), et ça vous fait six Français dans le Top 20 du Tour de France. Dont deux sur le podium. À titre de comparaison, l’année dernière, le premier Français, un certain Romain Bardet, pointait seulement 15e.

Il est évident que les Français ont profité à fond de l’hécatombe qui s’est abattue sur le Tour de France 2014, qui a notamment emporté Froome, Contador et Cavendish. Mais Pinot et Bardet se sont révélés être des grimpeurs hors-pair, dont la fraîcheur et l’intelligence de course ont marqué de nombreux esprits. On a vu ce que sont devenus de nombreux espoirs du cyclisme français espoirs visiblement trop importants. La saison est encore longue, avec la Vuelta en ligne de mire la plus proche pour nos deux fers de lance…

Péraud et Pinot, deux générations du cyclisme français et deux grandes réussites du Tour 2014 | AFP

Péraud et Pinot, deux générations du cyclisme français et deux grandes réussites du Tour 2014 | AFP

 

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