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Tout le monde ment : Google révèle nos recherches secrètes

On peut en apprendre beaucoup sur une personne en analysant ses recherches Google. Mais encore plus avec ses recherches secrètes. Un scientifique américain, Seth Stephens – Davidowitz s’est ainsi penché sur les résultats de ces recherches secrètes et a déterré la vérité sur nos vérités, désirs, croyances et questions les plus cachées.

 

Tout le monde ment. Que ce soit pour quelque chose d’anodin comme « qui a mangé le dernier cookie ? », ou pour des choses plus graves. En analysant nos recherches secrètes, Seth Stephens-Davidowitz a déniché une mine d’or nous dévoilant des informations exclusives sur les secrets les plus communs de la population.

Pour lui, Google « permettrait aux gens d’admettre des choses qu’ils n’admettraient nulle part ailleurs ». « Maladie mentale, sexualité humaine, avortement, religion, santé. J’ai passé quatre ans à analyser les données anonymes de Google pour les Etats-Unis. (…) Je suis maintenant convaincu que les recherches de Google sont l’ensemble de données le plus important jamais recueilli sur la psyché humaine » affirme-t-il.

 

Sur la sexualité

Plus d’homosexuels dans les états tolérants qu’intolérants

Seth Stephens-Davidowitz a voulu répondre à une des questions les plus posées en analysant les données Google : combien d’hommes sont-ils gays aux Etats-Unis ? L’estimation la plus connue était celle d’Alfred Kinsey qui pensait que 10% des hommes américains étaient homosexuels en se basant sur des questionnaires remplis par des prisonniers et des prostitués. Finalement, on sait que 2% à 3% le sont.

Il a aussi pu remarquer qu’il y a beaucoup plus d’homosexuels dans les états tolérants que dans les intolérants. Par exemple, la proportion de la population gay est presque deux fois plus grande à Rhode Island, l’état qui soutient le plus le marriage pour tous, que dans le Mississippi qui est l’état que le supporte le moins. Cela s’explique par le fait que les hommes homosexuels déménagent souvent dans un état plus tolérant, ou que ceux qui sont gays dans un état intolérant le cachent dans la plupart des cas.

Ces résultats ont été confirmés par les données recueillies sur Facebook. On peut ainsi y indiquer quel sexe nous attire et environ 2,5% d’hommes inscrits sur Facebook ont répondu être intéressés par les hommes, ce qui correspond aux résultats de l’enquête. Là encore, Facebook recense deux fois plus d’hommes se déclarant homosexuels dans le Rhode Island que dans le Mississippi.

En analysant les recherches secrètes sur Google, Seth Stephens-Davidowitz a aussi remarqué que 5% des recherches sur les sites pornographiques correspondent au porno gay. Il y en a également plus dans les états tolérants qu’intolérants. Mais il souligne qu’il y en a beaucoup plus que ce que l’on pense dans les états moins tolérants. Par exemple, dans le Mississippi, il a calculé les recherches de porno gay à 4,8% des recherches de sites pornographiques.

Le scientifique en tire donc la conclusion qu’on ne peut pas estimer précisément le nombre d’homosexuels aux Etats-Unis. Il les mesure en tout cas à 5% de la population, en précisant que certains d’entre eux peuvent être bisexuels ou à la recherche de leur sexualité. Mais pour lui, ce qui est sûr c’est qu’énormément d’américains n’ont pas encore fait leur coming-out. Ils ne précisent pas leurs préférences sexuelles sur Facebook, ne l’admettent pas dans les enquêtes et dans beaucoup de cas sont même mariés à des femmes.

 

 

La suspicion est fréquente

Il s’avère que beaucoup de femmes suspectent leurs maris d’être homosexuel. En effet, Seth Stpehens-Davidowitz a découvert que la suspicion est parmi les recherches les plus communes comme par exemple : « mon mari est-il gay ? ». Le mot « gay » a 10% de chances de compléter la recherche « mon mari est-il… » que le mot « infidèle » qui apparaît en deuxième. C’est huit fois plus commun que « alcoolique ? » et dix fois plus commun que « déprimé ».

Ces suspicions reviennent beaucoup plus dans les états anti-libéraux et sont recherchées en premier en Louisiane et en Caroline du Sud.

Les recherches les plus fréquentes concernent également des hommes ou femmes se plaignant de leur partenaire qui ne veulent pas coucher avec eux, plus que leur partenaire qui ne leur parlent plus. Cette recherche est 5,5 fois plus fréquente que celle concernant les partenaires qui refusent de répondre aux SMS.

Et, ce qu’il trouve plus surprenant encore, ces recherches suggèrent que ces plaintes viennent des femmes deux fois plus souvent qu’elles ne viennent des hommes. Pour Seth Stephens-Davidowitz, cela s’explique en partie par le fait ces recherches révèlent surtout ce que les gens n’osent pas avouer. Les hommes considèrent moins tabou de parler de leur petite amie qui ne veut pas avoir de relations sexuelles que les femmes à leur amies.

En outre, on ne parle pas assez du manque de confiance en soi qu’ont les hommes. Et pourtant, cela les concerne aussi. Le scientifique a ainsi découvert que l’intérêt pour la beauté et la fitness venait à 42% des hommes, les recherches sur la perte de poids en concernent 33% et la chirurgie esthétique en intéresse 39% d’entre eux. Dans toutes les recherches commençant par « comment » concernant la poitrine, près de 20% d’entres elles finissent par « se débarrasser des « man breasts » (seins pour les hommes).

 

La vérité sur la haine et le racisme

Cela pourrait être considéré comme une bonne chose que les gens se sentent obligés maintenant de cacher leur haine dans les recherches secrètes. Mais celles-ci révèlent à quel point le racisme est encore répandu. C’est ce qu’à observé Seth Stpehens-Davidowitz en découvrant des recherches telles que « pourquoi les Noirs sont-ils malpolis ? » ou encore « pourquoi les juifs sont-ils malfaisants ? »

Les Afro-américains sont le seul groupe stigmatisé par le mot « malpoli ». Presque tous les groupes sont les victimes du stéréotypes de « stupide » sauf les juifs et les musulmans, à qui s’appliquent par contre le terme « malfaisant » (« evil ») ainsi qu’aux gays, mexicains, asiatiques et chrétiens. Les musulmans sont le seul groupe à qui on assimile le terrorisme dans les recherches.

De plus, il a aussi retrouvé le mot « nigger » (« nègre ») dans 7 millions de recherches des Américains chaque année. Il précise aussi que l’impact des paroles de chansons de hip-hop ne sont pas vraiment concernées car elles reprennent surtout le mot « nigga ».

 

De la discrimination envers les jeunes filles

Les recherches secrètes de Google ont aussi révélé de la discrimination envers les jeunes filles de la part… de leurs parents. En effet, le scientifique a relevé que beaucoup de recherches commencent par « est-ce que mon enfant de deux ans est… » et le mot le plus commun pour les compléter est « surdoué ». Mais cette question est 2,5 fois plus posée pour les fils que pour les filles. Les parents montrent une même préférence quant à leurs questions liées à l’intelligence de leur enfant et on retrouve ainsi plus « mon fils est-il surdoué » que « ma fille ».

Or, ce parti-pris n’est pas basé sur la réalité. Les études ont démontré par exemple que les filles avaient un vocabulaire plus large à un jeune âge que les garçons et qu’elles pouvaient utiliser des phrases plus complexes. De plus, dans les écoles américaines, les filles ont 9% de chances de plus d’être dans un programme pour surdoués.

Concernant les questions relatives au poids de leurs enfants, les parents demandent deux fois plus à Google « ma fille est-elle en surpoids ? » que « mon fils ». Ils sont aussi deux fois plus enclins à demander comment leur fille pourrait perdre du poids qu’ils le feraient pour leur fils.

Or, là encore, ce préjugé n’est pas tiré de la réalité. Environ 28% de filles sont en surpoids contre 35% des garçons aux Etats-Unis. Les recherches montrent cependant que les parents s’inquiètent beaucoup plus de la prise de poids de leur fille que de celle de leur fils. Ils sont aussi 1,5 fois plus susceptibles de rechercher « ma fille est-elle belle ? » que « mon fils est-il beau ? ».

 

Des extraits de son livre « Everybody Lies: What the Internet Can Tell Us About Who We Really Are » ont été publiés sur le Guardian. Dans celui-ci, Seth Stephens-Davidowitz révèle encore plus de nos secrets, car non, rien ne reste vraiment caché sur Internet

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