Il était un temps où on prenait l’apéro, dans l’inconfort d’une couchette de train de nuit. Ce temps sera peut-être révolu au 1er juillet prochain. En effet, l’État a prévu de se désengager de plusieurs lignes Intercités de nuit, dont celles reliant Nice à Paris. Plateforme centrale du réseau, trois de ces trajets passent par la gare de Nice-Ville. « Nous sommes actuellement dans une phase de consultation avec le ministère des Transports quant à l’avenir de ces lignes » déclare Ivan Bellais, responsable communication de la SNCF en Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Un appel d’offres a été lancé pour reprendre l’exploitation de ces trains.
Pour seulement 3% des passagers, le déficit représente près de 400 millions d’euros pour l’Etat. Une facture trop salée conjuguée à une sensible baisse de la fréquentation : depuis 2011, les Intercités de nuit enregistrent 20% d’usagers en moins. Ces derniers se montrent majoritairement mécontents de ce projet de suppression. « C’est très pratique pour aller de Vintimille au Nord de la France en une nuit. C’est vraiment dommage que ça s’arrête » déplore Cécile Vydt sur le parvis de la gare de Nice, quelques minutes avant de prendre son train. Pour certains cheminots, la SNCF manque encore d’organisation et de communication. « Le train de nuit va être supprimé ? Je ne le savais même pas, je l’apprends ce matin ! » s’exclame Christian Soubeyran, qui travaille à la gare de Nice. Si c’est l’État qui est à l’origine de ce projet, la SNCF semble avoir un train de retard.
Du côté des usagers, ils sont nombreux à habiter Paris et travailler sur Nice. Pierre Cropan* fait partie de cette courageuse population : « nous sommes une cinquantaine à faire ce trajet chaque semaine, explique ce conseiller en gestion de patrimoine. C’est très pratique pour ne pas perdre de temps, d’autant que le dernier train part à 17h de Paris. Du coup, supprimer le train de nuit en embêterait beaucoup ». Si ce projet n’est pas encore achevé, il lèserait manifestement beaucoup d’usagers. Sur les huit lignes de nuit existantes aujourd’hui, six seraient concernées. Seules Paris-Rodez et Paris-Briançon resteraient exploitées.
* Le prénom a été modifié
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Avec Prescilia Correnti