Tout ça pour ça. Après deux semaines de tensions avec les taxis, le patron d’Uber annonce dans une interview au journal le Monde la fin d’UberPop à 20 heures, ce soir.
C’est une décision emblématique qu’a pris Thibaud Simphal : alors que les UberPop et autre Heetch semblaient gagner la guerre de l’opinion publique face aux taxis, c’est pour des raisons de sécurité que le service s’arrêtera ce soir. UberX lui reste actif, car on le rappelle, les Véhicule de Transport avec Chauffeurs (VTC) sont eux toujours légaux. Les dirigeants d’UberFrance avaient été placés en garde à vue la semaine dernière.
« Le facteur principal n’est pas la contrainte mais la violence »
Le directeur explique au Monde vouloir « préserver la sécurité des chauffeurs » : plusieurs aggressions ont été recensées, allant du guet-apens au jet de pierres sur les véhicule, malgré la présence d’un nourrisson à l’intérieur. Un utilisateur a aussi été agressé, et des scènes de tensions extrêmes ont été observées lors des manifestations.
Le service #Uber suspend l’application #UberPop en France. Maintenant on sait comment faire pour être entendu: casser, brûler, agresser.
— Laure. (@Laure92200) 3 Juillet 2015
« Nous souhaitons nous situer dans un esprit d’apaisement » : afin d’être dans une position favorable lors de négociations avec les pouvoirs publique. Il est certain que ce coup de communication et les soutiens engrangés par cette nouvelle permettront à Uber d’asseoir une légitimité nouvelle.
UberPop, toujours aussi populaire
Malgré les nombreuse promesses de renforcement des contrôles de police, l’application peut se targuer de formidables soutiens sur la toile. Le comportement exécrable des taxis à même augmenté l’activité d’UberPop : « Près de 10 000 conducteurs occasionnels en France sont inscrits sur la plateforme UberPop, dont 4 000 ont été actifs la semaine dernière« .
Le Gouv. condamne #UberPop car « acteur de la fraude fiscale ». C’est vrai que les Taxis refusent la CB pour plus de transparence fiscale.
— Vincent (@wave_back) 26 Juin 2015
Des propositions claires faites par Thibaud Simphal
Le directeur général pointe la lenteur administrative qui freine le développement des VTC : « le processus pour devenir VTC prend six mois et nécessite 250 heures de formation alors qu’on a le droit d’être pilote d’avion léger en 20 heures« . De plus, 6 000 euros sont nécessaires.
Cette lenteur freine clairement le développement des VTC, qui sont pourtant légaux : « Depuis le 1er janvier, seulement 215 nouvelles cartes de VTC ont été accordées en France alors que dans le même temps, 25 000 personnes ont contacté Uber pour devenir chauffeur VTC. »
C’est donc la fin d’UberPop. Du moins pour l’instant : « Il y a encore de très belles choses à faire. Cette entreprise fait débat partout, cela vient du succès et de la puissance d’une idée. » conclu Thibaud Simphal. Il y a fort à parier que ce coup de communication profite bien plus à UberPop que l’on ne pourrait le croire…