Après les violences particulièrement meurtrières des ces derniers jours à Kiev, les négociations se poursuivent pour arrêter le bain de sang. Plusieurs dirigeants européens, dont le ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius, sont dans le pays pour tenter de trouver une issue pacifique à la situation. Les pourparlers semblent avoir porté leurs fruits puisque le président Ianoukovitch vient d’annoncer des élections anticipées.
Des présidentielles anticipées auront lieu dans l’année, ainsi qu’un remaniement vers un gouvernement de coalition et un retour à la Constitution de 2004 (avec des pouvoirs réduits pour le président). C’est ce qu’a annoncé ce matin le président ukrainien Viktor Ianoukovitch. Cette décision fait suite à des négociations longues et difficiles avec plusieurs dirigeants européens, parmi lesquels les ministres français, allemand et polonais des affaires étrangères Laurent Fabius, Frank-Walter Steinmeier et Radoslaw Sikorski. Les discussions ont duré toute la nuit de jeudi à vendredi et ont donc abouti au matin. Déjà hier, le premier ministre polonais Donald Tusk déclarait que Ianoukovitch accepterait le principe d’élections anticipées
Insuffisant selon de nombreux manifestants
Cependant, cela ne semblait pas satisfaire les manifestants toujours rassemblés place Maïdan. La foule réclame une démission pure et simple du président ukrainien. Cet accord aurait été une victoire il y a une semaine, explique Volodymyr Viatrovitch, historien et activiste en vue du mouvement. Aujourd’hui, il est déjà non avenu. L’idée que Ianoukovitch se maintienne jusqu’en décembre est inacceptable. »
La capitale ukrainienne a été le théâtre des pires violences de l’histoire du pays depuis son indépendance en 1991. Depuis mardi, les tirs de police ont fait au moins 77 morts, selon le ministère de la santé.