L’UMP ne finit plus de faire parler d’elle. Hier, Jérôme Lavrilleux, proche de Jean François Copé, a avoué des dérives dans les comptes de campagnes de son parti.
Aujourd’hui, l’UMP est aux bords de l’implosion après les nouvelles révélations dans l’affaire Bygmalion. Début 2013, le parti s’était fait épinglé par le conseil constitutionnel pour avoir dépassé le plafond autorisé de 2.1 % de la campagne présidentielle. Un coût de campagne qui s’élevait à près de 23 millions d’euros. Le parti avait lancé un appel aux sympathisants pour rembourser la dette de 11 millions d’euros avec le « Sarkhothon ». Hier, les aveux de Jérôme Lavrilleux, bras droit de M. Copé, au lendemain du mauvais score de l’UMP battue par le Front National, ont entraîné la chute de Jean François Copé, qui a annoncé ce matin sa démission. En cause, le parti aurait demandé à la société Bygmalion de rédiger de fausses factures pour dissimuler des dépenses liées aux meetings de Nicolas Sarkozy. Interviewé sur l’antenne de BFM TV, Jérôme Lavrielleux, directeur adjoint de la campagne en cherche de la logistique et de l’organisation des meetings, a déclaré avec émotion qu’il y avait bien eu des dérives dans les comptes de campagnes de son parti, et a avoué un « dérapage ». « Il y a eu des factures présentées à l’UMP qui correspondaient à des dépenses faites pour la campagne ».
Une législation claire
Conformément à la législation, les dépenses doivent être consacrées uniquement à des fins électorales. La commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) rappelle que : « Sont réputées faites pour son compte, les dépenses exposées directement au profit du candidat, et avec l’accord de celui-ci par les personnes physiques, qui lui apportent leur soutien, ainsi que par les partis et groupements politiques, qui ont été créés en vue de lui apporter leur soutien, ou qui lui apportent leur soutien. Le candidat estime et inclut, en recettes et en dépenses, les avantages directs ou indirects, les prestations de services et dons en nature dont il a bénéficié […] ». Cette CNCCFP a été mise en place en 1990. Elle est aujourd’hui présidée par le magistrat honoraire de la Cour des comptes, François Logerot.
Des dérives qui ne sont pas rares
Si la loi semble claire, il n’est pas rare de voir des partis politiques repris par la patrouille. En 1995, le financement des campagnes de Jacques Chirac et Edouard Balladur avait déjà suscité des interrogations. Des fonds avaient une origine douteuse. Le conseil constitutionnel avait caché l’information, souhaitant ne pas développer un scandale.
Lors de la dernière campagne, Marine Le Pen s’était vu refuser 700.000 € de remboursement en octobre. En cause, les dépenses de l’université d’été à Nice du parti à plus de 100.000 €, où selon le « Canard Enchaîné », d’une soirée de comité de soutien, ou encore la rémunération de garde de sécurité. Les candidats François Bayrou et Jean Luc Mélanchon avait eux aussi vu une petite parti de leur compte de campagne reformée. Nicolas Dupont-Aignan, s’était, lui, vu refuser près de 11 % de ses comptes de campagne, soit 33.812 euros.