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Un boîtier anti-décrochage pour en finir avec le décrochage à la fac


Depuis lundi 15 février, des étudiants de l’université Paris-Est-Créteil dans le Val-de-Marne testent un boîtier censé lutter contre le fléau du décrochage scolaire dans les facultés françaises.

Dans les universités françaises, seul un étudiant sur deux parvient à intégrer une deuxième année de licence, selon une étude de 2013 du ministère de l’Enseignement supérieur. Aujourd’hui, un quart des inscrits redouble la première année et un autre quart se réoriente voire abandonne ses études supérieures. Cette étude permet de constater le fort taux d’échec des étudiants qui choisissent d’intégrer une licence, quand bien même les facs connaissent un records d’inscriptions depuis trois ans.

Mauvais choix d’orientation, cours magistraux inadaptés, difficultés à s’adapter à un cursus aux antipodes des programmes du lycée, autant de raisons encouragent le décrochage scolaire dans les rangs de l’université. Si les filières de sciences économiques et de sciences fondamentales font figure de réussite lorsqu’il s’agit de comptabiliser le taux de passage en deuxième année, nombre de cursus universitaires mènent les étudiants vers le décrochage.

Taux de passage en L2 en France selon les disciplines. Le droit est la filière qui comptabilise le plus de décrochage scolaire en L1 à l'université. Source : Cour des Comptes

Taux de passage en L2 en France selon les disciplines. Le droit est la filière qui comptabilise le plus de décrochage scolaire en L1 à l’université. Source : Cour des Comptes

Une méthode qui encourage les professeurs à repérer les élèves en difficulté
Face à ce fléau, différentes facultés de France, à l’image de l’université Paris-Est-Créteil ont mis en place un système d’évaluation pour encourager les étudiants à s’investir davantage dans le cours et dans leur travail personnel. Cette évaluation se fait grâce à un boîtier électronique permettant aux professeurs de poser des questions orales auxquelles les élèves répondent directement en appuyant sur la touche correspondant à la réponse qu’ils trouvent juste.

Les élèves doivent en amont effectuer un travail individuel régulier à la maison afin de relire les cours. Ils seront évalués continuellement, cette méthode permettrait de facto aux professeurs de repérer les élèves en difficulté et ainsi de proposer un enseignement plus spécifique sur les points à revoir en vue des partiels.

Un boîtier électronique censé lutter contre le décrochage scolaire est testé à l'université Paris-Est-Créteil
 dans le Val-de-Marne. Source : (LP/Agnès Vives.)

Un boîtier électronique censé lutter contre le décrochage scolaire est testé à l’université Paris-Est-Créteil
 dans le Val-de-Marne. Source : (LP/Agnès Vives.)

Un impact considérable sur l’inversion de la courbe du décrochage scolaire à l’université
Christophe Monin, se dit plutôt satisfait de cette méthode, qui, si elle était démocratisée aurait un impact considérable sur l’inversion de la courbe du décrochage scolaire à la fac. Cette méthode est donc bien loin du classique cours magistral en amphi bondé, où le professeur ne se contente que de livrer son enseignement sans s’interrompre. Ici, le suivi des étudiants, quelque soit leur niveau, est primordial. « Si on n’adapte pas nos manières d’enseigner, on court à notre perte, assure le maître de conférences et président de l’association Promosciences. Les élèves changent. Les pratiques aussi. »

 

Près d'un quart des étudiants en première année d'études universitaires finissent sans diplôme. Source : LaDepeche

Près d’un quart des étudiants en première année d’études universitaires finissent sans diplôme. Source : LaDepeche

Le dispositif a d’ores et déjà séduit des établissements universitaires tels Strasbourg, Nice ou encore Nantes. Tous se sentent concernés par la réussite de leurs étudiants, en effet « L’enjeu est de réduire l’échec des élèves dès la première année, insiste le président de l’université de Créteil, Luc Hittinger. En se testant en direct, les élèves peuvent aussi mieux se positionner. » C’est un réel outil pédagogique et d’évaluation. Lorsque les QCM (questions à choix multiples) sont utilisés à intervalles réguliers, « Cela rythme le cours et permet de relancer l’attention », ajoute Christophe Monin, qui utilise dorénavant aussi le procédé pour des évaluations en travaux dirigés.

Les étudiants saluent le procédé
Lors du premier essaie effectué en situation auprès des élèves de l’université, les réactions d’étonnement étaient palpables. Les élèves se sont montrés quelque peu « perturbés », mais en grande majorité les étudiants de Créteil ont apprécié le système plus novateur qu’un cours traditionnel.

Morgane, 21 ans a accueilli le procédé avec enchantement : « Ça fait passer le cours plus vite. On participe davantage et c’est moderne ». « Ça fait penser à l’auto-école », s’amuse quant-à elle Farooqi, étudiante de 24 ans. D’autres encore se félicitent, saluant une méthode qui « aide à savoir si on a bien compris ou non », comme le souligne Julia, 20 ans. « C’est pratique pour ceux qui n’osent pas poser des questions, parce qu’en amphi, c’est pas facile », ajoute une amie.

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Vers la démocratisation du boîtier électronique anti-décrochage ?
Une évaluation du dispositif est prévue en fin d’année, elle pourrait permettre d’accroitre son utilisation et pourquoi pas de démocratiser le procédé à travers tout le pays. La France compte, en 2016, 75 universités, chiffre auquel s’ajoutent trois universités de technologie.

À lire aussi : Le Conseil d’Etat ferme la porte à la sélection à l’université

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