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Un poète iranien gay demande l’asile en Israël

On ne permet pas aux ressortissants iraniens de visiter Israël, plus grand adversaire de leur pays. Seulement, un poète iranien demande l’asile dans l’Etat juif, après s’être enfui d’Iran il y deux ans. Il y avait été arrêté, pour cause d’homosexualité.

Paymam Feili, qui vit en Turquie depuis 2014, est arrivé en décembre en Israël, pour voir sa nouvelle « I Will Grow, I Will Bear Fruit… Figs »  — « Je grandirai, je porterai des fruits… Des figues » — mise en scène dans une pièce en hébreu à Tel Aviv. La ville est connue pour son ouverture envers la communauté gay. Maintenant, il y veut rester.

Israël et Iran, des relations tendues

Interrogé par le Washington Post, il a expliqué ressentir, après trois mois passé dans la ville, quelque chose « de plus fort que l’amour » pour le pays. Le trentenaire est fasciné depuis l’enfance par ce dernier, après avoir vu un film sur l’Holocauste, a-t-il raconté dans une interview à l’Associated Press. Il s’est par ailleurs fait tatouer une étoile de David dans le cou.

© BBC.

© BBC.

Israël et l’Iran avaient autrefois des liens politiques et culturels très proches. L’Iran a été le deuxième État à majorité musulmane, après la Turquie, à reconnaître l’État d’Israël, considéré comme son meilleur ami non-musulman. La Révolution islamique de 1979 en Iran, fait grandir les hostilités entre les deux pays. Il est désormais illégal pour les citoyens de chaque pays d’aller visiter l’autre.

Un asile pas si accessible 

L’avocat du poète, Hagai Kalai, a déclaré être optimiste pour cette demande d’asile. Selon lui, le cas inhabituel inhabituel de son  client est ce qui lui permettra de rester. Néanmoins, si Israël est connue pour accepter de nombreuses demandes d’asiles, la procédure reste compliquée. Les palestiniens homosexuels, qui préfèrent l’ouverture de Tel Aviv aux limites plus strictes de la société musulmane traditionnelle de la Cisjordanie, doivent souvent attendre des années avant que l’on entende leur cas.

De plus, le gouvernement israélien fait l’objet de critiques croissantes pour son traitement envers des milliers de ressortissants soudanais et érythréens. Ces derniers sont arrivés en Israël illégalement au cours de la précédente décennie, et ont peur de retourner dans leur pays.

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Un retour en Iran dangereux 

Si Paymam Feili parvient à rester dans le pays, il rejoindra la communauté des 140 000 juifs d’origine iranienne vivant en Israël.  L’écrivain, qui écrit ouvertement être homosexuel dans sa poésie, ne peut retourner en Iran. Son retour pourrait mettre sa vie en danger. L’homosexualité est illégale dans la République islamique. Ceux reconnus coupables « du crime » font face à de dures punitions, y compris la mort.

Selon le PEN American Center — groupe d’auteurs prônant la liberté d’expression — Paymam Feili a été forcé à l’exil, après des menaces croissantes contre lui et sa famille. Dans un article sur le site web du groupe, le poète décrit comment il a été arrêté à l’extérieur de sa maison, et retenu pendant 44 jours sans charges.

Tel Aviv, où le poète réside actuellement, est connue pour sa fleurissante communauté LGBT. Elle tient  chaque année les plus grandes Gay Pride du Moyen-Orient, sur son bord de mer. Ailleurs en Israel, l’ouverture n’est pas si marquée. Pendant la Gay Pride de l’an dernier à Jérusalem, un homme ultra-orthodoxe avait poignardé plusieurs personnes dans la foule en signe de protestation, tuant une adolescente.

 À lire aussi :
›› Mi-temps du Super Bowl : Un message de tolérance pro-gay.
›› IRAN : Menacés d’exécution pour avoir joué du métal.

© Photo à la Une : Dan Balilty/AP.

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