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Une bataille de Hackers sur le sol français

Depuis quelques jours et à la suite des attentats qui ont touché la France la semaine passée, un grand nombre de sites internet ont été piratés. La plupart des attaques ayant pour but de défacer les sites en question (remplacement total de la page d’accueil) il est légitime de penser que les hackers souhaitent plus véhiculer un message que voler des bases de données destinées à la revente.

Suite aux attentats de la semaine passée, la France connaît une vague de cyber-attaque sans précédent. On compte aujourd’hui plus de 19.000 sites piratés, avec une majorité d’administrations et de mairies.
Alors pourquoi un sursaut si dense vis-à-vis de la cybercriminalité dans un moment si critique ?

Certainement car aujourd’hui, internet reste le moyen de communication le plus accessible et qu’il permet à chacun d’entre nous de partager ses idées et de revendiquer sa pensée.

Voilà pourquoi nous assistons en ce moment à un conflit idéologique au travers du prisme informatique. Dans un premier temps, c’est l’entité nébuleuse Anonymous qui avait déclaré vouloir s’en prendre aux sites djihadistes à la suite des attentats. Ainsi, le site Ansar-alhaqq.net, qui se présentait comme un site djihadiste francophone, c’est retrouvé hors-service dès vendredi dernier.

Mais ces manœuvres douteuses pour mettre hors d’état de nuire des sites qui dérangent les pensées personnelles de leurs auteurs ne se réservent pas qu’à Anonymous.

Les administrations visées

Voilà pourquoi il y a quelques jours, la réaction et les agissements des Anonymous (qui revendiquent tous leurs actes via le twitter #OpCharlie) ont éveillé la colère d’un autre groupe de hacker : AnonGhost.

Créé en 2008, Anonghost se présente comme un groupe de pirates informatiques pro-palestiniens. Il ne se catégorise pas dans les extrêmes, condamne fermement le terrorisme (sous toutes ses formes, officielles comprises) mais prône le respect entre toutes les religions.

Ils ont donc entrepris de réagir face aux propos des Anonymous et de s’en prendre directement aux sites internet des administrations françaises via l’opération : OpFrance.
Suite à cet appel, 1 200 mairies et 230 médiathèques se sont vus piraté dimanche, avec en premier lieu ceux de Goussainville ou Jouy-le-Moutier.memorial-630x0

Aujourd’hui, le groupe a réussi à récupérer une banque de données de 10 000 noms de personnes en relation avec le ministère de l’intérieur et le ministère des Finances. Ils menacent désormais de les publier.

Le groupe n’en est pas à leur première attaque et ils avaient déjà fait tomber 1 000 sites israéliens en novembre dernier.

Cependant, ce ne sont pas les seuls à vouloir faire tomber les sites des grandes administrations ou entreprises françaises. Le MECA (Middle East Cyber Army) milite pour montrer le pacifisme de la religion musulmane mais n’hésite pas à divulguer des informations privées peu importe la provenance (en révélant par exemple 320.000 adresses d’adeptes d’un jeu en ligne français).

Pour Arnaud Coustillère, officier général de la cyber défense, l’ampleur des attaques est sans précédent et ses moyens visent à instaurer la peur dans le cœur de la nation : « C’est une opération de communication par la terreur ».

Voilà pourquoi il est difficile d’enrayer ce phénomène qui ne porte que les idéaux des auteurs de ces délits. Pourtant Sylvain Mura, expert en sécurité informatique, précise qu’une modification dans l’architecture de la majorité des sites des administrations et des entreprises françaises permettrait une entrave d’environ 90% des attaques.

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