Saint-Pétersbourg accueille le sommet G20 du 5 au 6 septembre. L’agenda de la rencontre des 20 plus grands dirigeants mondiaux est bouleversé par la Syrie, qui est aujourd’hui au cœur du débat.
Poutine seul contre tous
Depuis l’utilisation supposée d’armes chimiques par Bachar al Assad contre sa population le 21 août dernier, la communauté internationale demande une intervention militaire le plus rapidement possible. Vladimir Poutine, le plus fidèle soutien à l’armée syrienne, y pose son véto. L’ambassadrice américaine à l’Organisations des Nations Unis Samantha Power affirme qu’il n’y aura pas d’accord du Conseil de sécurité de l’ONU pour agir en Syrie, accusant Moscou pour avoir pris le Conseil «en otage». Les relations entre Barack Obama et le président russe n’ont jamais été aussi tendues. D’un côté, les États Unis accusent la Russie de mettre en doutes les nombreuses preuves de la culpabilité de Bachar, de l’autre, les russes les contestent. Trois navires russes ont été envoyés en Méditerranée mercredi, pour se rendre à proximité des côtes syriennes
Le scandale Snowden et des lois anti-gay
La Syrie est loin d’être l’unique point de discorde entre Moscou et Washington. Cet été, l’affaire Snowden a gêlé les relations entre les deux pays. Cet ex-consultant du renseignement américain en fuite, est accusé d’avoir révélé des programmes de surveillance de masse commis par le gouvernement de Barack Obama. Devenu le nouvel ennemi public numéro 1 des États Unis, Snowden fuit en Russie. Poutine lui accorde l’asile en juillet dernier, et a déclaré mercredi : « il est clair que nous ne le livrerons pas ».
Barack Obama n’a pas prévu de rencontre avec Poutine durant le G20, il prendra cependant le temps de s’entretenir avec des militants gay. Il y a quelques semaines, une loi russe très controversée a été adoptée, visant à bannir toute propagande homosexuelle devant les mineurs. Barack Obama avait alors déclaré : « je n’ai aucune tolérance pour des pays qui essayent de traiter les gays, les lesbiennes ou les personnes transgenres d’une manière qui les intimide ou qui leur fait du mal ». « Que vous discriminiez pour des motifs de race, de religion, de genre ou d’orientation sexuelle, vous violez la morale de base qui je pense devrait transcender chaque pays », a-t-il ajouté. Pas sûr que Vladimir Poutine apprécie.
Crédit photo : G20RUSSIA/AFP
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