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Une vie sans publicité

Lorsque l’on réside dans un pays étranger pendant quelques mois il y a beaucoup de changements. L’adaptation peut s’avérer difficile, selon les conditions climatiques ou encore les composantes culturelles. Mais il y a un phénomène positif dont on ne se rend même pas compte, nous ne sommes plus soumis à la publicité ! A condition bien sûr de ne pas comprendre la langue du pays d’accueil. Ne comprenant pas un traître mot du langage barbare de nos nouveaux hôtes, nous voilà débarrassés de la télévision, de la radio, des journaux et par conséquent de tous messages publicitaires. Les quelques affiches que l’on voit ne nous évoquent rien, c’est la débandade ! Les moutons sans berger ! Quels sont les effets de cette toute nouvelle liberté ? Et inversement, qu’est ce que cela nous apprend sur nos réactions dans nos pays d’origine ? 

Un désintérêt naturel

Lorsque l’on se retrouve dans un pays hostile où aucune publicité n’est à la portée de notre compréhension, notre première réaction est de ne pas en avoir. En effet, nous ne nous rendons même pas compte de l’absence de messages publicitaires ! Nous vivons normalement, sans sensation de manque, sans envie compulsive de tel ou tel produit. Le néant informatif ne nous rend pas pour autant plus idiot, nous retrouvons tout de même notre chemin dans les rayons des supermarchés. Nous achetons les mêmes produits, hormis quelques folies d’autochtone découvrant une nouvelle culture alimentaire. Nous achetons les mêmes habits, seuls les prix changent. Nous consommons en effet exactement de la même façon, dans la mesure du possible. Mais alors, mais alors pourquoi y a-t-il autant de publicités ?

L’inception publicitaire

Si le manque de publicité ne bouscule pas nos habitudes c’est peut être parce que justement sa présence tout au long de notre vie antérieur a eu l’effet sur nous d’un cours de géographie lu, lu et relu. Nous avons intégré la publicité, nous connaissons les messages, nous connaissons les marques, nos habitudes sont déjà bien ancrées. Malgré notre nouveau pays, notre liberté toute retrouvée, nous restons les victimes du consumérisme.  Nous n’oublions pas les centaines de milliers de propagandes que nous avons vues, lues ou entendues. Plus besoin dès lors, de publicité, le tour est déjà joué. Les agences et les marques ont déjà conquis notre mémoire, et elle ne défaille jamais quand il s’agit de retenir les slogans. Malinx le Lynx, PMU PMU PMU et autres jingles ridicules nous imprègnent déjà jusqu’à la substantifique moelle. Défaite par K.O., dans le dos.

Découvrir, quel drôle de mot

Alors que faire ? Comment profiter de cette aubaine ? Eh bien, il faut se forcer à oublier tous ses réflexes de consommateur français et prendre le risque d’allez goûter, porter, consommer tout ce qu’on n’aurait jamais touché, car non approuvé par la sainte Publicité. Il faut oublier ce que l’on nous a imposé d’aimer et découvrir. Bon, il ne faut pas trop se découvrir dans certains pays. Mais le principal est là, nous avons cette chance fugace d’échapper aux diktats et autres messages autoritaires. C’est le moment de profiter de cette exception culturelle et d’aller au devant de nouveautés. Peut-être qu’en retour nous nous trouverons de nouveaux modes de consommations qui nous plairont, et qui sans doute resteront. Au final la publicité n’est qu’un conseil, et c’est nous qui le suivons. Il est donc temps de ne plus écouter et de réfléchir par soi-même. Qu’est ce que j’aime ? Qu’est ce que je veux ? Et de passer un peu plus de temps dans les rayons. Bon voyage !

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