C’est la grande tendance en ce moment : revisiter de façon moderne les classiques du théâtre. C’est le cas avec cette version réussie de Le Jeu de l’amour et du hasard.
C’est une tendance qui convient parfaitement pour faire découvrir le théâtre à des gens qui n’y seraient peut-être pas allé que de moderniser une pièce. C’est le parti pris avec Le jeu de l’amour et du hasard de Marivaux que de lui appliquer le même traitement qu’à Roméo + Juliette de Baz Luhrman : garder le texte d’origine et le confronter à un jeu et des personnages modernes. C’est le parti pris dans cette version que vous pourrez découvrir jusqu’au 6 mai prochain au Théâtre Michel à Paris.
Le père de Silvia (M. Orgon) souhaite que sa fille épouse le fils d’un de ses vieux amis. Mais Silvia, peu disposée à se marier, obtient de son brave homme de père l’autorisation d’observer, sous le déguisement de sa servante (Lisette), le jeune homme à qui sa famille la destine (Dorante), ignorant que ce dernier a eu la même idée qu’elle. Aussi, l’aventure, divertissante au début, tourne-t-elle au cauchemar pour elle lorsqu’elle se rend compte qu’elle est attirée par le valet, qui lui fait une cour discrète, alors que le comportement de celui qui se présente comme son promis lui fait horreur, d’autant plus que M. Orgon, qui s’amuse de la situation, refuse d’interrompre le jeu.
Magnifiquement modernisée, mise en scène et interprétée, usant de malines images projetées sur un volontaire écran de fortune pour animer l’histoire, Le jeu de l’amour et du hasard saura vous séduire au delà de vos espérances par sa fulgurance modernité. On vous conseille de surveiller attentivement cette compagnie La boîte aux lettres fondée par Salomé Villiers, François Nambot et Bertrand Mounier et qui a parfaitement compris comment se fait le théâtre moderne.
