Réalisé par les cinéastes américains Will Speck et Josh Gordon, « le plus gros enfoiré du monde » est le nouveau clip de l’association Donate Life pour encourager le don d‘organes. En quelques heures, la vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux.
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« Le plus gros enfoiré du monde ». C’est le titre de la nouvelle campagne des cinéastes Will Speck et Josh Gordon pour encourager le don d’organes. Publiée sur le site américain Funny or Die, cette vidéo, qui dure environ deux minutes, a choisi d’utiliser l’humour cru pour sensibiliser le public.
Le clip raconte l’histoire de Coleman Sweeney, incarné par Thomas Jane, un personnage odieux qui urine dans une bouteille avant de la jeter par la fenêtre de sa voiture et qui klaxonne pour presser les vieilles femmes qui traversent devant lui. Il lui arrive même de tirer au paintball sur des chiens errants et de voler aux enfants leurs bonbons d’Halloween. « Il ignorait les règles. Il détestait tout […]. » résume la voix-off.
Cependant, à la moitié de la vidéo, alors qu’il déjeune dans un restaurant, il décède d’une rupture d’anévrisme. La serveuse qu’il était en train d’insulter découvre alors sa carte de donneur d’organes. « Le plus gros enfoiré du monde » devient le héros dont le geste sauvera un père de famille, une enseignante et une grand-mère.
En 2015, 21.000 Français étaient en attente de greffe
Menée par l’association Donate Life et réalisée par l’Agence Martin, cette campagne est vite devenue virale sur les réseaux sociaux. Elle a récolté un million de vues depuis sa parution. En page d’accueil, l’ONG rappelle qu’aux Etats-Unis 120 000 personnes sont en attente d’une greffe, et que 22 personnes décèdent chaque jour car ils n’ont pu en bénéficier.
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Pour rappel, en 2015 en France, 21.464 personnes étaient en attente d’une greffe. 5.746 ont pu être opérées, soit une hausse de 7 % par rapport à 2014. Néanmoins, selon l’Agence de biomédecine, 300 Français décèderaient chaque année parce qu’ils n’ont pu bénéficier d’une greffe à temps.
Pour résoudre ce problème, les associations ont multiplié les campagnes de sensibilisation sur le don d’organes. De plus, la législation française a valorisé le principe du « consentement présumé » pour les donneurs, un dispositif de la loi Santé qui s’appliquera en janvier 2017. En juin dernier, l’Agence de biomédecine rappelait qu’en France, il n’existe pas de répertoire des donneurs. A l’inverse, il est possible de s’inscrire sur le registre national des refus. Si l’on ne s’y inscrit pas, le consentement est présumé.
84% des Français favorables au don d’organes
Selon une enquête réalisée en ligne les 10 et 11 mars 2016 par Harris Interactive, plus de huit Français sur dix (84%) se déclarent favorables au don de leurs organes après leur décès. Parmi eux, 61% des sondés seraient disposés à donner tous leurs organes. De leur vivant, plus de sept personnes sur dix seraient prêtes à faire ce geste pour leur enfant (78%) ou pour leur conjoint(e) (73%). 1/3 des sondés se dit même prêt à donner un organe à un inconnu.
La législation française sur ce thème est en revanche peu connue. Une nette majorité de Français (59%) pense – à tort – qu’il faut avoir donné son accord préalable et ignorent donc le principe du consentement présumé.
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Dans l’ensemble, le don d’organes demeure perçu comme un geste « généreux » qui permet de « sauver des vies ». S’il est souvent associé à la « mort », il est avant tout signe de « solidarité ».
Crédit Photo à la Une: FRED DUFOUR / AFP