Le plan Vigipirate a été refondu, mercredi 30 novembre, à la faveur d’un Conseil de Défense, présidé par François Hollande. Un nouveau niveau a été crée.
Face aux menaces actuelles, et à venir, le Président et le Gouvernement ont décidé de remanier, le dispositif contre le terrorisme, en France. Le plan Vigipirate, d’abord crée en 1978, puis remanié en 1995 et en 2014, est de nouveau changé, depuis hier.
Trois niveaux de lutte, et non plus deux
Les événements de 2015 et de 2016 changent la donne. Le plan Vigipirate est, depuis, à son plus haut niveau : « alerte attentat ». De fait, avec sa prolongation et le caractère latent de la menace, il doit donc faire l’objet d’aménagements. L’ « alerte attentat » était son plus haut niveau : il est remplacé par le niveau « urgence attentat ». Ce niveau sert, dans le cas d’un risque d’attentat imminent, ou pour les jours qui suivraient un attentat.
Ce niveau reprend les mesures prévues pour l’ « alerte attentat ». Sont notamment prévus, la fermeture de routes, de moyens de transport ou encore, l’arrêt des ramassages scolaires. Sont aussi intensifiées, les fouilles, et les « filtrages ». Le plan passe donc de deux à trois niveaux : « vigilance » (1er niveau), « sécurité renforcée-risque attentat » (2ème niveau), et « urgence attentat » (3ème niveau). Les premiers niveaux s’étendent dans la durée, tandis que le troisième est ponctuel.
À voir aussi : Arrestations : un haut lieu de la police et un parc d’attractions ciblé
La sécurité, sans atteinte aux libertés
Les récentes arrestations de terroristes présumés à Boussy-Saint-Antoine (Essonne), en septembre, ainsi qu’à Strasbourg et Marseille, il y a moins de deux semaines, ont convaincu l’exécutif de maintenir un haut niveau. Tout en essayant de faire en sorte que cela atteigne, le moins possible, les libertés fondamentales. Pour les responsables, il s’agit de pouvoir juguler l’intensité des mesures, en fonction de l’intensité réelle des menaces.
Ce changement semble être une réponse, aux réserves des membres de l’opposition, et même de la Majorité. Sont en cause, l’annonce de la prorogation prochaine de l’Etat d’Urgence, et le maintien du plan Vigipirate, au plus haut. Ils sont tous deux critiqués, puisqu’ils dérogeraient, selon eux, aux libertés publiques. Argument renforcé, la semaine dernière, par les réserves du vice-président du Conseil d’Etat (plus haute juridiction administrative française), Jean-Marc Sauvé.
À voir aussi : Le Conseil d’Etat très réservé sur la prorogation de l’Etat d’Urgence
Source image : capture d’écran de la brochure « Vigipirate » (sgdsn.gouv.fr)