Élu homme du match mercredi soir contre le Brésil (31-16), Vincent Gérard a parfaitement pris le relais de Thierry Omeyer en seconde période. De quoi espérer peut-être grappiller plus de temps de jeu que prévu lors de ce Mondial.
«On fait les rotations nécessaires. On a pu le voir en deuxième mi-temps où le score nous a facilité la tâche», a expliqué le co-entraîneur des Experts Didier Dinart. Fort d’une avance de dix buts à la mi-temps (17-7), Didier Dinart n’a pas hésité à lancer ses remplaçants lors de la seconde période du match face au Brésil, mercredi à Bercy, en ouverture du Mondial de handball. Et Didier Dinart peut s’estimer satisfait du niveau affiché par son banc. En particulier celui de Vincent Gérard.
Entré seconde période à la place d’un Thierry Omeyer de gala, le gardien montpelliérain a brillé. Certes, le Parisien affiche de meilleures statistiques (14 tirs arrêtés sur 21, soit 67% de réussite). Mais sa doublure s’est montrée à son avantage, avec un 9 sur 18 (50%). Sans oublier ces deux dernières minutes de folie.
Le numéro 12 tricolore s’est en effet interposé sur un penalty de Teixeira. Et dans la foulée, il a marqué dans la cage vide depuis sa propre zone, le dernier but de la rencontre. Histoire de mettre un point d’orgue à une soirée parfaite pour les Experts. Mais aussi de donner quelques certitudes à son staff.
«Homme du match ? Quand on rentre à + 10, ça ne veut pas dire grand-chose»
Si à 40 ans, Omeyer semble toujours aussi infranchissable, Gérard, de dix ans son cadet, prouve qu’il est plus qu’un simple numéro 2. Pour autant, le natif de Woippy en Moselle n’évoque aucunement une logique de concurrence. Il la joue même plutôt modeste sur sa performance.
«Lorsque l’on rentre à +10, être meilleur joueur du match ne veut pas forcément dire grand-chose. Les joueurs qui ont commencé la rencontre et nous ont laissé le score à + 10 à la mi-temps le méritent sans doute plus», confiait-il après le match. Avant de souligner l’énorme prestation d’Omeyer au cours des trente premières minutes. «Titi était en mode pas rigolo dès les premières minutes. Ça nous a permis de prendre le large très rapidement».
Scoring on the buzzer, @Gerard_Vincent is the MVP ?#FRABRA #Handball2017 #PhenomenalHandball pic.twitter.com/fzBSIhiuKD
— France Handball 2017 (@Hand2017) 11 janvier 2017
Vincent Gérard, tout sauf un hasard
Mais la performance de Vincent Gérard est tout sauf anodine et témoigne de sa progression au niveau international. L’an dernier lors du championnat d’Europe, Gérard était la doublure en équipe de France, au détriment de Cyril Dumoulin. Mais depuis, le portier aux 48 sélections (3 buts) a pris du galon depuis son transfert à Montpellier à l’été 2015 en provenance de Dunkerque.
Avec le MAHB, il réalise le doublé Coupe de France-Coupe de la Ligue en fin de saison dernière. Sur le plan personnel, il est nommé à trois reprises pour le titre de joueur du mois depuis son arrivée (élu une fois, en octobre 2015). Certes, il se montre moins impressionnant depuis le début de l’exercice 2016-2017 que lors de sa première saison héraultaise. Mais les statistiques parlent pour lui avec près de 39% d’arrêts soit le pourcentage le plus élevé du championnat.
Il détient également le record d’arrêts dans un match cette saison (23). De quoi lui promettre quelques belles années en bleu, même s’il a déjà 30 ans. «On aura besoin de tout le monde durant ce Mondial», assénait d’ailleurs en conférence de presse Didier Dinart. Ce dernier aura sans doute l’occasion d’offrir encore davantage de temps de jeu à son gardien remplaçant lors de la phase de poules. Et pourquoi pas dès ce vendredi, contre le Japon.
*Ecrit par Alexis Cimolino et Simon Dijan