Aujourd’hui le président François Hollande a débuté sa visite à La Havane, c’est la première visite d’un président français sur l’île, une visite historique…
« Que la France soit la première, c’est sa vocation » a annoncé F. Hollande. Dimanche soir, le président français est arrivé sur l’île de Cuba pour une visite historique, il a été accueilli par le ministre des relations extérieures, Rogelio Sierra, puisque le chef de l’Etat Raul Castro n’était pas encore rentré de son voyage en Europe (en Russie et au Vatican notamment).
Aujourd’hui, il débute sa visite officielle historique car cela n’était pas arrivé depuis l’indépendance de l’île en 1898, depuis plus d’un siècle… François Hollande veut parler culture, histoire et économie. Programme chargé : il va décorer de la légion d’honneur le Cardinal Ortega, inaugurer l’Alliance Française, rencontrer des étudiants cubains, participer à un forum économique et peut-être même rencontrer l’ancien Lider Maximo, Fidel Castro, frère de l’actuel président Raul Castro.
Cette visite officielle fait suite à de nombreux changements pour cette île caribéenne. En décembre dernier, Raul Castro et Barack Obama ont confirmé le rétablissement des relations diplomatiques entre leurs deux pays respectifs dans un discours simultané. Ce rapprochement a été permis grâce aux actions du Pape François notamment. Cette annonce fut un moment historique car les liens entre les deux pays avaient été rompu depuis 1962. Date à laquelle le président étasunien, John Fitzgerald Kennedy, a imposé un embargo à l’île, suite à l’affaire de la Baie des Cochons qui avait mené le monde au bord d’une guerre nucléaire entre l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) et les États-Unis d’Amérique. A ce propos, la France a toujours voté, chaque année à l’Organisation des Nations Unies (ONU), contre cet embargo .
Le bateau de l’ONU dit « levez l’embargo, levez l’embargo »
Selon Barack Obama ce rapprochement devait avoir lieu car : « l’isolement de Cuba n’a pas fonctionné ».
De plus, en avril dernier, l’île avait enfin réintégré l’Organisation des États Américains (OEA) après son exclusion en 1962 (même si le Mexique avait demandé sa réintégration dès 1998 ainsi que de nombreux pays latino-américains). Lors du VIIème sommet des Amériques, le président Obama et le président Castro avaient pu échanger de vives voix à Panama (sommet annuel de l’OEA, qui a eu lieu le vendredi 10 et le samedi 11 avril 2015, auquel la France prend part en tant qu’Etat observateur).
Cependant, les discussions sont toujours en cours pour ce qui est de la levée de l’embargo étasunien à Cuba. Mais Cuba va être également retirée de la liste noire des États-Unis d’Amérique dans laquelle elle apparaissait comme « un État soutenant le terrorisme ».
François Hollande est le Premier président français à se rendre à Cuba depuis l’indépendance de l’île en 1898. C’est aussi le deuxième dirigeant européen à venir sur l’île après Felipe Gonzalez, premier ministre espagnol de 1982 à 1996. Par cette visite, le président Hollande souhaite normaliser les relations de la France avec Cuba mais aussi développer la présence des entreprises françaises (comme Orange). Selon l’Elysée, cette visite veut « accompagner l’évolution de Cuba ».
En effet, l’île est en pleine réforme et en voie de libéralisation (ouverture aux investisseurs), François Hollande espère donc y développer les intérêts français et européens (en matière de BTP et de télécommunications par exemple). Aujourd’hui, la France est le neuvième partenaire commercial de Cuba.
De même que la semaine dernière, François Hollande fut le premier dirigeant a être reçu au Conseil de Coopération du Golfe, il sera le premier président occidental à venir en visite officielle sur l’île caribéenne. Sans évoquer officiellement les questions relatives aux droits de l’homme, François Hollande va surtout faire de la diplomatie économique comme au Qatar.
Cuba a beaucoup fait rêver les dirigeants et les militants de la gauche française qui se rendaient en visite sur l’île comme François Mitterrand en 1974 par exemple, Régis Débray qui a suivi Che Guevara en Bolivie, ou encore Jack Lang que Fidel Castro emmena pécher au harpon. A ce propos, F. Hollande parle d’une « mythologie de la révolution » cubaine…