À la uneCinéma

On a vu pour vous… Dunkerque le nouveau pari de Christopher Nolan

Après la trilogie Batman et Interstellar, Christopher Nolan revient avec Dunkerque où il fait à nouveau preuve d’une virtuosité sans égale

Après avoir porté le film de super-héros à un niveau stratosphérique et avoir réussi un film de science-fiction d’une ampleur impressionnante, Christopher Nolan redescend sur la terre ferme avec Dunkerque dans lequel il passe au crible un épisode essentiel de la seconde guerre mondiale. Le réalisateur y déploie une virtuosité technique sans commune mesure et réussit à rendre l’expérience viscérale et immersive de la plus belle des façons. Explications.

Mais c’est quoi déjà… Dunkerque ? Le récit de la fameuse évacuation des troupes alliées de Dunkerque en mai 1940. 

Christopher Nolan est depuis longtemps déjà un metteur en scène aux goûts risqués qui s’aventure sur des terrains qu’il transcende toujours, quel que soit le sujet, par une patte d’auteur caractéristique et un univers visuel foisonnant. Dès son premier film, Following, il a apposé à tous ses travaux une véritable identité formelle, y faisant généralement adhérer le grand public, quand bien même, la sophistication narrative dont il enrobe régulièrement ses films, pourrait donner l’impression qu’il est un auteur qui se gargarise de son intelligence. Mais comme toujours, mû par une ambition démesurée et apposant un style devenu caractéristique de son travail, il propose avec Dunkerque rien moins que la déconstruction du film de guerre tel qu’on le connait, pour en proposer sa version, à la fois singulière et personnelle. Car avec ce nouveau film Nolan frappe fort, très très fort. Ce qui ressemble de prime abord à un classique récit d’une bataille symboliquement capitale se transforme très rapidement en un enchainement éblouissant de séquences sur terre, air et mer, mélange d’action pure et de tension démoniaque dont l’étau ne se desserre qu’à de très rares reprises. Construit sur un partition métronomique de Hans Zimmer qui rythme les images autant que les pulsations des cœurs battant à tout rompre et du temps qui s’égrène jusqu’au goulot d’étranglement du récit, Dunkerque est une expérience de cinéma radicale et viscérale qui vous torpille sur votre siège.

Dire que Nolan déconstruit le film de guerre est une chose, c’est surtout qu’il parvient à se défaire notamment de l’ombre tutélaire de Steven Spielberg et de son Il faut sauver le Soldat Ryan, dont il conserve l’âpreté sans vouloir se frotter à l’horreur graphique des charniers et surtout aux geysers de sang des victimes. Il s’extraie également de la linéarité souvent employée dans ce type de récits et propose une œuvre étincelante, dont le réalisme fait écarquiller les yeux alors même qu’il parvient à mêler la grande histoire et les destinées individuelles qui s’entrecroisent. En choisissant une narration éclatée aux multiples points de vue dont certaines séquences se répondent et éclairent petit à petit certaines zones d’ombre, Nolan fait mieux que de nous surprendre, il nous fait participer à son film de manière active émotionnellement et cérébralement. C’est aussi un film où les images comptent plus que jamais et où les dialogues qui sont très rares ne sont que fonctionnels. La puissance évocatrice des images, la force des sentiments qu’elle génère la majesté des plans, immenses et d’une beauté à couper le souffle provoquent des émotions aussi fortes que les déflagrations des obus alors même que paradoxalement le film pâtit quelque peu du manque d’empathie pour les personnages réduits à leur plus simple expression mais campés par une solide distribution (Mark Rylance, Tom Hardy, Cillian Murphy, Kenneth Brannagh…). Mais Christopher Nolan en auteur génial qu’il est parvient à donner autant un souffle épique à son film qu’une dimension intimiste, aidé par ses choix narratifs et par le fait qu’on s’intéresse aux personnages par la force de leurs actes. Si l’on est parfois perdu et à bout de souffle, c’est pour mieux rassembler les pièces du puzzle, comme un kaléidoscope dont les formes finissent par former un tout cohérent. Si Dunkerque ne s’en tenait qu’à ça ce serait déjà un exploit, mais non content de nous laisser bouche bée, Nolan et son chef opérateur Hoyte Van Hoytema composent des plans à la fois impressionnants et très souvent sublimes, parachevés par un sound design implacable, faisant aussi de Dunkerque une expérience esthétique de premier ordre. Blockbuster de haut vol qui ne rechigne jamais à ses devoirs d’exigence et dont la tension nous emporte à des altitudes irrespirables, Dunkerque est un travail d’orfèvre perpétuant l’œuvre d’un artiste à son zénith.

A lire aussi : Dunkerque de Christopher Nolan dévoile un nouveau trailer impressionnant

Avec Dunkerque, Nolan nous torpille sur notre siège faisant d’air-terre-mer les éléments constitutifs d’une expérience de cinéma viscérale‬

Dunkerque de Christopher Nolan – En salles le 19 juillet 2017

About author

Journaliste pôle séries et La Loi des Séries, d'Amicalement Vôtre à Côte Ouest, de Hill Street Blues à Ray Donovan en passant par New york Unité Spéciale, Engrenages, Une famille formidable ou 24, la passion n'a pas d'âge! Liste non exhaustive, disponible sur demande!
Related posts
À la uneFaits DiversFranceSociété

Est-ce que Pierre Palmade va aller en prison ?

À la uneSéries Tv

"Mort sur terre battue" : Florent Peyre tourne avec Yannick Noah

À la uneCinéma

"Joli Joli" : Clara Luciani dans une comédie musicale pour Noël

À la uneFrancePolitique

Affaire Le Pen : ça veut dire quoi "exécution provisoire" ?

Retrouvez VL. sur les réseaux sociaux