La première des super-héroïnes a enfin son long métrage pour elle toute seule. Et l’attente ne fut pas vaine : Wonder Woman nous en met plein la vue !
Mais c’est quoi déjà… Wonder Woman ? C’était avant qu’elle ne devienne Wonder Woman, à l’époque où elle était encore Diana, princesse des Amazones et combattante invincible. Un jour, un pilote américain s’écrase sur l’île paradisiaque où elle vit, à l’abri des fracas du monde. Lorsqu’il lui raconte qu’une guerre terrible fait rage à l’autre bout de la planète, Diana quitte son havre de paix, convaincue qu’elle doit enrayer la menace. En s’alliant aux hommes dans un combat destiné à mettre fin à la guerre, Diana découvrira toute l’étendue de ses pouvoirs… et son véritable destin.
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Super-héroïne introduite l’an dernier dans l’inégal Batman contre Superman (la déesse en était, déjà, la meilleure partie), Wonder Woman donne enfin sa chance au personnage le plus réussi de l’univers DC Comics au cinéma. Très attendu, le film tient largement ses promesses, alors même qu’il aligne une série de défauts assez grossiers. Scènes d’action peu lisibles, effets spéciaux pas toujours du meilleur effet, clichés en rafale (notamment en ce qui concerne les méchants), le film de Patty Jenkins (Monsters en 2003, l’adaptation de la série danoise The Killing pour Netflix) pourrait rapidement tourner à la catastrophe industrielle. Mais c’est sans compter sur Gal Gadot, celle qui incarne la super-héroïne, belle comme une déesse et au charisme dévastateur, qui mène 2h20 durant son navire d’une main de maître(sse).
L’actrice israélienne, aperçue dans quelques petits rôles souvent oubliables, dont une virée en voiture dans la saga Fast & Furious de 2009 à 2013, est tout simplement parfaite. Dans la lignée des Robert Downey Jr (Iron Man), Chris Evans (Captain America) ou, dans une moindre mesure, Henry Cavill (Superman), elle ne fait qu’un avec son personnage, lui apportant une profondeur et une authenticité palpable. Face à elle, Chris Pine, qui incarne à merveille un espion américain touchant et courageux, sait donner le change : leurs scènes en commun sont les meilleurs moments du film. Les seconds rôles, bien que relativement effacés (pour ne pas faire d’ombre au duo moteur de l’histoire) n’en remplissent pas moins leur mission avec efficacité. La trop rare Connie Nielsen et Robin Wright, toujours au top, donnent à leur rôle d’Amazones la densité nécessaire, tandis que Saïd Taghmaoui (révélé dans… La Haine), Ewen Bremner (Spud dans Trainspotting) et David Thewlis (Remus Lupin dans la série des Harry Potter) incarnent des side-kicks de qualité, pour un casting général très équilibré.
De l’action, il y en a à foison dans Wonder Woman. Patty Jenkins n’a pas peur de jeter sa caméra au cœur de batailles, combats et explosions en tout genre, pour notre plus grand plaisir. Si, comme trop souvent malheureusement, certaines scènes ne sont pas très lisibles et que la qualité de quelques effets spéciaux reste discutable (surtout dans la première partie), une énergie folle se dégage néanmoins des chorégraphies martiales de Gal Gadot (qui n’a pas hésité à faire une partie de ses cascades elle-même, dont certaines alors qu’elle était enceinte de 5 mois !). Courtes et efficaces, les scènes de combat tiennent largement leurs promesses, et n’ont rien à envier à celles des pendants masculins de Wonder Woman.
Autre grande réussite : les décors et, surtout, les costumes, sublimes. Mention spéciale à l’incroyable île de Themyscira, un véritable paradis, et à ses habitantes, les Amazones, dont les tenues résument à elles seules la beauté, mais aussi la puissance de ce peuple élu des Dieux. Le costume de Wonder Woman donne le même effet, conjuguant les tons guerriers évoquant la force, tout en laissant à Gal Gadot l’opportunité de mettre en avant sa plastique parfaite, en particulier des jambes interminables aussi séduisantes que dangereuses.
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Wonder Woman est donc un paradoxe. Plein de ratés et très prévisible, parfois un peu ridicule, le film est écrasé par le charisme de son actrice principale, par l’alchimie exceptionnelle du duo Gal Gadot/Chris Pine, et par la bonne tenue des seconds rôles. Ajoutez-y quelques scènes qui donnent des frissons d’émotions, de l’action pas toujours très claire mais au final vraiment efficace, juste ce qu’il faut d’humour, un rythme excellemment dosé, un scénario fluide et qui prend le temps d’imposer ses enjeux, et vous vous retrouvez avec un solide divertissement qui rempli parfaitement son rôle.
Les films où une femme tient le premier rôle peuvent être des réussites : bonne nouvelle pour un monde de blockbusters qui en manquait cruellement. Reste à espérer que le personnage ne sera pas tiré vers le bas par l’univers auquel il se rattache (on retrouve Diane dans Justice League, le 15 novembre sur les écrans), et que la suite, d’ores et déjà dans les tuyaux et toujours réalisé par Patty Jenkins, ne tombera pas dans le piège de la surenchère complaisante. Jusqu’ici tout va bien.
Wonder Woman de Patty Jenkins – En salles le 7 juin 2017