Dans un monde où la déferlante #metoo ou #balancetonporc ont aidé les femmes à sortir du silence quant aux agressions ou harcèlement qu’elles subissaient, le film Working Woman réalisé par Michal Aviad reprend avec véracité et sans exagération le quotidien de l’une d’entre elle.
En Israël, Orna (la protagoniste) incarnée par Liron-Ben Shlush, est une femme bien occupée. Mère de trois enfants, elle va accepter un travail aux horaires difficiles pour subvenir aux besoins de sa famille. Son patron, aimé pourtant de tous ses employés, va rapidement se révéler être une menace qu’elle n’aurait pas imaginé. Partant de remarques quasi anodines sur la façon dont elle se coiffe, Orna va rapidement se retrouver prise au piège d’un cercle vicieux. D’un côté, on a ce patron abusant de sa position de supériorité tout en promettant monts et merveilles à sa salariée, qui, elle, se sent désemparée et impuissante face aux événements. Ce film, loin des clichés, nous sert une histoire se rapprochant au plus près de ce que certaines femmes vivent et participe ainsi à une vague de dénonciation internationale.
Le harcèlement sexuel au travail, un sujet tabou aux solutions peu nombreuses
Présenté en compagnie de deux intervenantes du CIDFF (centre d’information sur les droits des femmes et des familles), le film a laissé place à un débat d’une heure dans ce petit cinéma cherbourgeois. Si les plaintes pour harcèlement ont augmenté ces dernières années, on peut aujourd’hui déplorer le non-aboutissement de la majorité d’entre-elles, l’élément de preuve étant bien souvent compliqué a rapporté. La « solution » resterait donc dans la majorité des cas une démission, la pression rendant impossible le maintien du salarié(e) harcelé(e) au sein de son entreprise de par la pression qu’il ou elle subit.
Qu’est ce que le harcèlement ?
Le harcèlement peut être constitué de faits répétés par lequel une personne impose à une autre des propos ou comportements à connotation sexuelle. Il peut également consister en toute pression suffisamment grave (ici, pas nécessairement répétée) dans le but d’obtenir un acte sexuel. Rappelons que le rapport hiérarchique n’entre pas dans la définition, il peut donc avoir lieu entre collègues.
« Ce qu’il faut, c’est en parler, dès le début »
Le film relate bien le fait qu’au début, les agissements du harceleur semblent anodin. La victime se pose des questions mais imagine qu’elle se fait des films, ou qu’elle y est pour quelque chose. Surtout, elle n’en parle pas. Et même si c’est compliqué, c’est pourtant là la première chose à faire. Des centres tels quel le CIDFF peuvent aider celles et ceux qui en ressentent le besoin, car parler à un proche n’est pas toujours évident. En tout cas les choses évoluent, la société aussi. Et si un premier pas a été franchi en ce que le nombre de plaintes déposées a considérablement augmenté, il ne reste plus qu’à souhaiter que ces dernières aboutissent pour que le choses avancent encore davantage.
Lien vers le site du CIDFF : http://www.infofemmes.com/v2/accueil.html
Lien vers la bande annonce : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=268120.html