L’Etat mexicain du Rio Grande do Sul a déclaré ce dimanche suspendre l’utilisation du pesticide pyriproxyfène, utilisé pour traiter l’eau et combattre la prolifération du moustique portant le virus Zika. Le produit est développé par Sumitomo Chemical, filiale japonaise de Monsanto.
La mesure a été prise après que des médecins argentins, en collaboration avec Abrasco — une association scientifique sur l’évolution des politiques de santé publique au Brésil — aient corrélé l’utilisation du pesticide avec des microcéphalies. Jusqu’à présent, les scientifiques brésiliens avaient associé l’augmentation du nombre de cas de microcéphalies à Zika, qui — comme la dengue et le Chikungunya — est transmis par le moustique-tigre.
Une suspension de l’utilisation du pesticide
Hier, le secrétaire du Rio Grande do Sul, Joao Gabbardo, a déclaré que la suspicion qu’il y ait un lien a amené les organisations à suspendre l’utilisation du produit chimique. « Nous ne pouvons prendre le risque », a-t-il continué. « C’est une rumeur manquant de logique et de sens. Il n’y a pas de preuves. [Le pesticide] a été approuvé par [l’Agence nationale de contrôle sanitaire] et est utilisé par le monde entier », a répondu le ministre de la Santé brésilien Marcelo Castro.
Le fabricant Sumitomo Chemical, filiale japonaise de Monsanto, a déclaré qu’« il n’y a aucune base scientifique pour de telles affirmations ». Il a également ajouté que le produit a été approuvé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) depuis 2004, et par le Ministère de l’Environnement américain depuis 2001.
Monsanto, la firme controversée
Seulement, le rapport du 3 février coordonné par le docteur Avila Vazquez — pédiatre spécialisé en néonatalogie — informe de la détection de milliers de cas de malformations congénitales, chez des enfants dont les mères habitent dans les zones où le gouvernement brésilien a ajouté du pyriproxyfène à l’eau potable. Ce dernier est utilisé depuis 18 mois au Brésil, où 1,5 million de personnes ont été infectées en quelques mois. Selon l’OMS, il faudra néanmoins attendre plusieurs semaines avant qu’un lien soit véritablement établi.
Monsanto est sujette à maintes controverses autour de ses produits. Du 12 au 16 octobre 2016, la firme est invitée à La Haye, aux Pays-Bas, à se défendre devant un tribunal, constitué d’un collectif international de juristes, de mouvements citoyens et de personnalités. Elle est accusée de « polluer l’eau, les sols ou l’air », « d’accélérer l’extinction de la biodiversité ». Elle serait également à l’origine de la progression de ce que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle l’ « épidémie de maladies chroniques évitables ». Enfin, elle menacerait « la souveraineté alimentaire des peuples, par le jeu des brevets sur les semences et de la privatisation du vivant ».
© Photo à la Une : Riposte Laïque.