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Les élèves musulmans devront serrer la main des professeurs

La dispense accordée depuis la rentrée dernière à deux élèves musulmans d’un collège proche de Bâle (Suisse) de serrer la main de leurs professeurs, va être supprimée, selon une décision annoncée ce mercredi par les autorités du canton de Bâle-Campagne.

La coutume suisse veut que ses élèves, en guise de respect, serrent la pince de leur professeur si ce dernier le réclame. Une autorisation dispensait cette accolade de paume aux jeunes musulmans de Bâle-Campagne, défavorables à ce geste en « raison du sexe ou des motivations religieuses ». Et bien c’est fini ! Plus de passe-droit, tous les élèves sans exception seront soumis à la tradition inébranlable.

Une amende 5000 francs suisses en cas de non-respect

Dans un communiqué de la Direction de l’instruction publique, les autorités cantonales ont reconnu, après analyse juridique, que l’intérêt public concernant l’égalité entre femme et homme aussi bien que l’intégration de personnes étrangères l’emportait largement sur la liberté de croyance des élèves. « Le règlement a été changé, et la direction de l’école annulera sa dispense accordée aux deux élèves » relate également le rapport. Si les élèves persistent leur refus d’intégration, leurs parents encourent un avertissement, voire une amende pouvant aller jusqu’à 5.000 francs suisses (4.521 euros).

Les enseignants du canton auront le droit d’exiger des écoliers la politesse d’usage, quelle que soit leur origine ou leur religion. Les autorités de Bâle-Campagne estiment on ne peut plus normal que les mêmes règles s’appliquent à l’ensemble des acteurs de l’établissement scolaire, sans quoi la vie en communauté serait sans cesse ébranlée par les caprices individualistes. En conséquence, selon la décision annoncée ce mercredi, la dispense accordée aux élèves de confession musulmane de serrer la main de leurs enseignants, depuis la rentrée 2015, sera abrogée.

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« Une certaine forme de laxisme envers l’islam« 

L’affaire fait suite au scandale révélé début avril par les médias de Suisse alémanique, faisant état d’une dispense accordée à deux élèves syriens de 14 et 15 ans, scolarisés dans une une école secondaire de Therwil. Les deux jeunes musulmans se disaient hostiles à cette poignée de main, car selon la loi divine, un être constitué de testicules n’est en droit d’effleurer une femme seulement si celle-ci est sa concubine ou issue de la même famille. Face à la consternation grandissante, la présidente des écoles de Therwil, Christine Akeret, avait alors déclaré pour sa défense: «C’est difficile lorsque quelqu’un ne veut pas adopter notre mode de vie». Elle déplorait n’avoir reçu aucun soutien du canton lorsqu’elle lui a soumis le problème.

Les féministes s’étaient insurgées face à la faveur illégitime accordée aux deux élèves, dénonçant une certaine forme de laxisme envers l’islam. « On a peur de leur discours religieux. Il règne toujours une représentation naïve du vivre-ensemble multiculturel », déplorait la socialiste bernoise Lea Kusano.

Dans la foulée, Saïda Keller-Messahli, présidente du Forum pour un islam progressiste, avait également fait part de son indignation au Blick: «nous ne sommes pas en Arabie Saoudite et il ne faut pas céder aux exigences des extrémistes, cela revient à ouvrir la porte à toutes les exigences de l’islam politique.»

La Suisse compte environ 350’000 musulmans sur une population de quelque 8 millions d’habitants dont 2 millions d’étrangers. Elle a déjà été confrontée à des problèmes concernant des élèves musulmans, notamment de la part de parents qui refusent que leurs filles suivent des cours de natation.

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