Après la plainte de la régie à l’encontre de l’artiste, une pétition en ligne a déjà recueilli plus de 16500 signatures.
C’est une réacation que la RATP n’avait sans doute pas prévue. Le célèbre artiste de street-art Thoma Vuille, alia M. CHAT, est pousuivi par la RATP pour avoir refusé de payer 1800 euros de dommages et intérêts que lui demande la régie pour avoir peint son chat jaune dans les couloirs de la station Châtelet. L’artiste se défend de toute agressivité et trouve depuis la révélation cette semaine dans Le Parisien de ses ennuis judiciaires un large soutien, aussi bien dans la population que chez des personnalités politiques.
Depuis 1997, le félin de Vuille court les murs et le bitume parisiens, orléanais ou nantais ainsi que les capitales étrangères. En décembre 2004, il avait recouvert la piazza du centre Pompidou créant ainsi la plus grande peinture au sol du monde, pour saluer la sortie de Chats perchés, le documentaire de Chris Marker.
M.Chat sur les traces de Keith haring ?
Soucieux de toucher un large public, Keith Haring trouva le moyen d’exposer son art à des centaines de milliers de personnes. Pendant les années 80 il utilisa les panneaux publicitaires non utilisés dans le métro de New York comme toile. En effet, ils étaient recouverts d’un papier noir mat. Keith les recouvrait alors de ses dessins qu’il réalisait à la craie blanche. Il en réalisa des centaines partout à travers la ville, et ses dessins devinrent rapidement partie intégrante du paysage de la ville. Il avait pour contrainte de réaliser des dessins simples et énergiques mais rapidement pour éviter que la police ne l’arrête. Durant cette période, il est suivi par le photographe Tseng Kwong Chi qui a pris des milliers de clichés de lui rassemblés dans le livre Art in transit.
Fatigué de se faire arrêter par la police et de voire ses dessins recouverts d’affiches publicitaires quelques heures après avoir été réalisés, l’artiste prendra la décision d’arrêter les dessins en 85. Ses peintures font désormais partie du mouvement général de l’art contemporain, et pas seulement de la stricte figuration libre. La « griffe Haring », c’est la répétition infinie de formes synthétiques soulignées de noir avec des couleurs vives, éclairantes, sur différents supports. C’est un récit permanent où l’on retrouve des bébés à quatre pattes, des dauphins, des postes de télévision, des chiens qui jappent, des serpents, des anges, des danseurs, des silhouettes androgynes, des soucoupes volantes, des pyramides ou des réveils en marche, mais aussi la sexualité et la pulsion de mort. Du coup, les graffitis de M.Chat et autres dans le métro: délits ou une oeuvres transgressives ? À chacun son point de vue …