
Alors que Tf1 s’apprête à lancer Tout pour la lumière, la plateforme TF1+ diffuse en ce moment une autre série sur le même mode de diffusion : Cut.
Tout pour la lumière devrait bientôt pointer le bout de son nez sur Netflix puis sur TF1 (sans doute avant l’été) et être ainsi diffusée pendant un temps donné de l’année. Un mode de diffusion très différent des autres feuilletons, diffusés eux à l’année. Il y a une dizaine d’années, France Télé faisait de même avec Cut et ses 70 épisodes annuels (6 saisons). La série est désormais diffusée sur TF1+.
Laura, une jeune femme de 33 ans, est contrainte de retourner vivre au sein de sa belle-famille, sur l’île de la Réunion. Cette belle-famille qui lui veut tant de mal et qui n’aura de cesse d’essayer de lui voler Jules, son fils de 17 ans… Combative, la jeune mère ne se laissera pas faire et empruntera leurs méthodes tordues afin de se défendre et tentera d’abattre Charles, chef de clan et baron local, qui rêve de se débarrasser d’elle pour faire de son petit fils Jules, son dauphin. Charles ne sera pas le seul homme à envahir les pensées de Laura. Elle, qui s’était tragiquement fermée à l’amour, se rapprochera d’Adil, un jeune homme au mal indéchiffrable qui fera chavirer son cœur.
Une filiation évidente
Aux commandes de cette première grande série quotidienne de la TNT, on retrouve une équipe qui a déjà fait preuve par le passé en créant une série destinée à un jeune public mais qui a su, au fil des épisodes, glaner un public de plus en plus large: Foudre (France 2). Co produite par ALP et Terence Films, Cut nous offre une agréable alternative à l’arrêt de Foudre par France 2. Au cœur de cette nouvelle série, comme avec la Nouvelle-Calédonie dans Foudre, les créateurs ont placé l’île de la Réunion, un petit coin de paradis dans l’océan Indien que les équipes de la série connaissent bien: « Pour la sixième saison de Foudre, nous avions rencontré le conseil régional de La Réunion. Quand ce nouveau bébé est arrivé, nous avions déjà les contacts » (Stéphane Meunier, co-créateur et coréalisateur d’épisodes de la série).
Foudre. Un nom que vous allez souvent lire ici car dès les premiers instants de la série, on reconnaît la patte de ses créateurs dans Cut:
- Point de départ quasi identique. Un jeune homme quitte la France (Montpelier/ La Rochelle) pour une nouvelle vie. Dans Foudre, c’est pour suivre une jeune femme, dans Cut pour partir sur les traces de ses racines.
- Dans les deux séries, Stéphane Meunier montre qu’il sait à merveille mettre en images ces deux îles. Sans oublier le côté carte postale, il nous plonge au cœur de ces îles, dans leurs rues, leur population, leur nature,…On est dans Cut au plus près de La Réunion grâce aux splendides plans de coupe utilisés. Moins sombres bien entendu que la vision proposée par Hervé Hadmar dans Signature, Stéphane Meunier nous la présente grâce à sa nature flamboyante mais aussi comme multiculturelle, urbaine: « Nous avons envie de montrer La Réunion comme un lieu de vie et pas comme une station balnéaire » (Stéphane Meunier). Comment ne pas se souvenir pour celles et ceux qui ont vu Foudre de tous ces petits coins incroyables de la Nouvelle-Calédonie que l’on a découvert grâce à la série. De quoi présager le meilleur pour la découverte de La Réunion.
- Le soin apporté à la bande son de la série. Avec une musique aux tendances fortement pop, Cut partage avec Foudre (et même Fortune pour Arte, une autre de leur production) cette grande qualité de bande originale. Mais comme dans leur précédente série, les créateurs de Cut sont allés chercher LE titre qui va tous nous accompagner tout au long des épisodes, un titre qui reste dans notre tête. Sur Foudre, le titre du chanteur Ismael Lo, Baykat, restait dans nos têtes ; dans Cut, c’est le titre de Zao, Tourner la page. A la fois aérien et envoûtant, il reflète bien la série.

Malgré tous ces points communs, Cut parvient à nous offrir une histoire nouvelle, différente de Foudre, mais qui devrait parvenir à ravir le même public. Une histoire différente mais pas dépourvue de ressorts déjà vus dans d’autres séries. S’il est clair que les auteurs de Cut aiment les séries et en saisissent parfaitement les codes, ils ont puisé dans des séries du même type des éléments narratifs que l’on a déjà vus: la relation fusionnelle mère-fils parasitée par un élément extérieur, la gosse de riche qui utilise celui de qui elle va visiblement tomber amoureuse, les histoires troubles et secrètes des personnages, …
Dans Cut, le véritable challenge pour les auteurs a été de tenir la cadence. Et c’est là que la filiation avec Foudre s’arrête car Cut est bien un soap qui n’est pas diffusé toute l’année pour une question de budget et adopte donc une formule proche des telenovelas avec des saisons bouclées et un nombre d’épisodes limités. Mais les ressorts dramatiques sont bien ceux du soap ce qui permet de relancer perpétuellement l’histoire.
Un casting attachant mais qui peut paraître bancal
Cut nous dresse une galerie de personnages attachants en peu de temps. Une vraie force pour la série. Stéphane Meunier et Bertrand Cohen aiment bien mélanger dans leur série des acteurs confirmés et des débutants. De jeunes acteurs de La Réunion se sont ainsi retrouvés impliqués dans la série. Et avec un tel rythme de tournage (70 épisodes en 5 mois), ils n’ont que peu de temps pour être bons. C’est donc avec le temps que l’on verra qui tient le rythme et qui ne parvient pas à suivre, certains ayant parfois une diction un peu trop récitée et moins naturelle.
Parmi les révélations de la saison 1, outre le choix très judicieux de Julie Boulanger pour jouer Laura, on retrouve Sébastien Capgras. Le jeune comédien démarre avec Cut pour laquelle il a été engagé deux semaines avant le début du tournage. Tout comme Joséphine Jobert avant lui dans Foudre, le jeune homme se hisse au dessus du lot, non pas dans son jeu encore un peu hésitant, mais sa capacité à retenir l’attention. Il est le héros de Cut et ça se voit car c’est lui que l’on regarde. A la fois attachant et drôle, émouvant et espiègle, il est un jeune homme de son temps. Ni trop en avance, ni trop dans l’enfance. Il a depuis eu l’occasion de participer à l’aventure Demain nous appartient où il jouait le rôle d’Ulysse.