EmissionsFranceLes Enfants de la Politique – #LE2LPPolitique

Les Jeunes frappés par la “Lassalle mania”!

Jean Lassalle

Son authenticité béarnaise et ses incartades médiatiques en font la coqueluche des plus jeunes électeurs. Jean Lassalle, le “député berger” qui a parcouru plus de 5 000 km à pieds à la rencontre des Français, fait escale sur le plateau des “Enfants de la Politique”, le premier talk show politique pour et par les jeunes, avec VL, 1er media jeune de France, et le Huffington Post.

Sans doute encore grisé par le vertige de ses montagnes natales, le député des Pyrénées-Atlantique est certain d’accéder au second tour. Et ce n’est ni sa stature d’ours, ni sa voix caverneuse surgissant des replis d’un visage buriné par des années de transhumance qui donneront envie de le contredire. Cette personnalité tranche tant avec le profil type du candidat corseté dans son programme complaisant qu’elle donne corps à une jovialité généreuse. Une humanité tonitruante bien connue de ses collègues députés et de ses fidèles électeurs. N’avait-il pas interrompu Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur en 2003, en chantant à tue-tête en occitan l’hymne Se Canta pour protester contre la fermeture d’une gendarmerie, située sur la route qui mène au tunnel de Somport? Mais le berger-député est découvert par la communauté jeune dans cette campagne décidément bien peu académique.

Comment expliquer cette fascination soudaine pour ce personnage atypique de la vie publique? Il raconte son parcours et explique le fondement de son engagement politique.

Du haut de son mètre quatre-vingt quinze, le “petit candidat” a donc de quoi faire des envieux chez ses dix concurrents dans la courses à l’Elysée. Les jeunes sont tout autant séduits par ses sorties inattendues que par la véracité de son discours, entretenue au plus près de la terre et de ceux qui la peuplent pendant plus de quarante ans de vie politique locale et nationale. Ce candidat de la “ruralité” a su fédérer les élus locaux autour de son aventure présidentielle. Il est en effet l’un de ceux qui ont réuni le plus grand nombre de parrainages: 708 au total, soit 81 de plus que Marine Le Pen, selon le Conseil constitutionnel. Tel un géant solitaire au coeur d’une campagne qu’il juge “accablante”, il réajuste les grandes thématiques politiques à l’échelon local: la pérennité des exploitations agricoles, des commerces, de l’apprentissage des fondamentaux à l’école maternelle et primaires, et même d’une langue régionale.

Le niveau essentielle de la gouvernance selon Lassalle, c’est celui de la commune, qui doivent se voir étendre leurs compétences. Maire de Lourdios-Ichère (600 habitants) dans la Vallée d’Aspe depuis 40 ans, il se proclame comme celui qui connaît le mieux la France. Il se donne corps et âme à elle. Et l’expression n’est guère usurpée. En 2006, après 39 jours de grève de la faim et 32 kilos perdus, il parvient à contrecarrer la délocalisation de l’usine Toyal dans le canton qui est le sien. Il conserve aujourd’hui des séquelles physiques de cet exploit de protestation, réalisé sous le regard quotidien de ses collègues parlementaires, puisqu’il s’était installé dans la célèbre salle des quatre colonnes du palais Bourbon, là où les députés ont pour habitude de se faire tendre micros et caméras.

Le personnage n’écoute que ses convictions personnelles, souvent à contre-courant de celles défendues par son parti. C’est le cas par exemple de la loi dite “laïcité” sur l’interdiction du port des signes religieux dans les lieux publics contre laquelle il s’était prononcé. Chantre du vivre ensemble, il promeut également, toujours à contre-courant, le rétablissement du service militaire.

Longtemps vice-président du MoDem au côté de François Bayrou en compagnie duquel il réalise une grande partie de son parcours politique, il finit par quitter le parti. Il n’aura pas résisté à la décision du “frère” Bayrou de favoriser la dauphine de Juppé, Virginie Calmels, en Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin aux élections régionales de 2015. Un acte de trahison opportuniste, selon lui, qui a provoqué en lui un “déclic”. Ironie de l’histoire, aujourd’hui, c’est Lassalle le candidat, plus Bayrou. Pour lui, la parole d’un homme vaut parfois plus que ses idées. Il l’illustre par son soutien pour le moins inattendu à l’autre trublion de la campagne, Philippe Poutou, ouvrier révolté dont il ne partage a priori pas grand chose des propositions, mais à qui il a apporté son parrainage à l’élection.

Et pour le plaisir, Jean Lassalle en off, à sa sortie du plateau, qui se livre à une séance de “Lassalle sifies”. Le public jeune est d’ailleurs venu en masse à l’enregistrement de l’émission. Sa proximité avec les jeunes n’est pas feinte. Le visage des membres de son équipe de campagne en témoigne, la moyenne d’âge n’excède pas trente ans.

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