Aujourd’hui, les surveillants de prison se mobilisent partout en France. Ils manifestent leur soutien pour les deux agents grièvement blessés par un détenu radicalisé, hier matin dans l’Orne.
L’Essonne, le Val-de-Marne, les Alpes-Maritimes, le Vaucluse, le Nord, le Pas-de-Calais… le personnel pénitentiaire s’est rassemblé pour manifester son soutien aux deux surveillants agressés. Ils protestent également contre leurs conditions de travail.
Devant la prison d’Alençon, lieu de l’agression, ils sont une centaine à bloquer l’entrée de l’établissement.
Appel au blocage
FO-Pénitentiaire, le premier syndicat chez les surveillants de prison a lancé un appel au blocage pour dénoncer l’insuffisance de moyens humains dans les prisons. La CGT-Pénitentiaire appelle « à des actions partout sur le territoire, qui iront jusqu’au blocage sur pas mal d’établissement ». Le secrétaire général, Christophe Dorangeville ajoute que l’agression de Condé-sur-Sarthe « rappelle très fortement les événements de janvier 2018 ».
Pour rappel en janvier 2018, les surveillants de prison s’étaient mobilisés pendant plusieurs semaines pour dénoncer le manque de moyens financiers et humains dans leur profession. Ils dénonçaient également la dangerosité de leur métier suite à l’agression d’un agent.
?? Attentat à la prison de Condé-sur-Sarthe : Les syndicats bloquent plusieurs établissements pénitentiaires. https://t.co/euSkIe9Mez
— Actu17 (@Actu17) 6 mars 2019
En Île-de-France, les prisons de Fleury-Merogis et de Fresnes sont bloquées depuis 8h du matin. Le mouvement est suivi par dix-huit centres pénitentiaires partout en France.
Lire aussi : Deux surveillants agressés dans un centre pénitentiaire
Venger Cherif Chekatt
Selon le procureur de Paris, l’agresseur souhaitait venger Cheriff Chekatt, l’auteur de l’attentat de Strasbourg de décembre 2018. Le terroriste avait tué cinq personnes avant d’être abattu par la police. Les deux hommes ont passé six mois ensemble dans la même prison puis ils ont continué d’échanger par courrier.
Hier soir, le Raid a donné l’assaut pour dénicher Michaël Chiolo et sa femme. Cette dernière est morte des suites de ses blessures. Trois personnes ont été placés en garde à vue.
?? #CondéSurSarthe Le détenu radicalisé a été interpellé, il est blessé, sa compagne a été tuée. Trois personnes sont en garde à vue.
? Les précisions de Rémy Heitz, le procureur de la République #Afriquematin #RFImatin ⏩ pic.twitter.com/4lYyPm99sF— RFI (@RFI) 6 mars 2019
Nicole Belloubet, la ministre de la Justice a demandé qu’on lui remette un rapport d’enquête dans un mois pour comprendre comment Michaël Chiollo a pu se procurer un couteau en céramique pour agresser les deux surveillants de prison.
« On a l’impression d’un laxisme généralisé », affirme Louis Aliot, député RN des Pyrénées-Orientales après l’agression de deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe#8h30Politique pic.twitter.com/NZDS1xORaT
— franceinfo (@franceinfo) 6 mars 2019