
Mardi soir, quelques centaines de sympathisants de la “Manif pour tous” ont défilé contre l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules. Dans la journée, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) s’est prononcé favorable à cette extension voulue par Emmanuel Macron.
La “Manif pour tous” est redescendue dans les rues de Paris de Lyon et de Nantes. Quelques centaines de personnes protestaient contre l’avis favorable du CCNE à l’extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules.
A Paris, la manifestation s’est passée devant le CCNE. Environ cinq cents personnes, selon les organisateurs, ont exprimé “le droit à un père et une mère.” Les sympathisants de la “Manif pour tous” veulent également prévenir la gestation pour autrui (GPA), qui, selon eux, sera la prochaine étape. Et ce, bien que le CCNE s’est prononcé contre. “Vous êtes vigilants, attentifs et prêts à venir manifester pour l’enfant en quelques heures” dit la présidente du mouvement Ludovine de la Rochère aux manifestants qui chantent “Papaoutai” de Stromae.
A quelques centaines de mètres de là, une contre-manifestation a rassemblé environ deux cents pro-PMA. Parmi eux, la députée de la France Insoumise Danièle Obono a voulu être là “pour marquer la mobilisation et face aux mouvements réactionnaires, conservateurs qui sont vent debout contre cette égalité des droits.”
La question clivente de la PMA
Le CCNE a précisé que le sujet avait fait débat et que la décision n’est pas unanime. Selon un sondage réalisé par BVA pour L’Obs, 58% des Français sont favorable à l’extension de la PMA. Les responsables de la “Manif pour tous” rispostent qu’un sondage qu’ils ont demandé à l’Ifop révèle que 82% des Français s’y opposent. Or il semble que cette conclusion est un détournement de la question initiale: “Selon vous, l’Etat doit-il garantir aux enfants nés par PMA le droit d’avoir un père et une mère?” Pour Erwan Lestrohan, de l’institut de sondage BVA, “on ne peut pas dériver une conclusion à partir d’une question portant sur un autre débat. […] Là, on a une opinion portant sur le rôle de l’État dans la parentalité des enfants nés par PMA… mais qu’on présente comme une opposition à la PMA sans père. C’est une lecture des résultats du sondage qui ne correspond pas véritablement à l’opinion exprimée, la question mesure moins la favorabilité à la PMA que le rapport à la parentalité.”