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24 Legacy arrive…mais c’était quoi 24 heures chrono?

A l’aube du re-retour de 24 dans un format plus ou moins rebooté, il est temps de se pencher sur ce qui a été une série révolutionnaire en son temps.

Diffusée initialement de 2001 à 2010, puis reprise pour un baroud d’honneur en 2015 avec “Live another day”, 24h Chrono (juste 24 en V.O.) fait partie des séries qui ont fait les beaux jours de la Fox pour les USA, et de Canal + pour la France. Forte d’un concept novateur et surtout d’une mise en scène totalement innovante pour la télévision, la série a de plus “bénéficié”, sans le vouloir au départ, de la plus grande tragédie contemporaine que l’Amérique a connue. Revenant sur les écrans dans une version plus ou moins rebootée, il était temps de raconter les origines des aventures de Jack Bauer.

24

Times like these (Foo Fighters)

Au départ l’idée de la série vient de Joel Surnow. L’histoire veut que celui-ci ait pitché l’idée d’une série d’action-espionnage en temps réel au producteur Robert Cochran, se dernier lui ayant répondu dans un premier temps : “Oublie ! C’est la pire idée que j’ai jamais entendue. C’est trop compliqué à faire et ça ne marchera jamais !”. Pourtant les deux hommes travaillent le concept de cette série “course contre la montre” et en proposent le pilote à la Fox qui adhère tout de suite, les exécutifs de la chaîne étant persuadé du potentiel novateur du show. 4 millions de dollars sont débloqués par le pilote, qui convainc, ce qui conduit à la commande de 13 épisodes par la Fox. Initialement prévue pour un lancement le 30 octobre 2001, la série ne débutera qu’une semaine plus tard à cause des attentats du 11 septembre. Souvent qualifiée de “série symbole de l’Amérique post 9/11”, 24 répond sans doute à la définition mais n’a définitivement pas été conçue comme tel. Cette année là les Golden Globes (sortes d’Oscars décernés par la presse étrangère aux USA) consacrent la série et Kiefer Sutherland qui obtient la récompense de meilleur acteur dans une série dramatique (face à James Gandolfini pour Les Soprano et Martin Sheen pour A la Maison Blanche, c’est pas rien !), ce qui donnera le feu vert de la Fox pour les 11 épisodes restant de la saison.

La série sera donc diffusée sans discontinuer pendant huit saisons et arrive à sa conclusion (provisoire) en 2010, sur une séquence presque “western”, qui voit partir Jack Bauer au loin. Pourtant, 5 ans plus tard, la série est provisoirement ressuscitée sous l’intitulé “Live another day”, pour un petit run de 13 épisodes, qui garde une bonne partie du casting initial, Kiefer Sutherland, bien sûr, mais également Mary Lynn Rajskub (Chloe O’Brien), Kim Raver (Audrey Raines) et William Devane (President Heller). Changeant légèrement le concept, puisque la saison ne comptait que 13 épisode, c’est une ellipse de temps finale qui permet de boucler la boucle des 24h. Malgré un plutôt bon accueil critique, les héros sont fatigués, d’une certaine manière, et c’est donc avec une toute nouvelle équipe que la série revient à la rentrée sous le titre Legacy. [youtube id= »sOWpUB_Xdqs »]

Caught somewhere in time (Iron Maiden)

24 est une série qui a réellement apporté des principes novateurs à la télévision, à la fois sur la forme et le fond. Pour la première catégorie, la forme, les principes les plus novateurs sont, comme c’est souvent le cas, liés à des contraintes basiques. Pour prendre les plus évidents : l’horloge qui décompte le temps en permanence est une façon de bien mettre en évidence le concept et de préserver la tension. Le point de forme le plus intéressant de la série, qui en est devenu sa marque de fabrique, le split-screen, est presque venue par accident. Rappelons d’abords qu’un split-screen est une opération de montage qui consiste à découper l’écran en plusieurs zones et à diffuser un contenu différent dans chacune d’entre elles. Dans 24, de nombreuses séquences se déroulant au téléphone, le split-screen était finalement la solution la plus évidente. Si l’on ajoute le concept du temps réel, le split-screen permettait également de montrer deux, trois, ou quatre action en simultané. Une fois passé la contrainte, le split-screen a été largement utilisé dans la série, et notamment pour montrer une unique action de plusieurs points de vue.

24_Split_Screen

Sur le fond la série propose, dès le départ un cocktail assez unique, qui mélange action, politique, géopolitique, trahison, secret, et bien entendu torture. Il faut se rappeler qu’à la première saison on ne voit pas le Président des USA, personnage(s) récurrent du reste de la série, mais un candidat aux primaires démocrates. Il faut aussi se souvenir (attention spoiler) que l’adversaire en saison 1 ne vient pas du Moyen-Orient, mais au contraire de la dernière zone de conflit que les USA ont connus au moment où la série a été conçue, c’est à dire la Serbie. Ce n’est finalement qu’à partir de la saison deux que le cocktail se stabilise et devient plus ou moins ce qu’il restera sans discontinuer.

Donc 24 c’est une organisation anti-terroriste, un héros dont les méthodes peuvent se résumer par “à temps désespérés, mesures désespérées”, des trahisons à l’intérieur du groupe des “gentils”, le Président des USA, des trahisons de ce côté là aussi, une menace en début de saison qui s’avère ne pas être la fond de l’histoire à peu près au milieu de la saison et se transforme, un danger nucléaire dans toutes les saisons pair, de nombreuses conversations téléphoniques, et bien entendu un usage (abusif ?) de la torture pour obtenir des informations. Pourtant, malgré ce cocktail quasi immuable pendant huit ans, la série a apporté sont lot d’avancées culturelles. La plus évidente est sans doute d’avoir eu pendant les premières saisons un Président des USA afro-américain, puis une femme ultérieurement. Ensuite, l’idée selon laquelle les “gentils” ne sont pas vraiment gentils, justement, et face à la menace n’hésitent pas à faire usage de toutes les méthodes possibles.

president palmer

Pourtant, le concept même induit de nombreuses faiblesses à la série. Certaines intrigues sont tout simplement inintéressantes (notamment celles autour de Kim Bauer, la fille de Jack), de nombreux rebondissements sont totalement absurdes (on passe par toutes les pirouettes imaginables, incluant perte de mémoire, redneck parano dans les bois, et l’on en passe), et en grande partie liés au rythme de un cliffhanger toutes les 10 min c’est à dire avant chaque coupure pub.

La série n’est pas exempte de défauts, mais son concept et sa mise en scène, son sujet totalement symbolique des années Bush, son anti-héros crépusculaire, en font, encore aujourd’hui, une des séries majeures de la télévision de ces 20 dernières années.

Crédit: FOX

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