A l’occasion de la nouvelle série de Xavier Dolan bientôt diffusée sur Canal +, voici un top 3 de ses meilleurs films
La série sombre et intense de Xavier Dolan, La nuit où laurier Gaudreault s’est réveillé, est déjà disponible sur la plateforme de streaming canadienne Club illico. Elle sera diffusée sur Canal+ début 2023, cela nous donne l’occasion de revenir sur les films les plus bluffants du réalisateur canadien. Poignant, riche et intime, le cinéma de Xavier Dolan explore des thèmes qui ont une portée universelle.
J’ai tué ma mère (2009)
Ce film, comme tout premier film, dévoile certains leitmotivs du réalisateur : la filiation, les lois de l’attraction, la révolte psychologique. On assiste au quotidien de Hubert qui ne peut plus supporter sa mère. Il n’a que 17 ans et malgré ses découvertes artistiques et affectives, sa mère lui empoisonne l’existence. Ce qui parait à priori banal quand on voit sa mère devient vite insupportable, car le réalisateur (aussi acteur principal) parvient à nous faire remarquer tout ce qui l’insupporte. Partager son intimité avec Hubert : c’est le coup de force du film, sans jamais être trop manichéen avec ses personnages que l’on aime malgré tout. Ce film évoque également la question de la nostalgie, de l’amour qu’on porte enfant à notre mère, qui prend parfois une tournure nouvelle à l’adolescence. Des moments de poésie, des références littéraires, un portrait fin de personnages complexes, sans oublier une scène d’amour qui se mêle à la création artistique : un formidable film, touchant, intelligent, qui donne un aperçu de toute la puissance narrative et thématique du réalisateur. Xavier Dolan a écrit le scénario à seulement 16 ans, qu’il réalise seulement trois ans plus tard. Une prouesse.
Les amours imaginaires (2010)
Le film dépeint l’amour que portent un garçon (Xavier Dolan) et une fille (Monia Chokri) à un éphèbe aux allures de dieu grec, incarné par Niels Schneider. Dans ce film, on remarque une narration visuelle encore plus puissante. On retrouve des ralentis, des musiques classiques et modernes, des gros plans. Des procédés déjà exploités dans son film précédent, mais cette fois-ci c’est encore mieux fait. Les couleurs sont encore plus accentuées (pop retro) tout comme la jalousie exacerbée des deux amants se battant pour conquérir le coeur de Nicolas (Niels Schneider). C’est donc le thème de l’attraction, du jeu de séduction qui est exploré, à travers une esthétique folle ponctuée de scènes presque surréalistes (scène des marshmallows). La musique Bang Bang de Dalida suspend le spectateur aux moindres faits et gestes des personnages avec qui, une fois de plus, nous nous retrouvons en parfaite intimité. Une nouvelle fois, les acteurs incarnent leur rôles avec beaucoup de justesse.
Ma vie avec John F Donovan (2019)
Le seul film holywoodien de Xavier Dolan. Probablement celui qui a nécessité le plus de moyens et qui a été le plus compliqué à réaliser pour le réalisateur. Un point d’honneur pour le jeune acteur Jacob Tremblay qui joue incroyablement bien. C’est l’histoire qui met en scène une mère et son fils, ce dernier a une relation épistolaire avec une star de série B, John F Donovan. Seulement personne n’y croit, le problème de l’amour entre une mère (Natalie Portman) et un fils (Jacob Tremblay) est au coeur du récit. John F Donovan (Kit Harrington) partage ses maux avec le jeune garçon : la difficulté qu’incombe son succès, sa confiance aux autres et ses secrets. La sortie en salle fut compliquée, notamment parcequ’il était suivi deux mois plus tard par la sortie de Mathias et Maxime (2019). Ce film est extrêmement touchant, fort et autobiographique. Xavier Dolan dira qu’il fut une frustration artistique, étant obligé de couper plus de deux heures du film. Cependant c’est un vrai coup de fouet émotionnel.