La sentence est tombée : l’opposant le plus célèbre de Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, vient d’être condamné à 9 ans de prison pour “outrage à magistrat” et “escroquerie”. À l’instar de cette affaire, le fait d’écarter l’opposition est courant en Russie. Retour sur 3 opposants au Kremlin, qui ont marqué les 20 dernières années.
Alexeï Navalny
Entrée en matière au cœur de l’actualité. Depuis 2011, l’homme politique et activiste russe Alexeï Navalny est considéré comme le plus menaçant des opposants de Vladimir Poutine. L’homme est victime de sabotage ou encore de corruption l’empêchant de se présenter aux élections; il est suivi, traqué, surveillé par les hommes du président russe. En 2021, Alexeï Navalny a été victime d’un empoisonnement au Novichok perpétré par un membre d’un commando de chimistes employés par le Kremlin, Vladimir Poutine ne reconnaît pas sa responsabilité dans cet acte et s’en est même amusé.
Encore en convalescence, Navalny décide de tenir tête au régime et retourne en Russie, en publiant notamment une vidéo accusant Vladimir Poutine de corruption. À son arrivée en Russie, il est directement arrêté et incarcéré pour “fraude”. Le plus célèbre des opposants de Poutine vient de repasser devant le tribunal, il écope de neuf années de prison qui s’ajoutent aux deux ans et demi en cours. Plusieurs dirigeants européens ont exigés la libération immédiate d’ Alexeï Navalny.
Alexandre Litvinenko
Ancien agent secret du FSB, il sort de l’anonymat en 1978 et dénonce sa hiérarchie et ses ordres “les services secrets utilisent des méthodes contraires à la constitution pour assurer la sécurité de l’État« . Il s’exile ensuite à Londres et continue de publier des enquêtes critiquant les services secrets et les méthodes de Vladimir Poutine. Le 1er novembre 2006, Alexandre Litvinenko est empoisonné avec un poison radioactif le “Polonium 210”.
Les symptômes augmentent en intensité de jour en jour, il subira 3 semaines d’agonie avant de s’éteindre le 23 novembre. Le nom de l’ancien espion figurait apparemment sur la liste noire du Kremlin, comme “personne à abattre. »
Anna Politkovskaïa
Journaliste et militante des droits de l’homme. Elle travaillait pour le journal de l’opposition Novaïa Gazeta et est notamment connue pour avoir couvert la seconde guerre de Tchétchénie. Par son travail, Anna Politkovskaïa a dénoncé les violations qu’exerçait la Russie pendant la guerre en couvrant les arrestations arbitraires, les exécutions et nombreuses tortures. Par ce biais, la journaliste a dénoncé la politique de Vladimir Poutine en mettant en lumière des cas parlants de corruption du régime.
Malgré de nombreuses menaces et intimidations, Anna a continué ses enquêtes, soutenue par son journal, l’opinion publique russe ainsi que la communauté internationale. Le 7 octobre 2006, elle est assassinée dans son hall d’immeuble par deux hommes. Si ses meurtriers écoperont de la prison à vie, le doute n’est toujours pas résolu quant au commanditaire de l’assassinat. Si Moscou qualifie cet acte “d’horrible et de cruel », l’enquête a été ponctuée d’irrégularités de difficultés. La cour européenne des droits de l’homme a d’ailleurs condamné la Russie pour “manquement dans l’enquête”.
Au 7 octobre 2006, Anna Politkovskaïa est la 21ème journaliste à être assassinée entre 2000 et 2021 en Russie, 6 journalistes de la rédaction de Novaïa Gazeta ont été tués depuis la création du journal, en 1993.