Ce dimanche, les italiens sont appelés à se prononcer sur le projet de modification de la Constitution proposé par le président du Conseil. Le référendum, très controversé, a créé des débats animés Outre-Alpes.
Matteo Renzi, qui lie son avenir politique au résultat de ce scrutin, affirme que la révision de la Constitution « s’impose pour faire avancer le pays». Mais les italiens attachent une forte valeur symbolique à leur texte fondamental, écrit après la libération du nazi-fascisme. Le pays est ainsi déchiré entre la nécessité de se moderniser pour ne pas tomber dans l’immobilisme et la peur de se détacher de l’esprit originel de la Constitution…de cette jeune République, les italiens sont appelés ce dimanche à se prononcer sur la proposition de modification de la Constitution.
Mais que contient-il exactement ? En clair, le projet de loi concentre le pouvoir dans les mains des institutions nationales et du gouvernement.
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La réforme de la Constitution entrainerait la fin du bicaméralisme paritaire.
L’Italie introduirait un système très proche du modèle français : une Chambre des Députés élue au suffrage universel direct et un Sénat composé d’élus locaux désignés par les conseils régionaux.
Le gouvernement rappelle que le nombre de parlementaires serait ainsi fortement réduit. Les couts du Parlement, souvent évoqués comme un des fléaux de la politique italienne, baisseraient également. L’introduction d’un Sénat territorial ne parvient pas à convaincre les opposants au projet : l’élimination du suffrage direct est perçue comme un « vol du droit de vote »…
Les compétences des régions seraient redéfinies, au profit d’un plus grand pouvoir de l’administration centrale.
Selon les partisans de la réforme, cette mesure permettrait de pallier à une décentralisation qui est plutôt mal organisée et qui connait de graves disfonctionnements. La diminution du nombre des fonctionnaires qui en découlerait pourrait également réduire les charges qui pèsent sur l’Etat. L’Italie, dont l’unification est relativement récente, est cependant très attaché à ses entités décentralisées, qui permettent de représenter des identités et des traditions encore très hétérogènes.
La Chambre des députés serait la seule chambre élue au suffrage direct et détiendrait ainsi l’essentiel du pouvoir législatif.
Elue avec un nouveau mode de scrutin majoritaire, elle garantirait plus de sièges au parti gagnant aux élections. Le nouveau mode de scrutin, selon les promoteurs de la réforme, serait un rempart utile contre l’instabilité parlementaire qui caractérise l’Italie. Avec une majorité plus forte à l’Assemblée, le parti qui remporte les législatives pourrait légiférer plus aisément. Les opposants affirment que cette partie de la réforme confierait un pouvoir trop important à la majorité désignée par les urnes. Certains évoquent même le risque d’une domination parlementaire sans possibilité d’oppositions.
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Le CNEL (Conseil National de l’Economie et du Travail), organe consultatif, serait supprimé.
Ceci est le seul point sur lequel l’opinion de deux camps coïncide : le CNEL est considéré comme un organe inutile et trop coûteux pour l’Etat.
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