« Un verre ouvre la voie, deux verres donnent la joie », quelles sont les astuces, secrets et autres merveilles que recèlent le fameux élixir ?
A l’occasion du projet de loi sur l’agriculture, le Sénat a reconnu le vin comme patrimoine de la France en ces termes : « La culture du vin, partie du patrimoine bimillénaire, culturel, cultuel, paysager et économique français, transmise de génération en génération, a grandement contribué à la renommée de notre pays et tout spécialement de sa gastronomie aux yeux du monde« , a souligné Gérard Bailly (UMP), agriculteur et ancien sénateur du Jura. Ces quelques points cardinaux d’oenologie permettront aux lecteurs de connaitre les rudiments nécessaires pour profiter pleinement du doux breuvage, et qui plus est, briller en société. « Quand le vin entre, la vérité sort ».
1) Pourquoi les bouteilles de vin font-elles 75cl ?
La consommation idéale lors d’un repas ? La capacité pulmonaire d’un souffleur de verre ? Il n’en est rien. Cette quantité bien précise est due à des raisons commerciales, et plus précisément à nos voisins anglais, qui au XIXe siècle étaient nos plus gros acheteurs de vin. A l’époque les britanniques comptaient le vin avec leur unité de mesure : le gallon. Un gallon représentait 4,54609 litres. Les vignerons français ont donc commencé à fabriquer des tonneaux pouvant contenir l’équivalent de 50 gallons (environ 225 litres) pour les exporter plus facilement outre-Manche. L’idée était de tomber sur un chiffre rond. Le consensus a été fixé à 75 cl, car cela permettait de remplir 300 bouteilles avec un seul tonneau.
2) Comment le vin rosé est-il fait ?
Le vin rosé… L’opprobre des puristes n’y voyant qu’un vin insipide en comparaison des vin rouges et blancs. Néanmoins quand vient l’été, le vin rosé fait sourire bon nombre d’initiés. Non le vin rosé n’est pas un mélange de raisins blancs et de raisins rouges. Au départ le vin rosé se réalise de la même manière que le vin rouge. Seulement la phase de pressurage du raisin est plus courte pour le rosé. C’est à dire que la peau du raisin rouge qui lui donne sa couleur est enlevée assez rapidement et c’est ce qui lui donne cette couleur rosé, la peau n’a pas le temps de macérer suffisamment avec le jus de raisin pour lui donner cette couleur rouge que nous connaissons. Cette pratique est appelée la « saignée », c’est à dire que l’on extrait la couleur du raisin rouge rapidement sans que le pressurage ne soit trop intense. C’est de cette façon que sont produits tous les Côtes de Provence, la moitié des vins rosés français sur le marché. Un élixir échappe à cette règle, c’est le champagne rosé, obtenu par un savant mélange de raisins rouges et de raisins blancs. Mais si ce dernier porte sur son étiquette « Rosé de Saignée », c’est que le champagne a été obtenu comme un vin rosé traditionnel.
3) Comment bien déguster le vin ?
L’oeil :
C’est tout l’art des codes, des manières qui rejoint celui de la conversation et de l’esprit. L’art de déguster le vin rime avec plaisir, curiosité et partage. D’abord débute l’observation. On regarde la robe qui peut déjà en dire beaucoup sur notre breuvage. Pour le vin blanc c’est assez simple : plus sa robe sera claire, plus le vin présentera une acidité. Pour le rouge c’est une autre paire de manche, la robe si on l’expose à la lumière, on peut parfois remarquer des particules : ce sont les fameux tanins et anthocyanes. Si on remarque des particules dans du blanc, ce ne sera que des cristaux de tartre, inoffensifs et sans apports particuliers. Ainsi pour les blancs, on peut oberver de nombreuses nuances de couleurs : (vin jeune) jaune pâle, jaune vert, jaune citron, jaune paille, jaune doré, vieil or, cuivré, ambré (vin plus âgé). Ensuite, pour les rouges : (vin jeune) violacé, rubis, pourpre, grenat, cerise, orangé, tuilé (vin plus âgé). Plus un vin vieillit, plus sa couleur gagne en intensité !
L’odorat :
Pour découvrir les arômes, on renifle le vin dans un verre à long cou si possible, c’est le premier « nez ». Ensuite on peut l’agiter et faire tourner le vin, afin d’en faire ressortir plus d’arômes. On sent, on attend. Et l’on peut déjà distinguer des parfums. Un parfum floral (acacia, violette), un parfum de fruits (abricot, framboise), ou encore un parfum boisé… et enfin vient le moment de la dégustation. Pour éviter de réchauffer le vin, tenez le verre par le pied.
Le goût :
La première gorgée s’appelle « l’attaque », c’est la première impression. Tandis que son équilibre se juge avec l’impression qu’il vous laisse. On distingue le vin à travers son acidité, sa sucrosité, son amertume, son alcool et enfin sa salinité.
Lors de l’attaque, le vin que l’on déguste peut nous paraitre un peu acide (plat) ou bien plus acide (frais, vif, nerveux). Tout comme sa sucrosité que l’on qualifie d’abord par (suave, moelleux) à bien plus sucré, (lourd, pâteux). Le taux d’alcool quant à lui se distingue de peu alcoolisé (aqueux), à bien plus alcoolisé (puissant, brûlant, capiteux). Et enfin l’amertume (amer, âpre) et pour la salinité (alcalin, salé, marin). Enfin c’est la somme de l’analyse du vin avec nos trois sens (l’oeil, l’odorat, le goût) qui nous permet d’avoir un jugement et de cultiver nos préférences.
4) Quel vin, quel ordre, quel repas ?
De toute évidence, on servira avec le poisson du vin blanc et du vin rouge avec la viande. Néanmoins les vins effervescents (proses, champagne etc) sont à servir en tout début de repas. Les vins blancs et rosés quant à eux devront être servis, à priori, avant le vin rouge. Ne jamais oublier le dicton « Rouge sur blanc, tout fout le camp, blanc sur rouge, rien ne bouge ». Les arômes de fruits blancs et de fleurs des vins blancs et rosés s’apprécient bien plus avant de déguster un vin rouge plus costaud qui va anesthésier le palais. Il en est de même pour l’âge et la teneur en alcool : Les vins jeunes sont censés être servis avant les vins vieux. Et les vins forts sont censés être servis après les vins légers. Enfin les vins sucrés peuvent être servis en fin de repars avec les digestifs adéquats (whisky, rhum, eau de vie, etc). Dernier conseil. Ne jamais carafer un jeune vin ! Ça ne sera d’aucun intérêts : carafer un vin sert à l’aérer pour révéler des saveurs enfouies, recommandé pour les vieux ou très vieux vins donc.