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5 éléments pour comprendre Alan Moore, le génial auteur de Watchmen

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Alan Moore, l’auteur emblématique de comics, présente son cours d’écriture pour le programme BBC Maestro. Des cours vidéo sur la meilleure manière d’aborder l’écriture comics selon lui.

Alan Moore va rejoindre d’autres « grands maîtres » dans le programme d’enseignement BBC Maestro. La plateforme d’apprentissage accueille l’auteur pour une série de cours sur l’écriture de fiction. Une opportunité pour parler de cette légende de la pop culture.

Un marginal qui vaut de l’or

Issu de la classe ouvrière de Northampton, Alan Moore se déscolarise très tôt ce qui ne l’empêchera pas de gagner de nombreux prix. En effet, il a reçu neuf fois le prix du meilleur scénariste aux prix Eisner depuis 1988, trois fois un prix Jack-Kirby et sept fois un prix Harvey, ce qui fait de lui le scénariste le plus primé de l’univers des comics. Cependant, il assure ne pas vraiment y prêter d’intérêt allant même jusqu’à demander qu’on ne lui remette plus aucune récompense.

Alan Moore, connu pour ses opinions anarchistes, affirme que ce serait « la façon la plus naturelle de faire fonctionner les choses ». L’auteur argue que c’est « la nature propre de l’Homme » notamment dans la manière de fonctionner en famille.

En ce qui concerne la famille justement, Alan Moore avait une vision avant-gardiste (pour l’époque) des relations. Il était en trouple avec sa femme et une deuxième compagne. Ces dernières l’ont d’ailleurs quitté pour vivre ensemble.

Un idéologiste adorateur d’une déesse serpent et qui reconnait fumer du hash plusieurs fois par jour dans un but strictement professionnel, cela l’aiderait dans sa créativité. Il s’est rendu compte que la prise de drogue remet en cause les certitudes du monde et ouvrait des possibilités dès sa première prise de LSD. Ce qui ne l’empêche pas d’être rigoureux dans son travail.

L’insaisissable électron libre

Malgré son côté marginal, Alan Moore est un méticuleux. Il planifie à l’avance et de façon très précise ses scripts. Sa technique : découper les intrigues page par page. Il s’impose une limite de mots par vignette afin d’être plus direct. Une manière pour aller à l’essentiel avec une écriture précise ciblant les éléments importants à l’histoire. Pas de fioriture donc. Une méthode qu’il a acquise au fur et mesure de ses travaux et qui lui servira pour ses nombreuses collaborations avec les dessinateurs. Ne sachant, parfois, pas qui va mettre en dessin son comics, il met le plus de précision possible afin qu’il n’y ait pas de quiproquos entre lui et le dessinateur.

Imprévisible et suivant ses envies ou ses convictions, Alan Moore n’hésite pas à quitter certains jobs allant à l’encontre de ses principes. Cela a été le cas en 1986, lorsqu’il décide d’arrêter la publication de la bande dessinée Maxwell the Magic Cat pour le journal Northants Post lorsqu’un édito homophobe y est publié.

Certains de ses travaux sont signés d’un pseudonyme. Des noms d’emprunt souvent ironique comme lorsqu’il utilise le surnom « Jill de Ray » homonyme de « Gilles de Rais », un noble français du XVe siècle tueur d’enfant alors qu’il écrit une bande dessinée destinée à un jeune public. Ironique.

Il passera ensuite par DC Comics et Marvel UK mais après des problèmes d’entente (on y reviendra), Alan Moore retrouve son indépendance dans les années 1980. Il commencera à cette période (1988) à travailler sur From Hell, bande dessinée consacré à Jack L’Éventreur. Un de ses plus gros succès. En 2003, il annonce se retirer du monde des comics grand public.

Puis il décide finalement en 2017 de quitter l’univers de la bande dessinée (après un dernier projet), trouvant que cette dernière s’est « embourgeoisée ». L’auteur continu donc de suivre ses envies comme bon lui semble.  

De la BD au cinéma

Alan Moore a écrit des œuvres qui ont connu un tel succès qu’elles ont fini par être adaptées à l’écran (bien que l’auteur refuse de toucher des droits dessus estimant que ça ne colle pas avec ses écrits).

Impossible de parler d’Alan More sans évoquer V pour Vendetta. Réalisé avec David Lloyd, cette BD met en scène un anarchiste caché derrière les traits de Guy Fawkes et combattant un gouvernement fasciste anglais à la fin du XXe siècle. Un personnage agissant derrière un masque contre des pouvoirs en place…l’idée sera reprise par les fameux Anonymous. Un mouvement dont ne fait pas partir Alan Moore : « Je souhaite bon vent aux mouvements protestataires, mais lorsque j’ai des personnes qui me demandent : «  Alors, vous êtes en contact avec les Anonymous ?  », je réponds : « Bien sûr que non ». Parce que je ne suis pas moi-même anonyme. Ce n’est pas un masque que je porte », explique-t-il. Le film sera réalisé en 2006 par James MacTeigue sur un scénario des sœurs Wachowski.

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Il en va de même pour Watchmen, Alan Moore est acclamé pour son travail avec cette maxi-série publiée de septembre 1986 à octobre 1987. Cette œuvre, en collaboration avec le dessinateur Dave Gibbons, dépeint une Amérique craignant une guerre nucléaire dans un contexte de guerre froide. Des super-héros qui doivent alors travailler pour le gouvernement sous peine de se voir déclarer hors-la-loi. Alan Moore connu pour avoir rendu moins lisse l’image des super-héros ne dérogera pas à la règle ici non plus. Névrosés, amoraux, mégalomanes, etc., l’auteur crée des personnages avec des fêlures. L’œuvre sera adapté au cinéma par Zack Snyder en 2009.

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Moore est tellement acclamé pour son travail qu’il se met à éviter les apparitions publiques et notamment les festivals de BD où les fans le suivent jusqu’aux toilettes.

Cependant, Alan Moore s’est détaché des livres, il n’en possède plus les droits bien que son nom apparaisse encore sur les couvertures. « À l’heure actuelle, je ne touche plus rien sur 60% de ce que j’ai produit, peut-être plus, ce qui représente une énorme somme d’argent » déclare l’auteur. Avant d’ajouter : « Lorsque vous êtes privé de ce que vous avez inventé et aimé, la douleur émotionnelle- je crois que le mot n’est pas trop fort- est réelle. […] Mais heureusement, j’ai conservé les droits sur bien d’autres œuvres, souvent moins connues, et dont je suis très fier ».  

Une histoire d’amour complexe

Alors qu’il est fan de Marvel depuis l’enfance, Marvel UK décide de confier à Moore les rênes d’une série régulière en collaboration avec le dessinateur Alan Davis : Captain Britain. Une histoire rendue confuse par la multiplicité des scénaristes ayant travaillés dessus. Moore a la tâche de démêler tout ça. L’auteur va alors annihiler l’univers entier. Une manière comme une autre de repartir sur de bonnes bases. Il travaillera aussi sur Night Raven, un héros créé par Marvel UK.

Mais Moore décide de quitter Captain Britain d’une part mais Marvel de l’autre car il rentre en conflit avec la maison d’édition pour des retards de paiement et des questions de droit d’auteur concernant une réédition d’épisode de Doctor Who.

C’est au tour de DC Comics de faire appel à Alan Moore. Ce dernier doit écrire des scénarios pour Swamp Thing, un super-héros mi-homme, mi- plante, un des titres qui se vend le moins.
Le succès que Moore parviendra à donner à cette série lui permettra, lui et ses dessinateurs, d’aller explorer les limites des comics. Ce qui débouche sur un conflit avec la Comics Code Authorithy (CCA), chargé de garantir des comics sans contenu subversif. Les thématiques abordées (inceste, nécrophilie, etc.) amènent la CCA à ne plus apposer son cachet sur les épisodes de la série.

Après ce succès DC Comics lui confie d’autres travaux cependant, le scénariste met un terme à sa collaboration avec l’éditeur pour de multiples raisons : il ne possède pas les personnages qu’il a créé et donc ne touche rien sur certains produits dérivés ; il juge insuffisant certains revenus issus de réédition ; etc.

En 2002, Joe Quesada, rédacteur en chef de Marvel Comics convainc Moore de revenir travailler chez Marvel lui assurant qu’il n’y aura pas de problème cette fois-ci. Ce ne sera pas le cas, revenu pour une édition collector de Captain Britain, Moore ne sera pas crédité. S’en est fini de sa collaboration avec DC Comics et Marvel.

Alan Moore le magicien

Alors que Alan Moore travaille sur la bande dessinée From Hell, il se prend d’intérêt pour la magie. Il décide donc, en 1993, de devenir magicien. C’est l’année suivante, au cours d’un rituel exercé avec Steve Moore qu’il connait sa « première expérience de magie authentique ». Il serait rentré en contact avec une divinité serpent romaine nommée Glycon. Finalement on lui avouera qu’il a été au centre d’un canular. Il prétend avoir été en contact avec quatre divinités et deux autres types d’entités.

Pour lui la magie fait partie du processus de création et de l’art.

À lire aussi : 5 éléments pour comprendre qui était Abraham Lincoln

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