Le KKK est le plus ancien groupe terroriste des États-Unis. Cette société secrète a bouleversé l’histoire américaine. Découverte des démons qui hantent les USA.
Le 29 mai 2022, sur France 5, sera diffusé le documentaire Ku Klux Klan : Une histoire américaine, qui retrace le parcours de cette société secrète qui a traversé les décennies.
Naissance d’un Empire invisible
Après l’abolition de l’esclavage par le 13 ème amendement le 18 décembre 1865, les Afro-Américains sont loin d’être tirés d’affaire. En effet, en 1865, à la veillée de Noël, dans une petite ville du Tennessee aux États-Unis, un groupe de jeunes blancs fonde le Ku Klux Klan. Ce clan défend la « suprématie de la race blanche » et propage des idées racistes ; anti-noir, anti-juif, anti-féministe, anti-communiste, anti-catholique et également pro-esclavagiste et pro-ségrégationniste. Entre haine, racisme et horreur, le KKK devient rapidement l’un des démons des États-Unis.
Un Klan intimidant
Jusqu’en 1870 le Klan se développe rapidement et produit ses premières horreurs : on comptabilise plus de 1 000 meurtres en 1868. Depuis la libération des esclaves aux États-Unis, ceux-ci sont officiellement libres mais restent socialement, politiquement et économiquement dominés. Leur soumission était complète avec aucun accès à l’école, ni aux soins, ni même au droit de vote. Vêtus de longues tuniques blanches et de capuches pointues et armés de broches en feu, le KKK intimide jusqu’en 1872, où il est démantelé par le Congrès. Néanmoins, les idées racistes persistent.
Ségrégation maintenant, ségrégation demain, ségrégation pour toujours !
Un des slogans du Ku Klux Klan
Une renaissance surpuissante
En 1920, les vieux démons du Ku Klux Klan reviennent hanter les États-Unis. Plus puissant et plus riche que jamais, le KKK institutionnalise et matérialise la ségrégation. Accompagnant cette soumission, les assassinats, attentats, viols, tortures et enlèvements se multiplient. Plusieurs écoles et Églises Afro-Américaines sont incendiées. Parfois brulés vivants, trainés par des voitures ou tués par balles… Le KKK fait des milliers de victimes. Dans les années 1920, plus de 4 millions d’américains ont rejoint le Klan. Le Ku Klux Klan devient ainsi une des organisations politiques les plus puissantes des États-Unis.
Un laxisme judiciaire aveuglant
Entre lynchages odieux de nuit et rituels mystiques, le membres du KKK se regroupent régulièrement et mettent en place des plans élaborés. Leur haine se traduit par de la violence et des actes criminels. Tandis que les horreurs du Klan se multiplient, la police et le FBI ne semblent pas s’affairer. Des dizaines de procès retardés ou annulés… Une justice qui en dit long sur l’hégémonie blanche aux États-Unis. Le directeur du FBI à l’époque, Edgar Hoover, a longtemps fermé les yeux et été accusé de racisme jusqu’en 1964, où il envoie derrière les barreaux plusieurs plusieurs membres du KKK. Néanmoins, les peines étaient non représentatives de l’envergure des crimes commis ; la plus longue peine étant de 6 ans de prison.
Des idées qui traversent les époques
Depuis plusieurs années, le Klu Klux Klan n’est pas officiellement et publiquement encore actif. Cependant de nombreux groupes d’extrême-droite perdurent dans le silence. Les actes terroristes sont généralement commis par des loups solitaires, comme le 3 avril 2020, lorsqu’une maison de retraite pour juifs est enflammée par un engin incendiaire. Selon le FBI, sur 5 000 crimes racistes commis aux États-Unis en 2018, 47% étaient à l’encontre d’Afro-Américains, alors qu’ils ne représentent que 13% de la population américaine.
En 2018, Spike Lee produit BlacKkKlansman, un film tiré de l’histoire vraie de Ron Stallworth. Ce policier noir du Colorado s’est infiltré en 1978 dans le Ku Klux Klan à travers des appels téléphoniques et un switch avec son collègue blanc. Ainsi, il réussit à déjouer plusieurs attentats et plans du Klan.