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5 éléments pour comprendre la carrière de… Woody Allen

Le réalisateur new yorkais a finalement annoncé ne pas vouloir mettre fin à sa carrière. Son prochain film, le cinquantième, aura lieu dans quelques semaines à Paris. Retour sur la carrière de ce réalisateur si prolifique.

En juin dernier, le cinéaste avait déjà brièvement exprimé son désir d’arrêter le cinéma. Une triste nouvelle remise sur le tapis lors d’une interview réalisée par le journal espagnol La Vanguardia. L’information a recemment été démentie par son porte parole. A 86 ans, Woody Allen s’attèle à la réalisation de son prochain long métrage qui s’inscrira dans la même veine que Match Point (2005).

Un comique invétéré

Woody Allen commence en écrivant de nombreuses chroniques pour des journaux comme Playboy mais aussi des sketches humoristiques pour la télévision, où l’on discerne déjà un talent d’écriture et un goût certain pour le burlesque et le satirique. Début des années 1960, Il s’essaie au one-man-show, et fait progressivement la tournée des cabarets de New York. Quelques années plus tard, c’est grâce à Charles Feldman que Woody rentre dans le cinéma. Le producteur lui propose de réécrire le scénario de Quoi de neuf Pussy Cat ? (1965), pour inssufler un ton comique au film qu’il adopte avec succès. Cette comédie signe le début de la carrière de Woody Allen dans le cinéma. Toujours dans la veine burlesque, le réalisateur continue d’écrire des scénarios comme celui de Casino Royal (1967) une parodie dans laquelle il interprête le neveu de James Bond. On peut retenir également le très drôle Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe (1972). Il se révèle très bon comédien, notamment dans le film d’Herbert Ross qu’il scénarise Tombe les filles et tais-toi (1972), il y incarne à merveille ce personnage névrosé d’intellectuel new-yorkais aux angoisses tragi-comiques. Personnage qu’il jouera et cultivera tout au long de son oeuvre. Ce film marque également la rencontre avec Diane Keaton qui deviendra sa muse pour ses prochains films, qu’il décide dorénavant de réaliser lui-même. Ainsi, le milieu des années 70 est synonyme d’indépendance pour Woody Allen, puisque c’est la période où il va affirmer sa patte de réalisateur et imposer son univers si personnel.

Woody Allen et Diane Keaton dans Annie Hall (1977)

Auto-fiction et action !

Le cinéaste qu’on surnommait « Red » enfant, à cause de sa couleur de cheveux, commence à partir de 1976 une période très prolifique. L’homme chétif et myope qui fait rire tout le monde va s’imposer comme un grand du 7e Art. Le film de tous les succès est Annie Hall (1977) qui remporte quatre Oscars (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleure actrice). Woody Allen aime jouer à l’autofiction, il va magistralement mettre en scène un héros plein de contradictions. C’est l’intello qui se moque de l’intellect, le sportif pantouflard, l’hyppocondriaque courageux, le romantique cynique, un personnage rempli de paradoxes, et donc très humain en fin de compte. D’où le succès. Il ne réalise pas moins de dix films durant cette époque, dans lesquels Diane Keaton s’illustre avec brio, comme Manhattan (1979). Ce film est une déclaration d’amour à New York, sa ville favorite. Woody Allen aborde des sujets plus profonds qu’à ses débuts, plein de références culturelles et artistiques, mais toujours empreints d’auto-dérision. Le réalisateur aime beaucoup la culture européenne et ses films plaisent à l’autre bout de l’Atlantique. C’est ainsi qu’il gagne à être respecté et qu’il asseoit son statut d’artiste.

Nouvelle muse, nouveaux horizons

C’est dans les années 80 que Woody fait la rencontre de Mia Farrow. Elle devient sa nouvelle muse, d’abord dans Comédie érotique d’une nuit d’été (1982), mais aussi dans le fascinant et romanesque La Rose pourpre du Caire (1985) dans lequel il rend hommage au 7ème Art. Le réalisateur réalise de plus en plus de comédies dramatiques et tourne dans des pays européens, pays dans lesquels il puise ses références et trouve un public qui l’adule. On peut citer le sulfureuxVicky Chritina Barcelona (2008) qu’il tourne en Espagne et présente au festival de Cannes. Mais aussi Match Point (2005) tourné à Londres avec la sensuelle Scarlett Johansson ou encore le romantique Minuit à Paris (2011) qui obtient l’oscar du meilleur scénario original.

Vicky Christina Barcelona (2008)

Séparation et démélés judiciaires

En Août 1992, la fille adoptive de Woody Allen et Mia Farrow, Dylan Farrow, confie à un médecin qu’elle aurait subit une agression sexuelle de la part de son père lorsqu’elle était jeune. Le couple finit par se séparer et l’histoire fait beaucoup de bruit à Holywood. Cela n’affecte pas la productivité du cinéaste qui retrouve Diane Keaton le temps de réaliser un film noir Meurtre mystérieux à Manhattan (1993). Cependant Woody Allen se marrie avec son autre fille adoptive Soon Yi Previn en 1997. Avec l’affaire MeToo, sa fille Dylan revient sur les faits repprochés à Woody Allen en 2017. Le réalisateur voit alors certains producteurs lui tourner le dos.

Autobiographie et renouveau

En mars 2020, le cinéaste sort son autobiographie Soit dit en passant aux éditions Stock. Il raconte tous ses débuts, son ascenscion dans le cinéma avec humilité et humour, mais aussi ses parts d’ombres. Une citation résume bien l’artiste « Je viens au monde, un monde  dans lequel je ne me sentirai jamais complètement à l’aise, que je ne comprendrai jamais vraiment, que je n’approuve pas et auquel je ne pardonne pas ». A présent, Woody Allen réalise toujours des films mais se désole de voir les plateformes streaming engloutir les films, en finissant par tous les produire. Il reste un fervent déffenseur des salles obscures, seul véritable endroit où apprécier dignement une oeuvre cinématographique.

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