Surnommé le « cannibale de Jacksonville », Ottis Toole est l’archétype du tueur en série américain. Ayant sévi entre les années 60 et 80, il est aujourd’hui ancré dans l’imaginaire collectif pour ses penchants pyromanes et cannibales, ainsi que son couple macabre avec Henry Lee Lucas. Autant source d’horreur que de fascination, Ottis Toole reste un personnage mystérieux, dont les déclarations se sont plusieurs fois avérées être fausses.
Une enfance qui préfigure le pire
Ottis Toole aurait été pendant sa jeunesse victime d’abus mentaux, physiques et sexuels venant de sa famille. Né en Floride à Jacksonville, d’où son surnom, le meurtrier aurait notamment été victime des agissements de sa grand-mère ainsi que de sa mère. L’une, aux croyances satanistes, l’aurait initié à l’usage des cadavres, tandis que l’autre l’aurait exposé à la sexualité dès son plus jeune âge, l’incitant à se travestir. Supposément évalué à un quotient intellectuel de 75, les agissements du jeune homme sont flous. Il aurait commis son premier crime à l’âge de 14 ans, écrasant un homme à l’aide d’une voiture.
La rencontre qui bouleverse le chemin de Toole : Henry Lee Lucas
Le personnage d’Ottis Toole est indissociable de celui de son amant, Henry Lee Lucas, lui aussi plus que familier avec le crime. Ottis Toole affiche en effet très vite son homosexualité. Les deux hommes s’attirent mutuellement, autant par leur désir de violence que par leurs traumatismes respectifs, et c’est leur association dans l’horreur qui les rendent aujourd’hui source de mystères et d’interrogations.
Cannibale, et avide de sang
Des archives de prison remontant à 1984, plus précisément des retranscriptions de conversations téléphoniques entre les deux amants, dévoilent leur intérêt commun pour la chair humaine. Le couple aurait de plus avoué avoir commis de nombreux crimes ensemble, même si plusieurs de leurs aveux se sont révélés être faux à posteriori, ce qui alimente les questions autour de leurs agissements.
Ottis Toole a notamment été mis en lien avec l’enlèvement et le meurtre de d’Adam Walsh, le fils de l’animateur de l’émission America’s Most Wanted : faute de preuves matérielles, aucune condamnation ne lui est infligée, même si ce dernier avait avoué les faits avant de revenir sur sa parole. Globalement, le tueur en série n’aura été condamné que pour une poignée des crimes qu’il a avoués – plus d’une centaine au total.
Un profil qui fascine, les révélations de Stéphane Bourgoin
Spécialiste en crime, connu des médias et ayant rencontré plusieurs tueurs en série, le Français Stéphane Bourgoin a notamment échangé avec Ottis Toole, permettant ainsi de mettre à jour son profil psychologique.
« lorsqu’il tuait, c’était comme un shoot– il mimait même le geste – et il parlait d’une sensation qu’il avait envie de revivre en permanence. »
(lors d’un entretien avec La Cause du Désir )
Il existe des enregistrements vidéo de leurs conversations, où Stéphane Bourgoin adresse notamment la fameuse « sauce Barbecue » qu’Ottis Toole appréciait supposément associer à la chaire humaine . Ce dernier y évoque également sa pyromanie : « Les petits feux ca ne m’excite pas tant, ce sont les grands feux qui m’excitent ».
Il est important de noter que les propos du spécialiste en tueurs en série ont récemment été remis en cause pour manque d’objectivité et tendance à être extrapolés.
Une fin de vie marquée par la maladie et la prison
Ottis Toole meurt à 49 ans en prison, il avait été condamné en 1984. Atteint du SIDA, il serait mort des suites d’une maladie opportuniste au foie en septembre 1996, là encore en Floride.
Le parcours criminel et psychologique d’Ottis Toole reste finalement constitué de parts d’ombres. Que ce soit son cannibalisme, son enfance ou encore sa longue liste de crimes, rien n’est réellement prouvé, et c’est sûrement ça qui rend son personnage aussi intriguant encore aujourd’hui.