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5 éléments pour comprendre… l’affaire Sophie Toscan du Plantier

Tuée la veille de Noël dans sa petite maison en Irlande, cette française de 39 ans a été sauvagement agressée en 1996.  Netflix consacre une mini-série de trois épisodes à cette affaire rocambolesque. 

1. Un meurtre à l’irlandaise

La scène de crime est digne d’un merveilleux polar. Une petite maison de couleur blanche, face à l’océan Atlantique sur les côtes de l’Irlande du Sud. En ce 23 décembre de l’an 1996, le vent souffle, l’air est glaçant. L’occupante de cet havre de paix est pourtant agressée en pleine nuit et laissée pour morte à la clôture de sa propriété. Le cadavre est retrouvé le lendemain matin par une passante. Vêtue de ses simples vêtements de nuit, la défunte présente de très nombreuses traces de coups. Celui qui a été fatal est certainement dû à un jet de parpaing qui lui a enfoncé la boîte crânienne. La brique est retrouvée non loin ensanglantée ainsi qu’une pierre responsable de ses lacérations dorsales. D’autres marques et des lésions de défense parsèment le corps de Sophie Toscane du Plantier. 

La police locale constate le décès, le premier sur l’île depuis près de 75 ans. Inhabitués à de tels faits, aucune précaution de rigueur n’est prise par les policiers pour protéger le corps et préserver les éventuelles preuves. Le macchabée est recouvert d’une simple toile en attendant le médecin légiste, 36 heures après les faits. La pluie et les aléas climatiques éliminent dans ce laps de temps toutes les empreintes. L’enquête commence tardivement mais très vite un suspect est désigné, de nombreux éléments corroborants étayent sa culpabilité. 

2. Les protagonistes de l’histoire 

Sophie Toscan du Plantier : Elle est la victime de ce fait divers. Sophie Toscan du Plantier est une jeune femme de 39 ans à l’époque des faits. Amoureuse de l’Irlande depuis sa jeunesse, elle s’est promise de s’y installer. Une fois qu’elle a pu économiser quatre sous, elle acquit une maison au bout du monde à Schull dans le Comté de Cork. De ce bien, elle en rêve depuis toujours et y séjourne occasionnellement pour se retrouver, se ressourcer. Sophie Toscan du Plantier partage sa vie avec une personnalité du cinéma français, le célèbre producteur Daniel Toscan du Plantier. D’une première union, Sophie a un fils Pierre-Louis qui a 15 ans quand sa mère décède. Ensemble, ils étaient particulièrement proches mais ce dernier n’était pas présent dans la maison lorsque sa mère est assassinée. 

Ian Bailey : Il est le suspect numéro 1 de cette affaire. L’homme n’est pas un natif de la région, il est britannique. Comme Sophie Toscan du Plantier, il est tombé amoureux de la région et a décidé de s’y installer. Sa popularité dans le village est connue de toutes et tous. L’homme se fait régulièrement remarquer par son comportement. Toujours un coup de trop, c’est un grand habitué des beuveries. Les femmes le craignent et tentent d’éviter de se retrouver seule avec lui. Les soirs de pleine lune, persuadé de ses supers pouvoirs, il imite le hurlement du loup sous les fenêtres des filles du hameau. Ian Bailey impose par son physique, sa carrure, il ne passe pas inaperçu. Peu après la découverte du corps, une femme appelle anonymement la police et dénonce l’homme. Le quarantenaire nie sa participation mais d’autres éléments laissent croire en sa parfaite culpabilité. 

3. De troublants éléments 

À mesure que l’enquête avance, des éléments incriminent Ian Bailey. Son comportement tout d’abord ne laisse pas indifférent. L’appel anonyme à la police décrit avec minutie la tenue vestimentaire de l’homme qui revenait le soir de la maison des Toscan du Plantier. La description correspond indéniablement à celle de monsieur Bailey. Pourtant il assure ne pas avoir quitté son domicile. Une de ses voisines mentionne également que ce soir là, Bailey et sa femme ont allumé un grand feu dans leur jardin. Du brasier, des tissus calcinés sont retrouvés quelques jours plus tard comme si ils avaient effacer des preuves compromettantes. A d’autres occasions, Ian Bailey s’illustre et laisse présager de son implication directe. 

Souvent soul, il raconte à des proches et amis comment il a assassiné Sophie Toscan du Plantier. Puis une fois remis des effets du houblon, il revient sur ses propos. De profession, Ian Bailey est journaliste pigiste. Installé sur ce petit bout de terre où rien ne se passe, il se réjouit auprès de qui veut bien l’entendre que cette affaire va relancer sa carrière. Dans ses papiers, il écrit des éléments de l’enquête que seuls les enquêteurs connaissent ou l’assassin. Placé par deux fois en garde à vue, le procureur de l’époque ne l’a pourtant jamais inculpé faute de preuves accablantes. 

4. Un procès français 

Ian Bailey est toujours libre. La Justice irlandaise n’a jamais pu le juger pour l’ensemble des faits qui lui sont reprochés. La France a requis maintes fois son extradition mais l’Irlande a débouté chaque demande en raison de non réciprocité. Toutefois la justice française a organisé le procès de Ian Bailey en son absence. Cette procédure rare, nommée « défaut criminel » vise à juger une personne sans que celle-ci ne se trouve dans la salle d’audience des Assises. Autorisé à être défendu par un avocat, Ian Bailey n’a pas souhaité être représenté d’aucune manière. Pas de jury populaire, trois magistrats et une seule partie représentée, le procès s’est déroulé en cinq jours, rapide. 

Le 31 décembre 2019, il est condamné à 25 ans de prison par la cour d’Assises de Paris. Toute l’enquête est soigneusement passée au peigne fin par le Tribunal. Des auditions de témoins sont réalisées, des personnes se sont déplacées d’Irlande jusqu’à Paris pour apporter leur concours à la Justice. Malgré cette condamnation, Ian Bailey vit libre. Des demandes d’extradition sont encore envoyées par la France dans l’espoir qu’il soit incarcéré pour les faits commis. Dans l’éventualité où l’Irlande accepte de le livrer à la juridiction française, Ian Bailey serait à nouveau juger par une cour d’Assises. 

5. Une fin d’histoire frappée de points de suspension 

Celui que la France a reconnu coupable vit toujours dans ce petit village Irlandais, à quelques centaines de mètres du lieu du crime. L’affaire est en Irlande très connue et a été médiatisée de manière très abondante. L’homme bénéficie d’une certaine notoriété dans le pays malgré le fait que tout le monde le pense coupable. Accessible, il n’hésite pas à recevoir les journalistes chez lui pour leur raconter sa version des faits et clamer son innocence et sa réjouissance d’être encore 30 ans après libre. La petite Maison Blanche de Sophie Toscan de Plantier appartient désormais à son fils Pierre-Louis. L’héritier dit se rendre régulièrement dans cette maison qu’il apprécie et qui le rapproche de sa défunte mère. 

Pierre-Louis Baudey Vignaud raconte avoir croisé en faisant ses courses, Ian Bailey dans les allées du supermarché. Cette rencontre furtive l’a vivement touché. Présent au procès à Paris en 2019, le fils de Sophie Toscan du Plantier, à l’énoncé du verdict  déclare : « C’est une victoire après 22 ans d’attente de souffrance de question ». Ce fait divers et tous les rebondissements qui ont passionné les foules sont mis en scène dans une mini série disponible sur Netflix en trois épisodes. A consommer sans modération.

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