Les sirènes sont, dans la pensée populaire, souvent reliées au personnage d’Ariel dans le classique de Walt Disney. Mais elles ne sont pas dépeintes comme aussi inoffensives dans les légendes. Elles descendent de différents folklores et croyances, et sont plus terrifiantes les unes que les autres. VL vous propose 5 éléments pour comprendre le mythe des sirènes.
La croyance des sirènes persiste encore aujourd’hui. Bien que les scientifiques aient quelque peu démenti ce mythe, le cinéma continue de l’exploiter dans ces créations. On retrouve la présence de ces créatures aquatiques dans Pirates des Caraïbes, la série Sirens, la série d’Arte Une Île ou encore la Petite Sirène. Mais les origines des sirènes sont très floues et il est difficile de savoir d’où elles proviennent réellement.
Le premier écrit
La première trace écrite des sirènes provient de l’Odyssée d’Homère au VIIIème siècle avant J.C. Mais on ne les retrouve pas dans la même forme que l’on connaît aujourd’hui. D’après la légende grecque, les sirènes sont les filles du dieu des fleuves Acheloos et la muse du chant Melpomène. Au début du mythe, elles étaient de simples humaines dotées de dons comme le chant. Mais lorsque Perséphone s’est faite enlevé par Hadès, les dieux eurent pitié des sirènes et leur donnèrent des ailes et un corps d’oiseau pour voler à sa recherche (à ne pas confondre avec les harpies qui sont d’autres créatures mythologiques). Mais c’est après un concours de chant avec les muses, que ces dernières perdirent leurs ailes comme punition. Les gagnantes avaient demandé aux dieux de leur confectionner des couronnes avec leurs plumes. C’est alors que les sirènes se réfugièrent sur des petites îles près de la Sicile. Par la suite, les sirènes envoûtaient des marins avec leur chant pour les dévorer. Mais le lien avec l’eau vient au moment où, lorsqu’Ulysse rentrait de son voyage, il décida de passer par l’île des sirènes. Son équipage avait les oreilles bouchées avec de la cire pour résister aux chants diaboliques. Mais Ulysse, lui, voulait s’y confronter en s’attachant au mât de son bateau. Les sirènes, qui n’étaient pas parvenus à l’envouter, se jetèrent de honte dans l’eau à tout jamais.
Les sirènes du nord
Il fallut attendre le 6ème siècle après J.C pour avoir une nouvelle trace des sirènes. C’est dans ces nouveaux écrits que l’on retrouve la première représentation de nos sirènes d’aujourd’hui. Dans son texte, le moine Aldhelm de Sherborne décrit des femmes d’une grande beauté recouvertes d’écailles et dotées de queues de poisson. Il ajoute qu’elles sont à la recherche d’une âme pour pouvoir quitter la mer. Bien que cet écrit fût le premier du folklore nordique, d’autres ont suivi mais l’apparence des créatures n’était pas la même. Dans Miroir Royal, ouvrage norvégien datant de 1250, elles sont décrites comme des créatures mi-femme mi-poisson au visage ridé et effrayant.
Leurs différentes formes selon les folklores
La première représentation des sirènes est celle de Atargatis, c’est une ancienne déesse syrienne de la mer. Elle a des jambes humaines mais également une queue-de-poisson. Dans le folklore japonais, on retrouve Ningyo, sous la forme d’un poisson géant à la tête de singe, cette divinité, si vous la mangez, vous donnera vie et beauté éternelle, mais vous serez maudit à vie. Ea, quant à lui, provient des croyances mésopotamiennes. C’est l’une des rares représentations de la sirène au masculin, cette divinité est un triton. Le folklore irlandais les représente comme des créatures mi-femme mi-poisson aux cheveux verts comme des algues. Et dans les croyances russes, il y a les Roussalka, qui sont des nymphes aquatiques dotées d’un bon côté et d’un mauvais.
La « démocratisation » des sirènes
Le dessin animé La Petite Sirène de Disney de 1989 a permis de replacer l’image des sirènes sur une note plus douce et angélique. Le classique a gardé certaines caractéristiques des créatures comme le don du chant qu’elle exerce avec ses sœurs. Mais au-delà de la belle reprise de Walt Disney, la véritable histoire n’est pas aussi joyeuse. Hans Christian Andersen, l’écrivain originel de la Petite Sirène, la dépeint comme un être gentil et doux. La fin est pourtant bien plus morbide que le dessin animé. D’après l’histoire la sirène tombe éperdument amoureuse d’un humain et finit par se suicider sans avoir trouvé d’âme pour le rejoindre à la surface.
Les témoignages et l’explication scientifique
Les témoignages de centaines de marins à travers le monde affluent jusqu’au 19ème siècle. Même Christophe Colomb, lors de son voyage jusqu’en Amérique, avait affirmé dans son carnet de voyage avoir aperçu des sirènes. Il les décrivait comme des femmes avec une queue-de-poisson, mais ces dernières avaient, selon lui, des traits masculins et une moustache apparente. Bien que la science se soit intéressée à leur existence durant des siècles, aucune étude n’a abouti. Les scientifiques affirment également, que d’un point de vue physique, la jonction du corps humain et du poisson est impossible. Certains théoriciens pensent que la sirène pourrait être une évolution parallèle à notre espèce présente depuis des milliers d’années, comme pour les tortues de terre et d’eau. La seule explication « plausible » pourrait être que les marins, étant coupé du monde un certain temps, auraient pu confondre les lamantins et dugongs avec des sirènes. Mais il demeure compliqué d’expliquer que dans chaque pays des gens affirment avoir vu les mêmes créatures.