Ce sociopathe monstrueux est réellement impressionnant, tant par son intelligence hors du commun que pour son « humour » durant les interviews en prison. « L’Ogre de Santa Cruz » mesure en effet 2m06, ce qui fait de lui le plus grand en taille des tueurs en série, et pèse 136kg. Ses meurtres d’une barbarie sans nom, ont fait trembler d’effroi le monde entier, mais qui est-il réellement ?
Une enfance sinistre
Ed Kemper, de son nom entier, Edmund Emil Kemper, est né en Californie le 18 décembre 1948. Dès son jeune plus âge, les problèmes s’accumulent pour le futur tueur en série, qui grandit dans une famille instable et cruelle qui le maltraite. Ses parents divorcent très tôt dans son enfance, ce qui a tristement affecté le jeune Ed qui était très proche de son père. Sa mère, Clarnell Stage, est une alcoolique qui souffre de graves problèmes psychologiques et qui nourrit une haine profonde envers son jeune fils. Elle le force, par exemple, à s’installer dans la sinistre cave de la petite maison, sur un tas de gravats, près de la chaudière bouillante…
Niveau cruauté et sadisme, sa sœur ainée, Susan n’est pas en reste. Elle passe, en effet, son adolescence à le frapper et elle a même tenter de le tuer deux fois : en le noyant dans une piscine et en le jetant sur les rails d’un train…
Quels étaient vos jeux préférés enfant ? La dinette, les barbies ou encore les petites voitures ? Pour Ed Kemper et sa sœur, leurs jeux favoris était de mimer des mises à mort, telles que la chaise électrique ou la chambre à gaz… Le jeune enfant innocent s’amusait également à démembrer les poupées de son aînée, sans doute un entraînement pour ses futurs meurtres ?
Comme la grande majorité des tueurs en série lorsqu’ils étaient enfants, il a d’abord testé les limites de sa cruauté sur les animaux. Ainsi, un peu partout dans le voisinage, les animaux de compagnie disparaissaient… sauvagement torturés et assassinés par le tueur en couche-culotte.
Premiers meurtres et Hôpital Psychiatrique
Exaspérée par son existence, sa mère l’envoie vivre chez ses grands-parents, qui sont loin d’être heureux de l’avoir sous leur toit…
Sa grand-mère, Maud Kemper le maltraite et trouve chaque prétexte possible pour le battre. À bout de nerf, le 27 août 1964, Ed Kemper, alors âgé de seulement 15 ans, commet son premier meurtre… Il tire sur la vieille femme avec un fusil, puis poignarde son cadavre à de nombreuses reprises. Quand son grand-père rentre à la maison, il est victime du même sort… Edmund avouera plus tard, qu’il a tué le vieillard par égard pour lui, afin qu’il ne découvre jamais le cadavre de sa femme bien-aimée.
Arrêté et interné à l’hôpital d’État d’Atascadero, un psychiatre le diagnostique schizophrène paranoïde et passif agressif.
Dans cet hôpital psychiatrique, il va faire la merveilleuse rencontre de tueurs, de pédophiles et de violeurs, ce qui nourrit davantage son désir de tuer. Il y accroît également ses connaissances en compréhension de l’esprit humain et dans l’art de la manipulation. Compétences qui lui seront très utiles par la suite, pour tuer ses huit prochaines victimes.
Modus Operandi
Cinq ans plus tard, lorsqu’il est libéré de l’institution, il est renvoyé chez sa mère, contre l’avis de ses médecins. La descente aux enfers se poursuit pour le jeune homme, qui affirmera plus tard en prison qu’il a été « privé des meilleures années de sa vie et de sa découverte sexuelle ».
Trois ans après sa libération, il met en route sa série de meurtres à Santa Cruz. Six jeunes femmes, entre 15 et 23 ans, toutes étudiantes et pour la plupart autostoppeuses, succombent alors des mains du géant.
Son Modus Operandi (mode opératoire) est pour le moins singulier. Il est nécrophile et cannibale… Âmes sensibles s’abstenir pour la description de sa façon de tuer sur la ligne suivante : il décapitait et démembrait ses pauvres victimes, le plus souvent à mains nues, avant de violer leurs cadavres et de réaliser une fellation à leurs têtes arrachées…
Une fois l’horrible crime commis, il enterrait les têtes coupées dans le jardin de sa mère, les yeux tournés vers la chambre de celle-ci, pour qu’elle se sente en permanence observée…
Un vrai psychopathe en somme ! Mais son objectif premier a toujours été de tuer sa mère, premier déclencheur de sa frénésie meurtrière.
Ces pauvres étudiantes ont toutes été des « entraînements » afin qu’il puisse réaliser le « meurtre parfait » de sa génitrice. Il la tue donc, avec exactement le même mode opératoire que pour les précédentes, viol nécrophile y compris, mais à un détail près ! Son fils lui arrache le larynx avec pour justification, qu’elle « gueulait tout le temps ». Il pose ensuite sa tête décapitée sur la cheminée en guise de cible pour un jeu de fléchettes.
Arrestation et Emprisonnement
Il essaie vainement de camoufler son dernier crime en tuant l’une des amies proches de sa mère, afin de faire croire qu’elles étaient toutes deux parties en voyage.
Il va ensuite prendre sa voiture et rouler sans regarder derrière lui, avant de se rendre compte que la vie de fugitif n’était définitivement pas faite pour lui et il finit par avouer tous ses crimes. Bon ami des policiers de sa ville, qui l’apprécient énormément, Edmund n’est d’abord pas prit au sérieux par ceux-ci, qui pensent qu’il leur fait de nouveau, une mauvaise blague. Ils finissent par croire à sa folle histoire, lorsqu’il dévoile des détails de l’enquête extrêmement précis, qui n’ont jamais été révélés au public…
Le géant moustachu de 2.06m est alors arrêté et emprisonné à vie dans la prison d’État de Vacaville en Californie. Il a échappé, à un an près, à la peine de mort, puisqu’elle a été suspendue de 1971 à 1974.
Personnalité hors du commun
Durant son procès, il sera prouvé que le psychiatre de l’époque où il s’est fait interné, avait fait une erreur de diagnostic et qu’il ne souffrait en aucun cas de schizophrénie paranoïde ou de troubles psychotiques. Il est uniquement atteint d’un trouble de la personnalité antisociale et est sociopathe (mépris pour les autres, manque d’empathie et d’émotions). Ce trouble n’atténue en rien sa sentence, puisqu’il n’est pas retenu comme une maladie mentale lors de son procès. Procès qui va également permettre de déterminer que son intelligence est hors norme. Ed Kemper possède en effet un QI bien plus élevé que la moyenne, qui est de 140 environ.
Il est pourvu d’une mémoire phénoménale et d’un amour pour les médias en ce qui concerne le récit de ses crimes. Il n’hésite jamais à raconter, avec une exactitude effrayante, les détails les plus infâmes de son Modus Operandi aux journalistes et policiers qui l’interrogent. Terrifiés, ses interviewers écoutent avec attention le récit du tueur en série, des détails de l’odeur, aux mimes de l’attitude corporelle et mentale de ses victimes.
Il prend un plaisir immense à parler de ses crimes, pour lesquels il n’a jamais montré une once de culpabilité ou d’empathie pour les jeunes femmes dont il a ôté la vie. Se faire médiatiser et devenir tristement célèbre, est pour lui la plus grande reconnaissance possible pour son « travail ».
Ed Kemper est le premier tueur en série que les illustres profilers Robert Ressler et John E. Douglas vont interroger. Les deux hommes sont brillamment représentés dans la série Mindhunter, où Ed Kemper occupe, par ailleurs, une place primordiale. Ils l’interrogent dans le cadre d’un programme d’entretiens du FBI avec 36 tueurs en série et criminels sexuels, afin d’apprendre à mieux les cerner. Suite à ses entretiens avec l’Ogre de Santa Cruz, John Douglas va déclarer que si l’on met de côté ses meurtres monstrueux, on peut clairement voir son aspect humain et que c’est « une personne normale avec beaucoup d’humour ».
Monstre manipulateur et très intelligent, aux crimes inhumains et comique lors de ses interviews, Ed Kemper est définitivement un tueur en série d’une grande complexité, qui méritait d’être étudié par les profilers de l’époque, qui voyaient en lui un cas unique de monstre.