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1er Avril: Ne vous trompez pas de poisson!

Ceci n’est pas un poisson. Alors qu’on s’amuse aujourd’hui avec les poissons à l’occasion du 1er avril, nous vous proposons un petit guide pour les distinguer. En tant que consommateur, nous avons un rôle à jouer pour la protection de la biodiversité marine, sans pour autant se priver totalement de ce produit intéressant sur le plan nutritionnel. Quid.

Selon la FAO, l’organisation des Nations Unies pour l’agriculture, 7 des 10 plus importantes espèces de poisson sont au bord du dépeuplement total[1]. Nous sommes conscients de la dégradation des océans et de la surpêche dans le monde, mais comment s’y retrouver arrivé au supermarché ?

Les poissons riches en Oméga 3

Dans l’union Européenne, 3,5 kilos de saumon est consommé chaque seconde. Ce délicieux poisson est en effet devenu un poisson que nous consommons même en dehors des fêtes, en filet, en pavé, cru, cuit ou fumé, nous en raffolons. En plus du goût, les vertus du saumon ne sont plus à vanter puisqu’il contient des Oméga 3 permettant de lutter contre les maladies cardiaques, certains cancers ou encore la maladie d’Alzheimer. Cependant, la surpêche, la pollution des océans et les changements climatiques ont conduit au déclin de l’espèce, en particulier dans l’océan Atlantique. Nous recommandons donc la consommation de saumon du Pacifique à privilégier à celui de l’Atlantique.

Autre poisson apprécié, le thon rouge appartient également aux poissons dits gras, riche en Oméga 3. Ce très gros poisson, notamment utilisé dans la préparation de sushis, est cependant à bannir. Il représente en effet un danger pour l’environnement car en voie d’extinction et pour la santé de par l’importante quantité de mercure, toxique, qu’il contient. Les autres espèces de thon sont également menacées par la surpêche et contaminées par le mercure. Greenpeace souligne que « l’approvisionnement des plus grandes marques repose essentiellement sur une pratique de pêche destructrice ».  Si vous souhaitez malgré tout consommer du thon occasionnellement, privilégiez le thon pâle au thon blanc, une espèce moins contaminée.

J’entends déjà de nombreux lecteurs se demander ce qu’ils vont alors bien pouvoir manger sans risque pour la santé et l’environnement. Rassurez-vous, des poissons moins réputés bénéficient des mêmes propriétés riches pour la santé. Il s’agit du maquereau, des sardines et du hareng (sa teneur en oméga 3 dépasse celle du saumon), des poissons qui, en plus de ne pas être en voie de disparition, ont l’avantage d’être moins chers.

Le thon rouge est à bannir de la consommation.

Le thon rouge est à bannir de la consommation.

La saumon du Pacifique est à privilégier à celui de l'Atlantique

La saumon du Pacifique est à privilégier à celui de l’Atlantique

 

N'ayez plus honte de manger des sardines. Elles sont excellentes pour la santé et l'environnement.

N’ayez plus honte de manger des sardines. Elles sont excellentes pour la santé et l’environnement.

Dans les pays scandinaves, le hareng est consommé au petit-déjeuner.

Dans les pays scandinaves, le hareng est consommé au petit-déjeuner.

Les poissons blancs

Les organismes de santé (ANSES, OMS, FAO), recommandent la consommation de poisson deux fois par semaine, en alternant poissons gras et poissons blancs.

Ainsi, le poisson le plus consommé en France aujourd’hui est le cabillaud. Pourtant, d’après le guide du WWF, ce poisson est à éviter car victime d’une surpêche et nuisible pour l’environnement, qu’il soit pêché ou élevé. Il faudra donc privilégier le colin d’Alaska, similaire en termes de goût et prix.

Le cabillaud, menacé, est à éviter.

Le cabillaud, menacé, est à éviter.

Choisissez le colin d'Alaska

Choisissez le colin d’Alaska

Les poissons de nos rivières

A l’échelle de la France métropolitaine, plus d’une espèce sur cinq de poissons d’eau douce est menacée. Si vous êtes adeptes de la pêche, n’hésitez pas à déguster les perches ou les barbeaux fluviatiles de nos rivières, que vous pouvez assaisonner d’herbes aromatiques de Provence. En revanche, relâchez les esturgeons européens, les loches d’étang et épineuse et les lottes.

Esturgeon

Esturgeon

Loche d'étang

Loche d’étang

Le barbeau/ poissons

Le barbeau

La perche

La perche

Débat pêche vs élevage

L’élevage représente aujourd’hui 50% de la production dans le monde et permet de nourrir des millions d’individus. Cependant, tout comme l’élevage des animaux terrestres, la question de la production de nourriture pour ces poissons se pose. Actuellement, des farines en partie composées de petits poissons pêchés voire sur-pêchés constituent l’alimentation principale de la pisciculture. De plus, les conditions d’élevage dans les fermes à poissons réduisent considérablement la qualité par la forte concentration des poissons dans les bassins et par l’ajout de produits chimiques comme les antibiotiques ou les colorants ajoutés.

Le poisson sauvage peut quant à lui être contaminé par des polluants divers présents dans l’eau tels que les pesticides, les hydrocarbures, les PCB ou les métaux lourds. Pour réduire le risque de contamination, il est préférable de préférer les poissons plus petits tels que le bar, le turbot, le maquereau, la sardine ou le harend.

Une compétition de programmation numérique du 22 au 24 avril 2016

Pour aider les petites entreprises de pêche, le ministère des affaires étrangères américain organise un Fishackathon du 22 au 24 avril 2016 simultanément dans 43 villes dans le monde et partout ailleurs via internet. Cette compétition invite les spécialistes de l’informatique et des nouvelles technologies à un workshop intensif visant à réfléchir à des applications ou systèmes permettant la pratique d’une pêche responsable.

Pour aller plus loin :

Guide de poche du WWF avec classement des poissons selon la menace de disparition :

http://www.acteurdurable.org/wp-content/uploads/2009/06/guide_poisson.pdf

Plaquette d’information de Greenpeace sur certaines espèces en danger :

http://www.greenpeace.org/france/pagefiles/300718/guide-greenpeace-poissons.pdf

Etude imagée sur la production et la consommation de poisson en France : http://www.ecosocioconso.com/2014/12/17/le-poisson-de-leau-lassiette/

Statistiques en direct et informations sur la pêche dans le monde :

http://www.planetoscope.com/eau-oceans/199-peche-et-prises-mondiales-de-poissons.html

Site officiel du Fishackathon (informations sur les projets et inscriptions en ligne)

http://www.fishackathon.co/

Rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture sur « La situation mondiale des pêches et de l’aquaculture 2014 ».

http://www.fao.org/3/a-i3720f.pdf

« Liste rouge des espèces menacées en France » établie conformément aux critères de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature)

http://www.uicn.fr/IMG/pdf/Liste_rouge_France_Poissons_d_eau_douce_de_metropole.pdf

 

[1]Chiffres de la FAO, 2010

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