Après près de 20 ans d’existence, l’unique musée français de l’érotisme, situé en plein cœur du quartier Pigalle, a fermé ses portes. Sa collection est vendue aux enchères ce dimanche 6 novembre par la maison Cornette de Saint-Cyr dans le VIIIe arrondissement de Paris.
Dessins coquins de Wolinski, figurines dénudées, godemichés uniques au monde : plus de 2 000 objets coquins sont proposés aux enchères ce dimanche 6 novembre. En effet, la maison Cornette de Saint-Cyr vend la collection du musée de l’érotisme, qui vient de fermer. Il avait été fondé en 1998 à Pigalle par Jo Khalifa et Alain Plumey, une ancienne star du porno.
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Une fréquentation touristique en baisse
Chaque année, des dizaines de milliers de personnes venaient visiter ce lieu atypique. Le propriétaire de l’immeuble n’a cependant pas renouvelé le bail, conduisant à sa fermeture. « On n’a jamais été aidés, ni par l’État, ni par la ville de Paris. Il faut dire qu’avec un tel sujet, on imagine mal des élus nous soutenir. Et en France, la fréquentation touristique a vraiment baissé […]. Il n’y avait pas de raison que nous soyons épargnés », explique avec regrets Jo Khalifa à l’AFP.
Des objets coquins, venus du monde entier
Cette vente hors du commun regroupe des objets venus de tous les pays, en particulier d’Asie. Un kamasutra indien, des figurines africaines en forme phallique, ou encore un automate musical français de la fin du XVIIIe siècle représentant deux personnages en plein acte sexuel, figurent au catalogue. Les curieux peuvent également trouver des dessins de parties fines, des photos de maison closes, ou encore une « chaise de plaisir » de l’artiste contemporain Alain Rose. Les mises à prix vont de 30 à 10 000 €, de quoi satisfaire toutes les bourses.
La fin d’un musée symbolique
Temple de la sensualité, ce lieu mythique constituait la version parisienne du Venustempel d’Amsterdam et du musée du sexe de New York. « C’est dommage, je trouvais cet endroit amusant et étonnant. Il faisait partie de cette atmosphère si propre à Pigalle », confie Bernard, artiste de 35 ans, venu observer une dernière fois ces objets insolites.
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Un troisième sexe reconnu en Australie
Refusant toute vulgarité, ce lieu visait à sublimer l’érotisme. « Ce musée avait l’avantage d’être un musée à la culture érotique dans le registre totalement esthétique. Il n’y a rien de graveleux, un peu dérangeant. », explique Bertrand Cornette de Saint-Cyr, le commissaire-priseur de la vente à Franceinfo. C’est sans doute cela qui a assuré son succès durant de nombreuses années…
Photo à la une : des sculptures érotiques pré-colombiennes, musée de l’érotisme, Pigalle, le 2 novembre 2016. Crédit: PATRICK KOVARIK [AFP]