The Affair saison 3 démarre ce dimanche sur Showtime. La série poursuit sa plongée dans la psyché de ses personnages avec un premier épisode intrigant et surprenant.
Après deux saisons magnifiques, emballantes et fascinantes, The Affair débute sa troisième saison après que nous ayons laissé Noah Solloway en mauvaise posture à l’issue de la saison 2. Pour poursuivre leur étude de comportement grandeur nature, les auteurs ont fait un choix qui pourrait s’avérer casse-gueule pour la suite de leur récit et dont, à l’issue de ce premier épisode, on ne peut pas encore être tout à fait certain que cela soit totalement parfait. Entendons nous bien, ce season Premiere de The Affair saison 3 est une vraie réussite qui possède en son sein tous les ingrédients qui font le prix de la série. Mais c’est aussi un épisode surprenant et inattendu qui semble rabattre les cartes d’un schéma narratif en constante évolution. Si on dit qu’il semble en rabattre les cartes c’est qu’il n’apporte pas toutes les réponses aux questions que l’on se pose et qu’il faudra en voir plus pour se faire une idée du véritable chemin emprunté par les scénaristes.
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Reste que ce premier épisode conserve les qualités inhérentes à la série, sa façon de nous parler droit au cœur et de nous montrer comment les personnages sont malmenés par le destin et comment, de leurs actes, découlent tout un tas de conséquences pour eux et leur entourage. La mélancolie prégnante et la poésie qui baignent la série sont toujours présentes et ce premier épisode brasse les sentiments et irrigue d’un nouveau mystère qui se dessine. Dévoilant peu à peu ses zones d’ombre et redéfinissant l’échiquier pour chacun des personnages, qu’ils apparaissent peu ou prou dans ce premier épisode, cette saison 3 débute par un time jump de trois ans après les événements de la fin de la saison 2 et on y retrouve un Noah en proie à ses démons et qui vit désormais dans la maison de sa sœur Nina (Jennifer Esposito). Si l’on évitera de vous gâcher la surprise de la teneur de l’intrigue, il faut noter la présence dans cette nouvelle saison de l’actrice française Irène Jacob qui joue le rôle de Juliette Le Gall et qui impose d’emblée sa présence, son aura et son étrangeté nimbée d’une sensualité troublante qui ne manquera sans doute pas d’apporter à Noah un surplus de complications.
Le rythme de l’épisode souffre peut-être d’une certaine langueur et il pourrait déstabiliser ceux qui attendaient que toutes les questions trouvent enfin une résolution, mais la série est toujours d’une finesse extrême sur la densité des rapports humains, sur la violence infinie des remous intérieurs, capable de faire passer la force des sentiments au travers de l’écran. The Affair poursuit son exploration sensorielle et semble en passe d’à nouveau nous surprendre après avoir alterné deux points de vue en saison 1 puis quatre en saison 2. Si une chose est sûre dans cet épisode c’est la qualité de la prestation étourdissante proposée par Dominic West. Si depuis deux saisons son interprétation de Noah ne souffre guère de critiques, il signe dans ce premier segment de la saison 3 une partition remarquable. Constamment sur le fil, sans jamais en faire trop il fait passer un geyser de sentiments tant par son jeu de corps que par son regard. Jouant tantôt la lassitude, tantôt la tristesse, tantôt le découragement, tantôt le renoncement, il est à l’image de The Affair. Trouble et fascinant.
Crédit : Showtime