Grand favori de ce cru 2013 des Oscars, Ben Affleck a reçu des mains du jury américain la récompense du meilleur film pour Argo. Reparti du Dolby Theatre avec trois statuettes, l’acteur-réalisateur réalise un contre-pied parfait après de longues années de railleries à son sujet.
Comme prévu, Argo a donc reçu l’Oscar du meilleur film. Déjà récompensé au César, le thriller traitant de la prise d’otage de Téhéran en 1979 permet enfin à Ben Affleck d’être reconnu à sa vraie valeur. Longtemps critiqué pour ses rôles peu glorieux, Ben est redevenu définitivement à la mode côté américain, sur un sujet tangible sur le plan géopolitique sur un fond de rivalité Iran-Etats Unis grandissante.
On connaît tous le plaisir qu’a Hollywood a voir des films traitant du positif historique des Etats-Unis à l’image de Argo. On peut repenser alors au récent Zero Dark Thirty. Film ultra politique, entrainant, et comique sur l’industrie du septième art, il a reçu l’adhésion totale du jury oscarisant. S’il aborde la situation de sept otages américains devant passer la douane iranienne en pleine révolution islamique, Argo est surtout un joli pied de nez à l’illusion cinématographie (le sujet principal étant la mise en place d’un faux projet pour entrer sur le territoire iranien). Mais c’est également l’occasion de faire un flash-back sur la carrière de Ben Affleck. L’acteur-réalisateur a enfin trouvé une crédibilité à Hollywood devenant un grand professionnel de l’autre côté de la lumière. A l’image de son personnage dans le film, il devait faire ses preuves, et de quelle manière ! Oui, Argo est moins flamboyant que Lincoln ou l’Odyssée de Pi, sur le plan purement scénique, mais sa qualité est sans conteste et il tient largement sa place au rang des chefs d’oeuvres. L’Oscar de la rédemption, c’est une certitude.
Encore une fois pleine de longueurs, la soirée a émaillé de confirmations et de quelques déceptions. La 85e cérémonie s’est ouverte sur une belle surprise avec l’Oscar de meilleur second rôle au chasseur de prime de Django Unchained, Christopher Waltz, là où on attendait plutôt un Robert De Niro (Hapiness Therapy). Amour a une nouvelle fois de son côté assuré la vedette avec l’Oscar du meilleur film étranger, 48 heures après son César. La performance de la soirée est également à mettre à l’actif de Daniel Day-Lewis qui pour son rôle dans Lincoln, a reçu le troisième Oscar de sa brillante carrière ce qui représente un record en la matière.