Amnesty International a publié un rapport ce lundi 13 février, dans lequel l’ONG s’inquiète de « méthodes brutales du passé » qui resurgissent en Tunisie. Depuis que l’état d’urgence a été décrété en Novembre 2015, Amnesty a recensé l’usage de méthodes douteuses dans le cadre de la lutte antiterroriste, dont de pratiques de torture.
Des attaques répétées
L’année 2015 a été sombre pour la Tunisie. Une série d’attaques terroristes a conduit les autorités à un nombre de mesures sécuritaires, dont l’état d’urgence.
Seulement, selon Amnesty, ces mesures recourent « de plus en plus aux lois d’exception » ainsi qu’à « des méthodes brutales du passé« . Torture, arrestations arbitraires, perquisitions sans mandat, restriction des déplacements, harcèlement de proches de suspect… L’ONG note une « hausse inquiétante du recours à des méthodes répressives contre les suspects dans les affaire de terrorisme« .
Des récits glaçants
Le rapport est ponctué de témoignages de personnes qui ont fait face à ces méthodes violentes. Allant de la torture jusqu’au viol, de persécution et de harcèlement continu, ces récits constituent un rappel sinistre des années de l’ancien président Zine el Abidine Ben Ali.
Un dénommé Ahmed, après avoir été brutalement interpellé, témoigne que sa femme enceinte a été brutalement frappée jusqu’à la fausse couche. Lui a ensuite été jeté dans un cachot durant plusieurs jours. Il raconte:
« Ils m’ont frappé jusqu’à ce que je perde connaissance […] Ils m’ont frappé sur les jambes, les pieds et les bras qui étaient couverts d’hématomes et enflammés. Je fais encore des cauchemars à cause de la torture. Ils m’ont frappé jusqu’à ce que plusieurs ongles de mes orteils tombent.«
Les témoignages de ce type sont nombreux…
Pour ce pays relativement épargné par le Printemps Arabe, et très prisé des touristes occidentaux, la lutte contre le terrorisme fait rage. Mais à quel prix?
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