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De l’euphorie à la colère: le bilan contrasté d’une année hollandaise.

Regards sereins, sourires, grandes exclamations: c’était il y a un an, lors de la victoire de François Hollande à l’élection présidentielle de 2012. Depuis, colère, déception et rancoeur semblent résonner dans le coeur des français. À seulement un an de son mandat, le président atteint déjà des records en terme d’impopularité: un constat préoccupant qui pourtant ne laisse présager des années à venir. 

 

Ascenseur émotionnel

Après un quinquennat sarkoziste tumultueux, la victoire de François Hollande le 6 mai dernier semblait symboliser l’espoir, celui  d’être enfin écouté pour une majorité, mais également l’espoir d’engager de nouvelles réformes en profondeur pour opérer ce qui fut la marque de fabrique du candidat: le changement. Malédiction ou non, le président de gauche semble pourtant faire face au même ascenseur émotionnel que son prédécesseur François Mitterrand, qui malgré de grandes réformes sociales engagées – comme l’adoption de la loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels, l’interdiction du cumul des mandats en politiques – se trouve dépassé par les tumultes de la vie économique. Pas assez de réformes structurelles pour faire face à la crise, trop « normal » et trop peu réactif, François Hollande est tombé dans une spirale d’impopularité peu après son élection laissant les français dans la colère et en proie au doute face à ce que sera leur avenir.

Un changement, quel changement ?

 

Face à la crise économique, s’ajoute des crises politiques et les tensions montent. Seul face à un gouvernement qui n’en fait qu’à sa tête, François Hollande semble se perdre dans sa « boîte à outils », confondant les clous et les vis, répondant à un problème par un autre. En effet, les couacs se multiplient: entre le PS qui fustige ouvertement la politique européenne d’austérité, le président de l’Assemblée Claude Bartolone qui se permet des critiques sur le gouvernement Ayrault, et le ministre délégué au budget qui se révèle être un magnat de la fraude fiscale, le Président devient cet « Homme seul » qui faisait la Une de Libération un an jour pour jour après son élection. Le changement tarde donc à montrer le bout de son nez, si ce n’est celui du doute face à la ligne politique encore floue de François Hollande, désireux de rassurer les entrepreneurs français tout comme Mme Merkel à l’échelle européenne, tout en ayant à coeur de relancer l’emploi et la croissance.

L’heure du bilan

À l’heure où les médias se déchaînent sur ce qui ressemble au premier bilan du quinquennat de François Hollande, armés de sondages chocs le plaçant derrière Marine le Pen et Nicolas Sarkozy, ce dernier affiche un sang froid étonnant et semble s’adapter. En effet, selon lui, l’heure du bilan n’est pas encore arrivée, il faut lui faire confiance. Mais c’est cette confiance qui justement est défaillante aujourd’hui.

Mais là encore il témoigne sa volonté de montrer « qu’il sait ». Dans un long entretien exclusif du Président dans le magazine Paris Match daté du 8 mai 2013, celui-ci laisse courir le bruit d’un futur remaniement, de quoi rappeler à l’ordre ses ministres et redorer son image de chef de l’État. Une chose est sûre, le « président normal » n’existe pas et il le sait. Place aux preuves.
Clara Losi
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