En route pour les législatives des français résidant en Amérique du Nord, Cyrille Giraud, candidat investi par Europe Ecologie les Verts (EELV) a accepté de nous livrer une interview en répondant à quelques questions à chaud. Des idées neuves pour porter un nouveau souffle à l’Assemblée nationale.
1/ Pouvez-vous nous présenter le sens que vous consacrez à votre devise : « Voyons loin ! » ?
Le choix de ce slogan s’est vite imposé pour deux raisons. Tout d’abord pour sa concision à l’heure où beaucoup de discours politiques manquent de clarté. Ensuite il y a la volonté de souligner le triple enjeu du défi espace-temps-projection : il faut réconcilier les Français établis hors de France avec leur intérêt à ne pas être absent des décisions prises en France en leur nom, rappeler qu’une expatriation est souvent temporaire et que le retour se complique proportionnellement au nombre d’années passé à l’étranger, et enfin sensibiliser plus que jamais aux problèmes économiques et environnementaux qui sont fortement liés.
2/ Au terme de leur séance de travail tenue à l’occasion de la 17e Rencontre alternée, la première ministre du Québec, Pauline Marois, et le premier ministre Français, Jean-Marc Ayrault, ont convenu d’actions destinées à insuffler un nouvel élan à la relation franco-québécoise. De nombreux chantiers sont lancés : financement de la santé, économie sociale et solidaire, énergies renouvelables, diversité culturelle et égalité des genres. Dans quel dossier prioritaire auriez-vous envie de vous impliquer personnellement ?
Sans hésiter l’économie sociale et solidaire. Cette notion inclut tout ce qui a trait à l’Économie Verte que je porte au sein d’EÉLV : une économie soucieuse de mieux gérer les ressources énergétiques et de réduire son impact environnemental au profit d’un cadre de vie plus sécuritaire. Face à la morosité économique européenne, je ne vois d’ailleurs aucun autre projet aussi bien abouti que celui de la transition énergétique qui offre une réelle perspective d’avenir.
3/ Les premiers ministres ont souligné la place grandissante accordée à la relève entrepreneuriale, au mentorat entrepreneurial ainsi qu’à la formation professionnelle des jeunes dans les programmes de l’Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ). Pièce maîtresse du dispositif franco-québécois, dont les programmes profitent à plus de 4000 Québécois et Français chaque année, quelles préconisations feriez-vous à cet organisme qui célèbre en 2013 son 45e anniversaire ?
Sans se limiter au Québec, il est essentiel d’encourager toute forme de parrainage dans le processus de mobilité internationale. Les échecs d’entrepreneurs précurseurs doivent servir pour ne pas être reproduits alors que la connaissance des risques encourus est disponible. Le travail d’organismes tels que l’OFQJ est vital lorsqu’ils parviennent à transmettre aux plus jeunes le réflexe d’aller chercher la bonne information plutôt que d’attendre qu’elle ne leur parvienne. L’accent est donc à mettre sur la jeunesse. À 30 ans, il est déjà presque trop tard.
4/ Vision Montréal a annoncé, sur sa page Facebook, que 65 autobus de la Société de transport de Montréal (STM), circulant sur huit lignes, seront munis de supports à vélo dès avril 2013. Que vous inspire ces politiques de mobilité ? Envisagez-vous de promouvoir ce type d’expérimentation dans le cadre de votre travail parlementaire ?
Je suis un fervent partisan de la reconnaissance et de l’importation des meilleures pratiques constatées à l’international. Si une initiative du genre s’avère être un laboratoire concluant, je serai ravi d’en être le relais. Et l’exportation d’idées novatrices qui naîtront en France doit aussi être soutenue.
Date de l’interview : 11 mai 2013