Le député La France Insoumise de Seine-Saint-Denis est face aux “Enfants de la Politique”, le talk show politique TV pour et le HuffPost.
Jean-Luc Mélenchon a fait preuve d’une grande innovation durant sa campagne présidentielle (chaîne YouTube, meeting en hologramme, etc). Un langage médiatique épousant les codes du numérique et des réseaux sociaux qui a su séduire une partie de la jeunesse. En prônant l’instauration d’une Sixième République, La France Insoumise a su donner un sens aux aspirations subversives des jeunes déçus par les gouvernements successifs. A bas les réformes, vive la Révolution! La Nouvelle République sonnerait la fin de la présidentialisation du système politique français (dans le langage de LFI: la “monarchie présidentielle”). Elle proclamerait également la mise en place d’une démocratie participative, et un appel du pied très clair à la jeunesse, mise en avant dans le processus de décision démocratique (prise en compte du vote blanc, possibilité de révoquer des élus, limitation du nombre de mandats, etc).
“C’est ça la 6è République”
Outre les réseaux sociaux, sur lesquels les membres de la FI sont très actifs, les partisans de Jean-Luc Mélenchon ont lancé le 17 janvier dernier Le Media, une Web TV. N’est-on jamais aussi bien servi que par soi-même?
“Si on n’aime pas on regarde pas”
Le Media a notamment salué ces dernières semaines la clôture du dossier de l’aéroport Notre-Dame des Landes par le gouvernement. Un projet si cher à l’ancien Premier ministre et ancien maire de Nantes Jean-Marc Ayrault, mais aux conséquences environnementales très contestées. La décision d’Emmanuel Macron énoncée par son Premier ministre Edouard Philippe contredit l’une des promesses du candidat d’En Marche! Un revirement néanmoins globalement approuvé par les Français. Corbière souscrit, mais le combat continue. En près d’un demi-siècle de débats une génération “zadiste” s’est cristallisée autour de la résistance au projet d’aéroport et s’est installée sur la zone du chantier, en cultivant des terres. Selon l’élu de Seine-Saint-Denis, les enfants de la ZAD ne peuvent en être délogés aussi rapidement que l’on tournera la page du dossier. Il prône un dialogue, voire une migration de ces opposants écolos vers d’autres sites où aménagement du territoire suscite la contestation.
“On a l’exemple de Rémi Fraisse”
Peu nombreux mais bruyants. Les dix-sept députés du groupe La France Insoumise (rassemblant les différentes formations de gauche radicale, Parti Communiste compris), emmenés par Jean-Luc Mélenchon savent tirer profit de leur temps de parole dans l’hémicycle du Palais Bourbon. Une imagination fertile nourrit leurs interventions qu’il s’agisse de la rédaction d’amendements ou de coups d’éclats très médiatisés. Pour faire porter une voix souvent discordante, ils ne sont jamais en mal d’idées pour faire le “buzz”. Dans la bouche de l’élu de Bagnolet et de Montreuil, il s’agit d’ailleurs d’une forme d’exercice vertueux bien utile quand le jeu démocratique a limité la représentation au Parlement. Avec La France Insoumise, les voix ne se comptent pas, elles se pèsent. Mais l’arroseur est parfois l’arrosé. Alexis Corbière en a fait les frais avec sa compagne, la très “ardissonienne” Raquel Garrido. Quelques mois leur ont été nécessaires pour s’extirper d’un “bad buzz” qui les a contraints d’abandonner leur logement social parisien pour résider dans un appartement – au prix du marché – dans leur circonscription bagnoletaise. Il s’explique:
“En tant qu’enseignant je touchais 2.400 euros”
Ancien prof d’histoire en lycée professionnel, Alexis Corbière est très investi dans le débat sur la réforme de l’accès aux études supérieures envisagée par l’équipe du ministre Jean-Michel Blanquer. Celle-ci met l’accent sur une meilleure orientation des futurs étudiants, notamment en valorisant la voie professionnelle, afin de désengorger certaines filières générales et limiter les échecs et les réorientations au cours des premières années. Alexis Corbière dénonce d’ailleurs une “sélection à l’entrée des facs” – expression que le Gouvernement prend bien soin d’éviter. Concernant la nouvelle plateforme intitulée Parcoursup, mise en place avant d’avoir été votée au Parlement, il s’oppose au Président du collectif Marianne (FN), favorable au principe d’une sélection au mérite.